Installée de façon temporaire dans les Jardins de la Fontaine, cette brasserie est devenue indésirable dans ce site en pleine réhabilitation. Mais le propriétaire ne veut pas se déplacer sans un minimum de garanties municipales.
Lorsque le dossier du
Pavillon de la Fontaine est arrivé au menu des conseillers municipaux nîmois, début
septembre, c'était comme le nouvel épisode d'une histoire qui dure depuis 1805 ! C'est
à cette date, en effet, que l'on trouve trace du premier accord entre M. Armand,
propriétaire des lieux, et la ville. Une buvette voyait alors le jour à proximité du
Temple de Diane, dans les célèbres Jardins de la Fontaine. Un édifice qui a évolué et
déménagé pour s'installer un temps en bordure des Jardins, mais qui exploitait une
terrasse à l'intérieur du parc. Ainsi, au début des années 90, un projet immobilier,
Villa Roma, voit le jour, et l'établissement doit encore se déplacer en attendant de
revenir au rez-de-chaussée du futur immeuble. Et la solution provisoire choisie est un
retour dans les Jardins où est construite une structure préfabriquée.
Il s'agit, bien entendu, d'une installation provisoire. Daniel Bourguet, également
propriétaire du Daniel, tout près de la Maison Carrée, en fait l'acquisition en 1993.
Trois ans plus tard, et avec un certain retard, le programme immobilier s'achève, mais le
Pavillon de la Fontaine reste à sa place. Un état de fait auquel l'équipe municipale
élue en mars veut mettre fin, en même temps qu'elle lance un vaste programme de
réhabilitation des Jardins. Le maire, Jean-Paul Fournier, s'emporte même, parlant de "verrue
à faire sauter". Daniel Bourguet, un peu secoué est, lui beaucoup plus mesuré.
"Ce déménagement, il y a longtemps que j'y pense. Ce n'est pas pour rien que
j'ai acheté plus de 400 m2 à la Villa Roma. Mais il n'est pas question que je parte
comme cela. J'attends simplement que la ville établisse une convention qui me permette de
continuer d'exploiter la terrasse dans les Jardins, mais surtout, qu'elle me garantisse
l'exclusivité de cette activité.
Si je ne suis pas entendu, je reste là où je suis." Les enjeux sont en effet
importants. Avec une petite salle de restaurant et une vaste terrasse ombragée, le
Pavillon génère un chiffre d'affaires annuel proche des 2,5 MF et emploie un salarié et
demi à l'année et plus d'une dizaine de saisonniers en juillet et août. "Mais
il faut savoir que j'ai tout à gagner à m'installer juste à côté, poursuit le
propriétaire. Je pourrai accueillir les groupes proposés par les autocaristes que je
suis obligé de refuser faute de structure suffisante hors saison, je créerai une dizaine
d'emplois à l'année et j'investirai plus de 3 MF pour proposer, de la cuisine à la
salle, ce qu'il faut pour que la brasserie ait du caractère."
La balle est donc, désormais, dans le camp d'une mairie qui n'a sans doute pas
manqué de remarquer l'importance du soutien populaire immédiatement exprimé à Daniel
Bourguet. Si le Pavillon de la Fontaine doit déménager pour ne plus autant cacher le
Temple de Diane, il ne doit en aucun cas quitter les Jardins.
Les Nîmois y tiennent comme à une partie de leur patrimoine historique.
J. Bernard zzz24
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L'Hôtellerie n° 2741 Hebdo 25 Octobre 2001