Des solutions pour l'emploi
L'enseigne de
restauration rapide McDonald's a beaucoup fait parler d'elle lors de la dernière édition
du salon Equip'Hôtel, la semaine dernière à Villepinte en Seine-Saint-Denis. Non pas
par sa présence, mais par le thème de sa récente campagne télévisée de recrutement
diffusée à la fin du mois d'octobre. "Ils sont nos clients et nos employés."
Un spot de 45 secondes qui dit que la "vie est faite pour en profiter" et
que les emplois doivent permettre aux jeunes de "démarrer, d'évoluer et de vivre
selon leurs aspirations". Conclusion : celui qui veut les embaucher doit leur
proposer tout cela.
"Le personnel veut travailler dans une entreprise qui fait quelque chose pour lui",
résumait Gilles Grandjean, au forum de l'emploi et de la formation organisée, mardi 6
novembre, par l'Unaeeh (Union nationale des anciens élèves des écoles hôtelières) et
l'Aflyht (Association française des lycées d'hôtellerie et de tourisme). Après avoir
appris à fidéliser leurs clients, les professionnels doivent s'intéresser à leur
personnel. Et leur proposer, en plus d'une rémunération juste, un bon arbitrage entre
temps de travail et loisirs, des perspectives d'évolution et des temps de formation. De
quoi en faire hurler quelques-uns. De quoi aussi faire réfléchir les autres.
Au Leaders Club, qui regroupe des professionnels de la restauration, une commission de
travail baptisée Recherche et développement, de nouveaux espaces de recrutement, a été
lancée cette année. Objectif : à défaut d'une personne formée, recruter un potentiel,
un savoir-être. Ensuite, à l'intérieur de l'entreprise, la rationalisation des tâches
permet une intégration rapide de la nouvelle recrue. Tandis qu'une politique sociale
adéquate développe la motivation de l'implication à l'activité de l'établissement.
"Un bon encadrement permet aux talents de se révéler", complétait
Thierry Bégué de George V Restauration (Barrio Latino, Buddha Bar, Barfly), avant
d'ajouter : "Mes serveurs sont force de vente." Des gens formés à la
restauration sortent pourtant des écoles. Et quittent le secteur. Le problème est donc
de savoir où ils vont.
Un secteur, des métiers
Plusieurs interrogations se posent, dont celle-ci : les écoles travaillent-elles avec ces
'nouveaux' professionnels pourvoyeurs d'emplois, pas toujours intéressés par une
formation classique aux techniques de la restauration qui ne correspond pas forcément à
leurs prestations ? Agnès Vaffier, proviseur au lycée hôtelier de Dardilly, répond :
"On ne peut pas demander aux écoles hôtelières de faire des choses qui
n'existent pas. L'enseignement correspond au référentiel. De plus, nous ne sommes pas
responsables de l'image de la profession. D'un côté, les maîtres de stage communiquent
peu leur amour du métier. De l'autre, les chaînes ont plus de moyens pour les
accueillir."
En ordre dispersé, les professionnels pâtissent d'une mauvaise communication. "Il
est important de dire que la restauration représente divers métiers comme la cuisine, le
service, mais aussi l'animation, la communication. Un secteur qui ouvre des perspectives
de carrière et d'évolution", insistait encore Thierry Bégué. "Le
meilleur respect que nous pouvons témoigner aux gens est de montrer que l'on est uni,
expliquait Didier Chenet (Oh!..Poivrier!). Il est irresponsable de faire croire aux
indépendants qu'ils ne seront pas obligés d'appliquer la RTT." Sous peine de ne
plus trouver de personnel.
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La campagne de recrutement est visible sur le site de Mc Donald's France.
Jean-Luc Mélenchon annonce des assises des métiers
Répondant à leur invitation Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à
l'Enseignement professionnel, est venu rendre visite aux professionnels de la restauration
et de l'hôtellerie sur le salon Equip'Hôtel, mardi 6 novembre dernier. Le ministre a
appelé de ses vux à un renforcement du dialogue entre professionnels et
l'Education nationale via les commissions professionnelles consultatives. Il a par
ailleurs rappelé les professionnels à leurs devoirs envers les jeunes en stage chez eux
en leur demandant, par exemple, de ne pas les embaucher avant la fin de leur formation.
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Ils ont dit |
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Gilles Granjean, Unaeeh "La reconnaissance des formateurs en entreprise est problématique. Il faut revenir aux agréments, avec un suivi national et un service centralisateur possibles grâce à l'outil informatique. La rémunération des stagiaires nous tient à cur. Nous n'avons pas envie de sous-payer les jeunes qui viennent en formation. Nous demandons aux pouvoirs publics que les charges sociales soient exemptées." |
Didier Chenet, Oh!..Poivrier! La passion a un prix : "La rémunération et les conditions de travail. La restauration est l'un des derniers métiers qui offrent une possibilité d'intégration aux jeunes." |
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L'Hôtellerie n° 2744 Hebdo 15 Novembre 2001