Depuis le début de l'année, la crise qui couvait sur l'île des Caraïbes s'est considérablement aggravée. Plus inquiétant : les professionnels prévoient des périodes de chômage technique et même des fermetures.
De - 20 à - 50 % de fréquentation cet automne par rapport à 2000 : si les chiffres ne sont pas officiels, ils sont suffisamment inquiétants pour les hôteliers de Saint-Martin, petite île antillaise du département de la Guadeloupe. Certains n'hésitent pas à qualifier la situation de catastrophique. "La clientèle touristique de l'île est nord-américaine à 60 %. Depuis le 11 septembre, c'est la chute libre, déplore Georges Torrani, directeur régional Caraïbes de Méridien (deux hôtels, 400 chambres sur Saint-Martin). La situation est d'autant plus difficile que le contexte était déjà celui d'une crise latente." L'émergence de destinations voisines aux tarifs très compétitifs (Saint-Domingue, Cuba) avait déjà capté une partie de la clientèle nord-américaine. Cette concurrence avait poussé les hôteliers saint-martinois à affréter des charters au départ des Etats-Unis pour faire face à la situation.
Georges Torrani constate la frilosité des établissements de l'île à embaucher.
Charters annulés après le 11 septembre
Une opération annulée après les attaques terroristes sur New York et Washington. Et les
Européens, qui privilégient eux aussi désormais les destinations de proximité, n'ont
pas remplacé les touristes du Nouveau Monde. Facteur aggravant : depuis le retrait d'AOM
en début d'année, le seul vol quotidien avec la métropole est en fait un
Paris/Saint-Martin/Saint-Domingue... Pour certains, cette crise couvait depuis des
années. "La défiscalisation et la loi Pons ont fait construire quantité
d'hôtels sans se préoccuper des débouchés, estime un observateur local. Les
propriétaires n'ont jamais fait les travaux d'entretien nécessaires, et ces
établissements ne répondent pas aux standards actuels. Alors que seul le très haut de
gamme sort la tête de l'eau." La partie française de l'île compte aujourd'hui
54 hôtels dont 9 en 4 étoiles, 17 en 3 étoiles et 22 sans étoile. "Aujourd'hui,
nous avons dû reporter toutes les embauches prévues, annonce Georges Torrani. Si on ne
sort pas de cette crise, j'ai peur qu'on aille vers du chômage technique et même, pour
certains, vers des fermetures." Forcés de s'aligner sur les tarifs de leurs
voisins par les tour-opérateurs, les hôteliers essaient pour le moment de résister,
mais envisagent aujourd'hui de casser leurs prix. Petit espoir : le succès de quelques
opérations sur Internet, du type 'voyage de dernière minute'. Mais les hôteliers sont
conscients que ce n'est pas une solution à long terme. zzz36v zzz70
A Saint-Martin, certains établissements ne répondent plus aux standards actuels.
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L'Hôtellerie n° 2749 Hebdo 20 Décembre 2001