Laguiole (Aveyron)
En déficit, le syndicat mixte gestionnaire des stations de ski de Laubrac aveyronnais a lancé un appel à candidature pour confier durant 3 mois l'exploitation des stations de Laguiole et Brameloup. Une association de commerçants vient de se porter candidate pour le site de Laguiole.
Jean-Pierre Miquel a adhéré à l'association pour la promotion de la station de
ski de Laguiole.
"Lorsque le syndicat mixte (*) a annoncé sa cessation d'activité au 31 décembre, pour nous commerçants - loueurs de matériels et restaurateurs -, c'était une catastrophe. Il a fallu réagir en urgence, ce qui nous a poussés à officialiser notre candidature. Il était inconcevable que la station ne puisse pas ouvrir pour le 1er janvier. Pour l'instant, nous sommes 6 commerçants de Laguiole, dont 3 restaurateurs, à nous impliquer dans cette démarche, et nous attendons le soutien d'autres bienfaiteurs", explique Bernard Laville, président de l'Association pour la promotion de la station de ski de Laguiole. Celle-ci (elle réunit des restaurateurs et des loueurs de matériels de ski ou de VTT installés sur la station) a vu le jour dans le courant de l'été 2001. Son objectif de départ : participer à la promotion d'activités alternatives pour attirer le public en dehors de la saison d'hiver. Avec l'annonce de la cessation d'activité du syndicat gestionnaire, touché de plein fouet par un déficit cumulé sur trois saisons, et lié au manque d'enneigement contre un seul bilan positif en 1999, la mission principale de l'association a changé. Pour se porter candidate à la gestion temporaire de Laguiole via un contrat de délégation signé avec le syndicat mixte, l'association a même dû modifier ses statuts afin de bénéficier des droits d'une association à vocation commerciale.
Des commerçants main dans la main
L'ouverture d'une station de ski engendre des frais de fonctionnement (électricité,
assurances) et le versement des salaires prévus pour une vingtaine de saisonniers et 4
employés permanents. L'association, qui n'a pas dévoilé le montant de son budget
initial, se dit prête à conserver tout le personnel. "Nous prenons le risque
d'ouvrir la station mais c'est une situation moins délicate que de tirer un trait
définitif sur le site. C'est un risque que nous avons calculé à l'avance et nous sommes
prêts à mettre la main à la poche pour assumer financièrement une éventuelle perte.
Dans l'hypothèse la plus négative, si la neige fait défaut, nous nous orientons vers
une perte située entre 30 490 et 45 735 e (200 000 et 300 000 F). Dans le cas
contraire, notre objectif est de réinvestir les recettes sur du matériel de damage. Un
forfait acheté sur Laguiole bénéficie au commerce local et à l'économie du
département comme, par exemple, aux autocaristes de Rodez et d'Espalion",
souligne Jean-Pierre Miquel, restaurateur-hôtelier à la station et adhérent de
l'association. Le verdict doit être rendu public à la clôture de l'appel d'offres
fixée au début de l'année. Pour l'heure, les commerçants sont les seuls à avoir
déposé un dossier. "Il y a une véritable dynamique. Habituellement, nous nous
considérons comme concurrents les uns des autres, mais depuis 15 jours, nous sommes le
plus souvent réunis autour de la même table", confie Bernard Laville. zzz76v
(*) Le syndicat mixte de Laubrac aveyronnais regroupe la commune de Laguiole pour le domaine skiable de Laguiole (45 km de pistes pour le ski de fond et 10 km pour le ski alpin) ainsi qu'un Sivu (Syndicat intercommunal à vocation unique) constitué des communes de Saint-Geniez-d'Olt, Prades-d'Aubrac et Saint-Chély-d'Aubrac pour le domaine de Brameloup.
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