Tours
La section hôtelière du centre de formation va rejoindre le site principal à Tours-Nord pour offrir de meilleures conditions d'études aux 500 apprentis.
Issu des 'cours municipaux', le CFA de la ville de Tours et sa section hôtelière ont vu le jour au début des années 70 avec trois sites éclatés dans l'agglomération : l'un au nord pour la mécanique, la photo, l'ébénisterie et la vente, l'autre à l'ouest pour les ascenseurs, et le dernier à Saint-Cyr-sur-Loire pour l'hôtellerie et la restauration. C'est là, non loin de la Loire et installé dans un petit parc, que le CFA, qui dépend de la ville de Tours tout en étant géré par une association autonome, accueille 500 apprentis en hôtellerie-restauration, du CAP à la mention complémentaire, en passant par le bac pro. La rentrée s'est faite pour la dernière fois dans ces locaux : à la prochaine rentrée scolaire, la section hôtelière rejoindra en effet le site principal du CFA sur Tours-Nord. "C'est une bonne chose, explique Christine Lecoq, directrice du CFA. Cela permettra de mélanger des jeunes aux cultures professionnelles diverses, et surtout de valoriser l'image de l'apprentissage grâce à de nouveaux locaux modernes." La nouvelle directrice souhaite aussi réveiller quelque peu ce CFA en lui insufflant un dynamisme nouveau avec un maître mot : celui de la qualité des formations. Une dynamique qui se fait en partenariat avec la profession : Alain Chaplin, restaurateur bien connu dans la région et conseiller de l'enseignement technologique, est ainsi trésorier de ce CFA qui entretient des liens étroits avec les Logis de Touraine. "Une charte de qualité de la formation" devrait d'ailleurs être élaborée afin d'afficher les droits et devoirs de chacun, et pour que les périodes en entreprises soient une formation véritablement qualifiante. Le CFA prépare d'ailleurs une formation de formateurs valable à la fois pour les enseignants et les chefs d'entreprise.
Des formations innovantes
En revalorisant l'image de l'apprentissage, Christine Lecoq espère ainsi mettre fin à un
certain effritement des effectifs comme à certaines dérives, en particulier les ruptures
trop nombreuses de contrats d'apprentissage. Le lancement de formations innovantes permet
d'ailleurs d'attirer au CFA un public plus large que celui de la région, notamment avec
les mentions complémentaires dont le recrutement est très large. Le CFA a également
lancé une classe expérimentale de troisième en alternance avec un collège : les jeunes
partagent leur temps entre le CFA, le collège et une entreprise d'accueil.
L'établissement prépare également un projet de formation d'emploi polyvalent qui
pourrait être créé en partenariat avec une chaîne hôtelière à destination d'un
public difficile en contrat de qualification. Dans un autre registre, le CFA lance une
formation continue en sommellerie à destination des employés de l'hôtellerie et
restauration. Un moyen bien sûr de faire rentrer quelque argent, mais aussi de tisser de
nouveaux liens avec la profession. Expérience valorisante enfin, avec le programme
européen Léonardo : 10 jeunes de niveau BP, bac pro ou MC se sont envolés pour 6 mois
en Irlande où ils compléteront leur formation dans un établissement hôtelier. Une
expérience qui devrait être régulièrement renouvelée. Beaucoup de chantiers sont donc
ouverts. Christine Lecoq espère que le déménagement attendu depuis plusieurs années et
ce "nouvel esprit formateur" déboucheront sur une véritable
mobilisation des formateurs et des jeunes de ce CFA qui jouit d'une forte notoriété en
Touraine.
J.-J. Talpin zzz68
En chiffres |
w Directrice : Christine Lecoq w 48 classes w Effectif : 500 élèves w Nombre d'enseignants : 45, dont 11 en pratique w Formations : - CAP et BEP en cuisine et restaurant - Bac pro en cuisine et restaurant - 4 mentions complémentaires : cuisine et desserts de restaurant, barman, sommelier, accueil-réception - 1 classe spécifique de troisième en partenariat avec un collège w Résultats aux examens : 68 % de réussite globale - Internes : 80 |
Témoignages d'apprentis...
Grégory Cathelineau, MC cuisinier en desserts de
restaurant
Originaire de
Beauvilliers en Eure-et-Loir, apprenti à Voves, Grégory Cathelineau, 18 ans, prépare sa
mention complémentaire cuisinier en desserts de restaurant au CFA de Tours. Après un CAP
au CFA de Chartres, il s'est inscrit à Tours pour préparer un BEP. "C'est un
établissement que l'on m'avait conseillé, explique-t-il, et qui est connu pour
donner un bon niveau scolaire et de bonnes conditions de travail." Avec 13
apprentis dans une seule classe de mention complémentaire, Grégory "se sent bien"
: "C'est une petite structure où règne une bonne ambiance qui aide à suivre de
bonnes études." Il ne désespère pas d'ailleurs de continuer pour obtenir une
formation plus poussée avant de partir travailler en croisière.
Aurélien Moussu, 1er année de bac pro par
alternance
Natif de
Château-Renault, une petite ville proche de Tours, Aurélien Moussu, 18 ans, souhaitait
rester dans sa région d'origine. Après un CAP-BEP décroché au lycée professionnel
Albert Bayet de Tours, il a donc intégré le CFA de la ville en 1re année de bac pro par
alternance. A mi-temps entre le Novotel d'Amboise et les cuisines du CFA, il n'a qu'une
hâte : "Terminer la formation même si elle se passe bien et travailler le plus
vite possible." Avec son bac, il espère décrocher rapidement un emploi qui lui
apportera
à la fois argent et exotisme.
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2753 Hebdo 24 Janvier 2002