Tables et Saveurs de Bretagne
L'association Tables et Saveurs de Bretagne a fêté ses dix années d'existence. L'occasion de faire le point sur son fonctionnement et ses objectifs avec son président actuel, Gilles Daubé, propriétaire du Manoir de Lan Kerellec.
L'Hôtellerie :
Tables et Saveurs a fêté son 10e anniversaire. Comment est-elle née ?
Gilles Daubé :
Tout simplement de la fusion de divers guides départementaux. Nous étions arrivés à
une saturation au niveau départemental, et nous avons décidé de nous associer. La
première présidence a été assurée par une femme, Mme de la Sablière, propriétaire
du Château de Locguénolé. Nous étions déjà en avance sur notre temps et n'avons pas
attendu la loi sur les quotas ! Dans Tables et Saveurs, le président est élu pour 3 ans,
et depuis la création, se sont succédé, après Mme de la Sablière, Georges Paineau,
Olivier Rllinger et moi-même. Nous avons commencé avec une vingtaine de maisons et
nous sommes actuellement 41. Depuis, nous avons également élargi l'association à la
Loire-Atlantique.
L'Hôtellerie :
Comment sélectionnez-vous vos adhérents ?
Gilles Daubé :
En fait, notre problème au départ a été d'éviter le copinage et, pour ce faire, nous
avons adopté un fonctionnement unique en France. Pour rentrer chez nous, les
établissements doivent non seulement en faire la demande, mais doivent surtout être
référencés dans les guides, Rouge, Champérard, GaultMillau ou Bottin
Gourmand. Le guide de référence restant le Guide Rouge. Il faut avoir au
minimum 6 points pour adhérer, sachant qu'une toque GaultMillau vaut 1 point, etc. Par
contre, si vous avez 1 étoile au Guide Rouge, elle remplace les 6 points.
Lorsqu'un établissement ne répond plus à ce système, il a deux années pour se
rattraper sinon il est exclu de l'association. Je peux d'autant mieux en parler que j'ai
été exclu pendant deux années, mais à l'époque, nous n'avions pas mis au point ce
système de rattrapage.
Des différences enrichissantes
L'Hôtellerie :
L'association accueille des chefs aux cuisines différentes. N'y a-t-il pas parfois
quelques tiraillements ?
Gilles Daubé :
Non. Bien entendu, tout le monde ne travaille pas de la même façon, mais ces
différences sont enrichissantes. A chacun sa conception de la cuisine, et apparemment
cela plaît aux clients puisque nos établissements fonctionnent bien. Nos clients vont
facilement d'un établissement à l'autre pour découvrir justement la richesse et la
diversité de la cuisine bretonne. Nous avons quelques locomotives avec des gens comme
Thorel, Rllinger, Paineau ou Crouzil, mais l'association est un travail d'équipe.
Nous travaillons tous ensemble, et d'ailleurs, plus de 75 % des membres participent à
notre assemblée générale.
L'Hôtellerie :
Quels objectifs vous êtes-vous fixés et quels moyens vous êtes-vous donnés pour y
arriver ?
Gilles Daubé :
En fait, nos objectifs sont simples et clairs : il s'agit de promouvoir la gastronomie
bretonne et, par-là même, promouvoir nos établissements, bien entendu. Nous travaillons
pour y arriver avec le CRT qui nous relaie dans les salons et dans ses communications.
Parmi les actions que nous avons menées, il y a l'opération enfants (des tarifs
particuliers pour les enfants) qui a duré 1 an. L'an dernier, tous nos établissements
ont proposé un menu dégustation à 68,60 E (450 F) à base de produits de la mer.
D'ailleurs cet hiver, les
produits de la mer et les crustacés sont à l'honneur. Nous avons, bien entendu, à
l'occasion de nos 10 ans, fait une action de promotion à Paris où nous avions invité
les personnalités bretonnes de France. Enfin, nous envisageons de faire une promotion de
la cuisine de terroir breton en Suisse, chez des chefs helvètes. Et nous pensons aussi à
une opération afin de fidéliser nos clients.
Une terre riche de produits
L'Hôtellerie :
Ambassadeurs de choix de la gastronomie bretonne, quel regard portez-vous sur cette
dernière ?
Gilles Daubé :
Nous pouvons tout d'abord dire que la Bretagne est l'une des meilleures régions
gastronomiques de France avec d'excellents chefs et des produits merveilleux ! Nous sommes
une terre tournée vers la mer, mais également une terre de légumes, de viandes... C'est
bien entendu une gastronomie de tradition, mais alliée à la modernité. Les chefs ont
largement su amener de la créativité dans les assiettes.
L'Hôtellerie :
Reste qu'il n'y a pas encore de 3 macarons au Guide Rouge en Bretagne.
Gilles Daubé :
C'est vrai, et c'est dommage. A vue d'il, il me semble d'ailleurs qu'il n'y en a
jamais eu dans tout le Grand-Ouest. Pourtant, la qualité des chefs bretons ne peut pas
être mise en doute. Nous avons les hommes, nous avons, pour certains, les structures et
surtout, contrairement à avant, nous accueillons aujourd'hui une clientèle susceptible
de se rendre dans des 3 macarons ! Et ce, bien que la Bretagne reste une région où la
gastronomie ne soit pas chère. Nous sommes, je pense, environ 20 % moins cher que dans
d'autres régions, notamment dans le Sud. Et je reste confiant en l'avenir de cette
gastronomie. Certains jeunes qui arrivent sont vraiment très bien et ils vont assurément
sortir du lot.
O. Marie zzz76v
Les membres de Tables et SaveursIlle-et-Vilaine : La Fontaine aux Perles, L'Escu de
Runfao (Rennes) ; Maison Tirel-Guérin Côtes d'Armor : La Caravelle (Dinan) ; Chez Crouzil
(Plancöet) ; La Voile d'Or (Sables d'Or-les-Pins) ; Finistère : L'Hôtel de Carantec-Restaurant P. Jeffroy (Carantec) ; Le Temps de Vivre (Roscoff) ; L'Hôtel de la Plage (Sainte-Anne-la-Palud) ; L'Agape (Sainte-Marine) ; L'Ambroisie (Quimper) ; La Ferme du Letty (Bénodet) ; Le Moulin de Rosmadec, La Taupinière (Pont-Aven). Morbihan : L'Amphitryon (Lorient) ; Le Château de Locguénolé (Hennebont) ; La Closerie de Kerdrain (Auray) ; L'Azimut et son petit hôtel (La Trinité-sur-Mer) ; Le Castel Clara (Belle-Ile) ; Le Richemont (Vannes) ; Le Pressoir (Saint-Avé) ; Le Bretagne (Questembert) ; Le Domaine de Rochevilaine (Billiers) ; L'Auberge Bretonne (La Roche-Bernard). Loire-Atlantique : L'Auberge du Parc (Saint-Joachim) ; L'Auberge de Kerbourg (Saint-Lyphard) ; Castel Marie-Louise (La Baule) ; Anne de Bretagne (Plaine-sur-Mer) ; L'Atlantide (Nantes) ; Le Manoir de la Comète (Saint-Sébastien-sur-Loire) ; La Bonne Auberge (Clisson). |
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L'Hôtellerie n° 2754 Hebdo 31 Janvier 2002 Copyright ©