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Malgré l'effet 11 septembre

L'HOTELLERIE BRUXELLOISE TOUJOURS EN FORME

L'Europe sauve l'hôtellerie bruxelloise de la chute des groupes venus
d'outre-Atlantique. La hausse de la demande devrait préserver l'atmosphère
de haut de cycle jusqu'en 2004 au moins.

Bruxelles.JPG (7229 octets)Le sommet de Laeken aura mis un point final positif à une année 2001 de nouveau très bonne pour l'hôtellerie de la capitale européenne, après une année 2000 exceptionnelle. Le consultant Jean-Claude Robinet, de Business Hospitality Management (BHM), estimait, à deux semaines du nouvel an, le taux d'occupation moyen probable bruxellois à environ 69,6 % pour 2001 contre 70,4 % en 2000, mais avec un prix moyen en hausse de 3 % environ autour de 100 e. L'effet 11 septembre a peut-être empêché de dépasser de nouveau 70 % de TO, mais n'a pas cassé les prix. Pour apprécier ces chiffres, il faut resituer le marché. Bruxelles compte environ 14 000 chambres, le cœur de marché se situant en classe affaires 3 étoiles et surtout 4 étoiles. La clientèle est avant tout centrée affaires et institution politique, avec une très forte occupation 4 jours par semaine et 200 jours par an, et une fréquentation touristique encore insuffisante. Le tourisme, en progression lente, est alimenté par les groupes nord-européens, les séjours culturels individuels ou en groupe liés à une exposition ou à un spectacle, les forfaits organisés par Thalys et Eurostar avec leurs partenaires opérateurs.
Ce marché est certainement l'un des plus concurrentiels au monde. Maintenir les prix à un niveau suffisant peut être un exercice difficile, notamment pour les gros porteurs 4 et 5 étoiles de 200 à 500 chambres emmenés par Sheraton et Hilton. Aucune marque ou organisation ne domine le marché. Accor est leader avec environ 2 500 chambres, dont près de 1 200 sous les marques Novotel et Mercure, et le groupe reste le seul à offrir une palette complète dans des quartiers différents du 4 étoiles au 2 étoiles, mais sans qu'il ne puisse prétendre à lui seul orienter les prix. Golden Tulip s'est fortement implantée ces deux dernières années, et la famille Hilton s'est élargie à Scandic en 3 étoiles, et s'est renforcée par la coopération entre ses deux clans américain et britannique, naguère ennemis, qui est également fortement représentée du 3 au 5 étoiles. Pratiquement toutes les marques européennes se sont donné rendez-vous à Bruxelles, de l'Espagne à la Norvège. S'agissant des globales sur le segment affaires, il ne manquait que la famille Marriott. C'est chose faite avec l'enseigne Renaissance posée sur un ex-Swisshotel, et l'ouverture en 2002 du premier Marriott construit par City Hotels.
L'effet 11 septembre a été ressenti de manière instantanée dans un premier temps, puis se prolonge de manière moins visible depuis, sous l'effet de la diminution de l'activité aérienne et des réservations drainées par les réseaux mondiaux. Le trafic de l'aéroport de Bruxelles a baissé de 9 % en 2001 à 19,6 millions de passagers, contre 21,6 millions en 2000, sous le double effet de la crise du 11 septembre et du crash de la Sabena. Cependant, les effets de ces événements sont limités, même si, à terme, le lancement de la compagnie DAT (censée reprendre une partie des activités de la Sabena) est fortement espéré à Bruxelles.

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Jean-Claude Robinet, consultant : "Nous sommes dans un cycle positif jusqu'en 2004 si la guerre antiterroriste ne perdure pas trop longtemps."

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Christophe Vanswieten, directeur général d'Accor Business & Leisure Belgique et Luxembourg. Le groupe est de loin le leader à Bruxelles, et a profité de la crise pour accroître son avance, notamment en 3 étoiles.

Les non-européens minoritaires
Bruxelles vit à 80 % de la clientèle européenne et les clients américains représentent 8,5 % du marché environ, estime Jean-Claude Robinet, consultant en exploitation aussi bien qu'en développement de projets hôteliers, et les Japonais, 3,5 %. Les réservations des réseaux pèsent rarement plus de 10 % de l'occupation des unités. Seules sont vraiment touchées les marques très liées au trafic avec l'Amérique du Nord et l'Asie, comme Renaissance, Conrad, Méridien, Sheraton, Hilton, Crowne Plaza. Encore est-ce limité, ces hôtels, notamment gros porteurs, perdant des groupes de week-end notamment, mais assez peu de clientèle d'affaires et institutionnelle de semaine. Dorint, Sol Melia, Scandic, Golden Tulip ou les marques d'Accor se tirent d'affaire avec relativement peu de dégâts, de même que les indépendants.
Les hôteliers restent attentifs, s'adaptent avec des horizons de réservations plus courts, comblent les espaces qui n'auraient jamais été vacants. Certains ont même ainsi découvert de nouvelles clientèles plus rémunératrices que les groupes. "Mais plus que l'exploitation, observe-t-on chez BHM, ce sont les projets d'investissements qui marquent le pas, reportés ou suspendus." Ce n'est pas forcément pour déplaire aux hôteliers. Le cycle favorable de l'hôtellerie bruxelloise pourrait être ainsi maintenu jusqu'en 2004, en dépit du ralentissement économique ambiant. En effet, calcule Jean-Claude Robinet, le marché instantané s'accroît de 600 nuitées chaque année, soit 4 % du potentiel actuel depuis 4 ans pour des raisons structurelles tenant à la puissance de Bruxelles comme centre de décision continental, et rien n'indique que le mouvement va cesser. Si les ouvertures de chambres ne dépassent pas 3 % du marché actuel, la profession se trouve pour quelques années à l'abri d'un retournement brutal.
A. Simoneau zzz99 zzz36v

Un cycle favorable

En taux d'occupation, Bruxelles a été très durement touchée de 1990 à 1993 par une récession, puis a connu une stagnation économique européenne et l'arrivée sur le marché de près de 3 000 chambres supplémentaires en quelques années, pendant l'euphorie de la fin des années 80. Le TO moyen est tombé de 70 à 55 %. Les prix se sont effondrés de 30 %, particulièrement dans le segment 4 étoiles. L'investissement d'entretien et de rénovation a, dans bien des cas, été stoppé. Après une période d'hésitation entre 1994 et 1996, mise à profit par les plus forts pour rénover, prendre des parts de marché et établir des projets (Accor, notamment, prêt pour la reprise avant ses concurrents), la demande a clairement rattrapé l'offre en 1997. Le TO a rejoint la crête des 70 % par étape en 2000. Les prix moyens ont progressé de moins de 80 à 97 E en 2000 et de 100 E en 2001.
Les investisseurs escomptent un marché stabilisé en 2003-2005 autour de 73 % de TO moyen et 112 à 120
E de prix moyen.


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L'Hôtellerie n° 2754 Hebdo 31 Janvier 2002 Copyright ©

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