Etablissements de nuit de Haute-Garonne
La préfecture de Haute-Garonne a lancé l'an dernier un dispositif de formation de portier à la demande des propriétaires de discothèques de Toulouse. Unique en France, il fait l'objet d'une charte qualité.
Opérations de testing, bagarres, alcool ou encore drogue font partie des menaces qui pèsent quotidiennement sur les établissements de nuit, bars musicaux et discothèques. Peu à peu, ils sont perçus comme des lieux mouvants par une clientèle en quête de tranquillité. Toulouse n'échappe pas à cette réalité et fait face à un phénomène d'insécurité confirmé par une hausse en 2001 de la délinquance. Les professionnels de l'Umih 31, et notamment les patrons de discothèques, avaient déjà alerté l'an dernier les services de la préfecture de Haute-Garonne. Sous l'impulsion du vice-président de l'Umih, William Bardin, ils ont sollicité la mise en place d'une formation de portier visant à revaloriser cette profession*. Une formation lancée l'an dernier et basée sur 220 heures a permis de regrouper une première promotion. 11 stagiaires ont donc effectué la même démarche pour apprendre à gérer le stress ou parvenir à la neutralisation d'une personne présentant une arme blanche ou une arme à feu. 3 discothèques se sont engagées dans le dispositif de formation continue moyennant une participation financière : 2 338 e par salarié, dont une partie, à hauteur de 762 e, a fait l'objet d'une participation de l'Afdas (Fonds d'assurances formation des activités du spectacle) et de la Fafih (Fonds d'assurance formation de l'industrie hôtelière).
Plus de sécurité, meilleure fréquentation
"Notre objectif de départ était de revaloriser ce travail qui n'a jamais
réellement eu de statut. A l'issue du stage, le portier que j'emploie s'est senti mieux
dans sa tête, plus positif dans son travail. Pour moi, les retombées sont positives,
cela peut inciter le public à fréquenter davantage les lieux de la nuit. Finie l'image
dévalorisante du portier-videur. Aujourd'hui, on s'achemine plus sur une qualification en
direction de l'accueil et de la sécurité", précise Farid Amiri, patron du
Purgatoire et président de la section discothèque de l'Umih 31. Une remarque que partage
le coordonnateur de la formation : "Cette formation a permis de gommer des a
priori et d'installer un dialogue avec les pouvoirs locaux. Ensemble, policiers, gendarmes
et portiers ont su parler le même langage", explique Jack Crestey, militaire à
la retraite, ayant appartenu à des unités d'intervention de l'armée française.
L'objectif est d'étendre la formation au niveau national. Des démarches sont
actuellement en cours pour faire valoir cette formation auprès du Fonds social européen,
ce qui permettrait d'assurer un relais financier susceptible de réduire la participation
financière des professionnels. Le procureur, le préfet de la région Midi-Pyrénées et
de Haute-Garonne, ainsi que Guy Pressenda, président de l'Umih 31, doivent se réunir
pour signer la charte qualité qui engagera définitivement pouvoirs publics et
professionnels. zzz74
* Lire dossier Pour une meilleure sécurité dans les discothèques du supplément magazine n° 2735 du 13 septembre 2001.
Une formation adaptée |
Le programme de la formation comprend 70 heures de pratique physique pour savoir neutraliser une personne porteuse d'une arme blanche ou d'une arme à feu et 150 heures consacrées à la gestion de la peur et du stress ainsi qu'aux premiers gestes de secours. Plusieurs thèmes sont également abordés : le rôle de la police et du parquet, les phénomènes de délinquance et la formation des bandes, la discrimination raciale et la connaissance des établissements recevant du public (savoir diagnostiquer la conformité des issues de secours et la qualité du matériel d'incendie). |
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L'Hôtellerie n° 2756 Hebdo 14 Février 2002 Copyright ©