Présidentielle 2002
Placés involontairement sous les feux des projecteurs, quelques établissements parisiens se souviendront plus particulièrement de la présidentielle de 2002. Regard.
Heureux Jean-Guy Loustau ? Le truculent patron du
restaurant basque de la rue Réaumur, à Paris, a été sous les feux des projecteurs à
plusieurs reprises au cours des semaines qui ont précédé le premier tour de la
présidentielle. Installé à proximité des QG de Lionel Jospin et de Jacques Chirac, Au
Bascou s'est offert, à l'heure du déjeuner, une clientèle nouvelle, allant de Roselyne
Bachelot à François Hollande, en passant par de nombreux journalistes politiques. Un
mélange des genres qui s'est déroulé de façon "conviviale" d'après
Jean-Guy Loustau, qui s'est surtout réjoui de constater, qu'au bout de 10 ans, Au Bascou
confirmait sa vocation à rallier tous les suffrages gourmands. Si le hasard a voulu que
le candidat sortant et le Premier ministre posent bagage à la frontière des Xe et IIIe
arrondissements de la capitale, les gros plans dont Jean-Guy Loustau a bénéficié sont
d'abord le résultat d'un savoir-faire. Sur la carte de visite du restaurant, Au Bascou
rappelle qu'il a été élu 'Bistrot de l'année', et qu'il a reçu le prix Lillet du Guide
Lebey. Deux titres qui ont leur importance dans la capitale et qui placent l'enseigne
parmi les valeurs sûres du quartier. Normal et tant mieux, dans ces conditions, que Le
Nouvel Obs, Le Monde, LCI ou encore la BBC se soient intéressés aux habitudes
gourmandes des politiques dans un restaurant non étoilé mais chaleureux à souhait.
D'autres établissements se sont retrouvés, involontairement, dans le sillage de la
présidentielle.
Près du Tapis Rouge, le QG de Jacques Chirac, le Réveil du Xe, rue du Château d'Eau, a
aussi eu droit aux faveurs de la presse. Ce bistrot à vins porte pour enseigne le nom
d'une ancienne gazette. La clientèle traditionnelle s'est habituée à partager
blanquette de veau et crus du Beaujolais avec des têtes nouvelles, parfois identifiables.
La bonhomie de l'établissement n'a pas été entamée. La patronne, en cuisine, et son
personnel, féminin, n'ont pas dérogé à la règle. Le Réveil du Xe a continué sa
route durant la campagne, lui préférant bon vin et bonne chair, en toute simplicité.
Cohabitation
Plus difficile, sans doute, aura été la cohabitation du Vauxhall, 65, rue du Faubourg
Saint-Martin. Faire mur mitoyen avec le Tapis Rouge n'aura pas été de tout repos. Peu
avant l'heure du déjeuner, l'adrénaline est montée en flèche plus d'une fois. Pas
question, pour les responsables, de consacrer du temps à la presse. Ou si peu. Ce bistrot
de mairie a eu d'autres chats à fouetter. Gérer les habitués, leur trouver une place à
midi, leur conserver leur bout de zinc alors que, portable à l'oreille, des
costumes-cravates débarquaient par grappes... Sans parler des lendemains de fête. Lundi
matin, entre barricades et cars de police, le périmètre immédiat du Vauxhall, jonché
de câbles électriques, n'était pas sous son meilleur jour. Passer la porte du bistrot
relevait de la curiosité.
Loin des QG, mais s'étant retrouvé sur le trajet des manifestations qui se sont formées
spontanément dans la nuit du 21 au 22 avril, le restaurant Maxim's a été victime, quant
à lui, de sérieuses dégradations. Vitres et devanture saccagées, le symbole d'une
France festive et luxueuse a fait les frais de protestataires munis de barres métalliques
et de pierres. Lui aussi se souviendra de la campagne, différemment.
Sy. S. zzz16
Article précédent - Article suivant
Vos commentaires : cliquez sur le Forum de L'Hôtellerie
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie n° 2766 Hebdo 25 Avril 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE