Sous les projecteurs
Une première nationale à Limoges
SOS Racisme Haute-Vienne vient de signer une convention, première du genre en France, avec une discothèque des environs de Limoges baptisée La Boîte.
Cette démarche,
pour l'instant unique en son genre, fait suite à des incidents relevés dans les
night-clubs de la région, qui avaient amené la condamnation de deux d'entre eux pour
discrimination raciale. Hugues Mathieu, président de SOS Racisme 87, Laurent Montels et
Thierrry Gimenez, les deux gérants de La Boîte, ont officialisé leur accord par un
contrat signé entre les deux parties. Les responsables de la discothèque, située au
Vigen (à 10 km de Limoges), se sont engagés à recevoir sans distinction de sexe, de
couleur, de religion, d'origine ethnique ou sociale, de handicap ou de pratiques
sexuelles, "les personnes désireuses de passer une soirée conviviale".
Ils affirment, d'autre part, vouloir uvrer pour tenter de résoudre pacifiquement
les conflits qui pourraient surgir, tout en veillant à la sécurité publique aux abords
de leur établissement. Cette attitude exemplaire a été saluée comme il se devait par
l'association qui rêvait d'une "boîte accessible à tous" et qui voit
là une possibilité de généralisation de l'initiative limougeaude.
Hugues Mathieu s'est déclaré satisfait "de l'attachement de ces jeunes
dirigeants aux valeurs républicaines et aux libertés fondamentales". Enfonçant
le clou, le président de SOS Racisme 87 a souligné que "toute personne a droit
au respect, et que les politiques ne s'interrogent pas sur les causes de la délinquance,
un individu se voyant refuser une entrée en boîte de nuit devenant vite
révolté..."
Par contre, il n'est pas évident que les collègues locaux de Thierry Gimenez et Laurent
Montels suivent leur exemple avec enthousiasme. Relativement peu touchée par les
phénomènes d'immigration, la région Limousin relève malgré tout de nombreux incidents
dans l'univers des discothèques liés à la délinquance des jeunes. Même si la plupart
d'entre eux adhèrent à des politiques du style 'Capitaine de soirée' - ce qui est le
cas de La Boîte qui a en prime mis en service une navette de ramassage gratuite des
personnes ayant trop consommé -, très peu se déclarent prêts à s'engager dans ce
genre de convention.
Et préfèrent se réserver le droit d'interdire l'entrée de leur établissement à toute
personne pouvant représenter un danger virtuel de trouble de l'ordre public.
J.-P. Gourvest zzz28
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L'Hôtellerie n° 2769 Hebdo 16 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE