Saisonniers - SI HOTELIERS ET COLLECTIVITÉS LOCALES NE TROUVENT PAS DE SOLUTIONS AU LOGEMENT DU PERSONNEL SAISONNIER, LE DÉVELOPPEMENT DE L'ACTIVITÉ TOURISTIQUE EN FRANCE SERA COMPROMIS DANS LES PROCHAINES ANNÉES.
L'été approchant, à l'heure où trouver du personnel est un casse-tête
pourles professionnels, la question de séduire les saisonniers semble plus à l'ordre du
jour que celle d'attirer les touristes... Face aux problèmes de logement des employés,
les professionnels des CHR envisagent et conçoivent pour la première fois des projets
communs, parfois imposants. L'éternel problème des logements de saisonniers serait-il en
passe d'être résolu ? En tout cas, professionnels et pouvoirs publics y travaillent
conjointement. C'est que le bon accueil des estivants pourrait en être menacé. Trop de
saisonniers refusent aujourd'hui des propositions d'emploi faute d'un endroit décent où
loger. Avec un salaire qui dépasse rarement le Smic, le jeune serveur connaît bien des
difficultés à trouver un logement pour une période réduite, dans ces zones où les
locations sont prises d'assaut avec des loyers très onéreux.
Alors, le saisonnier accepte des conditions d'hébergement précaires. D'après
l'association Tourisme Oléron, "même les campings proposent de moins en moins de
tarifs préférentiels pour les saisonniers, privilégiant la clientèle touristique".
Les employeurs s'unissent
Professionnels des CHR, pouvoirs publics et associations se concertent et les idées
fusent. Parmi les propositions émises en bord de mer, la plus innovante reste peut-être
la création de villages de HLL (Habitation légère de loisirs). Quatre villages
démontables sont en prévision sur la Côte d'Azur. Les professionnels adhérents
s'engagent à louer pendant 6 mois sur 4 ans.
Dans le Morbihan, on réfléchit à ce projet, mais on préfère l'idée de placer
quelques HLL dans les campings municipaux plutôt que de créer des villages. Selon les
calculs d'Hervé Blanchard, conseiller tourisme à la CCI du Morbihan, "en
plaçant 3 HLL par camping municipal, on obtient 430 lits supplémentaires, ces structures
pouvant accueillir environ 2 personnes". Le HLL coûte entre 2 500 et 3 000 e.
Avec les 50 % de subventions de l'Etat, et à hauteur d'un loyer de 305 e par mois pour 2
saisonniers, les 9 000 e investis par la commune seraient amortis en 5 ans.
Mais Hervé Blanchard a aussi beaucoup d'autres idées sur la question : "Par
exemple, au cours de la procédure de CDEC, on devrait inciter les hôteliers à prévoir
des appartements équipés pour les saisonniers".
Les solutions des stations de sports d'hiver
Du côté des massifs montagneux, on a également de vraies idées, comme à Morzine où
Le Savoie, un ancien hôtel de 36 chambres, a été réhabilité pour accueillir les
saisonniers. L'opération a coûté environ 900 000 e à un office HLM, l'Opac 74. Les
loyers sont de 256 e par mois, payés par l'employeur ou le saisonnier selon leurs
accords. Là encore, le projet n'a été possible que par un travail réunissant acteurs
locaux et professionnels : "La mairie, le CCAS, les employeurs, on travaille tous
ensemble pour offrir des services corrects (logements, service ANPE, services médicaux)
destinés à fidéliser les saisonniers".
Enfin, à Serre-Chevalier, une procédure de l'Oril (Opération de réhabilitation de
l'immobilier de loisirs) devrait être lancée prochainement. "Il s'agit de
récupérer des appartements vides pendant une grande partie de l'année pour loger les
saisonniers", explique Béatrice Richter, directrice de la Communauté de
communes.
Les propriétaires de logements vétustes recevraient des aides pour leur permettre de
faire des travaux et accepteraient en échange de louer aux saisonniers. Cette opération,
conduite par le ministère du Tourisme, concernera 13 sites du littoral, de la montagne,
mais aussi des stations de balnéothérapie. A suivre...
C. L. zzz54r
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L'Hôtellerie n° 2769 L'Hôtellerie Économie 16 Mai 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE