Après Roissy Charles-de-Gaulle en 1992 et le boulevard Malesherbes en 1997, l'Américain Hyatt s'installe au cur de la capitale. Situé au 3/5 rue de la Paix, ce nouvel hôtel veut jouer dans la catégorie 'palace'.
Finalement, rien ne sert de courir,
il faut simplement partir à point. En témoigne la toute récente ouverture du Park Hyatt
Paris-Vendôme, dernier hôtel parisien de la chaîne américaine. Annoncé pour début
2000, le projet a en effet pris tout son temps pour sortir de terre. D'autant que cette
nouvelle adresse s'est heurtée aux réticences des Monuments historiques. Réunir 5
immeubles hausmanniens et procéder à la surélévation de l'une des façades classées
de plus d'un mètre : un exploit technique dont les Bâtiments de France se seraient
volontiers passés.
Depuis le 20 août dernier, Hyatt International (filiale de Hyatt Hotels & Resorts)
est malgré tout parvenue à ses fins. L'enseigne dispose aujourd'hui d'un établissement
de luxe à l'architecture originale, en plein cur de Paris, au 3/5 rue de la Paix.
De quoi ravir les propriétaires - le groupe Pritzker, fondateur de la société Hyatt (40
%), Bouygues Immobilier (40 %) et Enténial (20 %, filiale de la Compagnie des
Entrepreneurs) -, qui ont investi 122 Me dans cette construction inédite.
Mais de quoi aussi, peut-être, inquiéter la concurrence. "C'est le premier
palace contemporain à Paris qui va combiner classicisme et modernisme", précise
Michel Jauslin, vice-président pour l'Europe du Sud/l'Afrique du Nord, et également
directeur général de l'hôtel. Autant dire que le Park Hyatt Paris-Vendôme nourrit de
grandes ambitions et entend se poser en concurrent direct des 6 autres palaces de la place
: Le Bristol, Le Crillon, Le Four Seasons George V, Le Meurice, Le Plaza Athénée et le
Ritz.
Un lieu de vie
A visiter la bâtisse en question et à en observer les prix affichés (à partir de 580 e
pour la première catégorie de chambre et de 750 e pour la première catégorie de
suite), aucun doute sur son positionnement. Décoré par l'architecte Ed Tuttle, ce nouvel
hôtel, composé de 188 chambres spacieuses dont 29 suites, bénéficie indiscutablement
de tous les atouts pour rivaliser avec les plus grands noms de l'hôtellerie haut de gamme
parisienne. Mieux encore ! Le Park Hyatt Paris-Vendôme s'affiche comme un véritable lieu
de vie, bien dans son temps ! Une caractéristique qui se traduit tout d'abord à travers
le traitement particulier des parties communes où l'espace est le seul maître à bord.
Les salons, qui occupent le cur de l'hôtel, s'ouvrent ainsi sur deux cours
intérieures, une couverte à la manière d'un jardin d'hiver, et l'autre à ciel ouvert.
Le tout séparé par une cheminée monumentale. A toute heure du jour, le client peut ici
s'offrir une petite collation ou s'adonner à la lecture.
Même sentiment de liberté dans le bar dont les murs recouverts d'acajou, de chenille de
soie et de coton se parent également de peintures flamboyantes signées Ed Paschke. Quant
à l'atmosphère qui se dégage du restaurant, équipé d'un véritable gril au feu de
bois et d'une cuisine ouverte (confiée au chef, Christophe David), elle allie à la fois
simplicité et raffinement.
Palace
Côté chambres, les clients auront à l'évidence envie d'y passer la journée entière.
Ces dernières ont été aménagées comme de vrais espaces privés, intimes et chaleureux
avec couettes douillettes, dressings gigantesques, sculptures de Roseline Granet... Sans
oublier la présence de salles de bains d'inspiration japonaise, avec grande baignoire et
douche, qui s'ouvrent totalement grâce à des panneaux de bois coulissants.
Un vrai petit chez soi, orchestré par 200 personnes, qui devrait séduire plus d'un
client. Reste à savoir combien ? Dans une conjoncture économique difficile, les palaces
tirent en effet plutôt bien leur épingle du jeu. Selon le baromètre de PKF
Hotelexperts, cette catégorie est d'ailleurs la seule à enregistrer une évolution
positive de son revenu par chambre disponible (+ 1,1 %) à Paris au terme des 7 premiers
mois de l'exercice en cours. La chaîne Hyatt ne souhaite cependant pas pour l'heure
communiquer ses prévisions d'occupation, ni même de prix moyen chambre...
C. Cosson zzz36i
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L'Hôtellerie n° 2783 Hebdo 22 Août 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE