Malgré une conjoncture économique morose, et la peur de voyager depuis la crise du 11 septembre, la Ville lumière continue à séduire les touristes étrangers. Les hôtels 3 et 4 étoiles ont néanmoins souffert de la désaffection de certaines clientèles.
Toutes catégories confondues, le taux d'occupation moyen est de 75 % en juillet
pour les hôteliers parisiens
"Après les
attentats du 11 septembre, tout le monde s'attendait à un très mauvais été.
Finalement, nous avons fait mieux que prévu", estime Paul Roll, directeur de
l'Office de tourisme et des congrès de Paris (OTCP). Professionnel du secteur depuis de
longues années, l'homme n'est pas du genre à embellir les situations. Il avoue
volontiers que la saison estivale 2002 devrait enregistrer une légère baisse de l'ordre
de 3 à 5 % du nombre de visiteurs, mais il n'en demeure pas moins objectif et positif.
Selon lui, "il faut comparer ce qui est comparable ! L'été 2001 avait été
exceptionnel. Le cru 2002 sera globalement une année de stabilisation pour le tourisme
dans la capitale". Et par les temps qui courent, la performance s'avère plutôt
satisfaisante. Avec une quasi-parité dollar/euro, une crise boursière mondiale, une peur
de voyager encore bien ancrée dans les esprits..., il y avait en effet pas mal de motifs
pour inciter les vacanciers étrangers à rester chez eux.
Certains ne se sont du reste pas ou peu déplacés cette année pour visiter la Ville
lumière. "Il est clair que nous avons accueilli moins d'Américains (environ
- 10 %) et aussi moins de Japonais", constate Paul Roll. "Les
clientèles japonaise et américaine ont indiscutablement baissé", renchérit
Mme Carbonel de Paris Canal (société de promenades et croisières sur la Seine).
Pays de l'Est, Corée, Chine
D'autres nations ont par contre fait leur entrée en force dans la capitale. A commencer
par les Pays de l'Est et la Corée. Sans oublier la Chine, nationalité avec laquelle il
va falloir compter demain.
"La Chine va devenir un 'monstrueux' marché au cours des prochaines années",
affirme le directeur de l'office. Selon les chiffres de l'OTCP, les touristes chinois
seraient d'ailleurs déjà une clientèle à haute contribution en matière de shopping
(parfums et vêtements). Ils auraient effectivement consacré à cette seule activité
l'an passé quelque 433 e en moyenne contre 328 e pour les Américains et 133 e pour les
Britanniques.
S'agissant d'hôtellerie et de restauration, la clientèle chinoise n'est pas
inintéressante non plus puisqu'elle dépense aux alentours de 103 e par jour et par
personne.
Reste aux professionnels parisiens de l'hébergement à séduire cette nouvelle manne.
D'autant plus vite que certaines catégories d'établissements ont rencontré de
sérieuses difficultés en juillet et août pour remplir leurs chambres. Si les palaces
ont fait le plein avec notamment les touristes du Moyen-Orient, les 3 et 4 étoiles
paraissent, eux, avoir davantage souffert. D'après un sondage effectué par l'OTCP, le
taux d'occupation des hôtels 3 étoiles s'est ainsi élevé à 73 % en juillet 2002
(- 6 points) et devait atteindre les 64 % en août (- 8 points). Quant aux 4 étoiles, ils
ont perdu près de 6 points en juillet et tablaient sur une baisse de fréquentation de 9
point en août.
Du côté de l'hôtellerie économique, les 0/1 étoile ont affiché un TO de 74 % en
juillet et prévoyaient un petit 59 % en août, tandis que les 2 étoiles réalisaient 80
% le premier mois d'été et misaient sur 64 % pour le second.
C. Cosson zzz70
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L'Hôtellerie n° 2784 Hebdo 29 Août 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE