Groupe Lucien Barrière
En dépit d'une conjoncture morose et d'une météo sombre, le groupe français (14 casinos et 13 hôtels) tire son épingle du jeu. L'activité hôtelière se maintient. La restauration souffre. Boostés par les machines à sous, les casinos affichent, eux, la grande forme.
Les 130 nouvelles machines à sous ont boosté la fréquentation du casino.
Dominique Desseigne,
président du groupe Lucien Barrière, n'est pas homme à tourner autour du pot. "L'année
2002 est une année difficile pour nos métiers", a-t-il avoué sans détour à
la presse lors du dîner d'ouverture du salon Top Résa, à Deauville. Au terme des 10
premiers mois de l'exercice 2001-2002 (1er novembre-31 octobre), la compagnie (composée
de 3 sociétés distinctes : Société des Hôtels et Casinos de Deauville, Société
Fermière du Casino Municipal de Cannes, et Société Hôtelière de la Chaîne Lucien
Barrière), dont il a la charge, est parvenue à tirer son épingle du jeu enregistrant
une hausse de 2,4 % de son chiffre d'affaires à 303 Me contre 296 Me un an auparavant.
Cela n'empêche pas qu'elle ait souffert de la 'conjoncture déprimée' qui sévit
actuellement. D'ailleurs, l'analyse par type d'activités en témoigne clairement.
S'agissant de la branche hôtelière (13 établissements), Lucien Barrière a en réalité
tout juste réussi à sauver les meubles réalisant un chiffre d'affaires stable à 102
Me. Pénalisée par la chute de la clientèle étrangère et la baisse globale de la
demande en séminaires, l'entreprise a dû faire face à un fléchissement sensible de son
taux d'occupation de l'ordre de 5,4 points à 61,3 %. En revanche, les prix moyens chambre
se sont, eux, bien tenus augmentant de 9,5 % pour atteindre les 229 e. Résultat : le
revenu par chambre disponible ne perd que 0,4 % à 132 e à fin août 2002.
Une performance hébergement honorable compte tenu du contexte économique morose que la
restauration n'a pu hélas égaler. Bien au contraire ! Moins de clients et des conditions
météorologiques déplorables ont entraîné une baisse de 6,1 % des recettes
restauration.
Bandits manchots à fond les manettes
Ce qui n'a pas été du tout le cas concernant les casinos (14). Question jeux en effet,
le groupe français a tout lieu d'être satisfait. Le produit brut des jeux a progressé
de fait de quelque 12,8 % depuis le début de l'exercice à 344 Me. Lucien Barrière
semble donc avoir misé sur le bon 'cheval', notamment celui d'Enghien-les-Bains
(Val-d'Oise). Grâce aux 130 machines à sous installées depuis le 15 avril dernier au
cur du casino de la station parisienne, le nombre d'entrées journalières
pulvérise tous les records avoisinant les 650.
"Après douze années de perte, le casino d'Enghien est un ballon d'oxygène
magnifique", a précisé Dominique Desseigne. Et d'ajouter :"Nous allons
d'ailleurs demander une autorisation d'extension de nos machines à sous sur ce site (220)
dans quelques jours." Lucien Barrière n'a effectivement pas joué sa
dernière carte dans le domaine de l'exploitation des bandits manchots. Avec seulement 20
machines à sous attribuées depuis 1995, le groupe espère pouvoir étendre son parc
assez vite dans l'avenir. Outre qu'il affirme qu'Enghien-les-Bains deviendra le premier
casino de France dès 2003, Lucien Barrière figure du reste également parmi les
candidats à l'exploitation de nouveaux casinos sur la ville du Havre et de Ramatuelle.
En attendant, la compagnie avance à pas comptés dans son développement. Le palace de
Marrakech verra le jour courant 2005. Le projet Don Quichotte à Cuidad Real en Espagne
reste suspendu aux autorisations administratives et gouvernementales, en particulier
concernant la fiscalité. Quant à l'établissement haut de gamme de l'avenue George V,
qui comprendra une centaine de chambres, il devrait ouvrir en 2005.
C. Cosson zzz36i
Faire d'Enghien-les-Bains une véritable destination touristiqueSuite à l'obtention de la concession de service publique de la ville
d'Enghien-les-Bains en octobre 1999 pour une durée de 18 ans, le groupe Lucien Barrière
s'est engagé dans un vaste programme de restructuration et repositionnement de ses
établissements dans la station parisienne. "Notre projet va bien au-delà du
triptyque classique hôtellerie, restauration, jeux. Nous voulons en effet faire d'Enghien
une véritable destination touristique", explique Bruno Cagnon, patron du site.
Pour parvenir à cet objectif, la compagnie compte investir quelque 76 Me d'ici
2005 dans cette cité du Val-d'Oise. |
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L'Hôtellerie n° 2788 Hebdo 26 Septembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE