Après la révélation de ses difficultés financières
Après la publication d'un audit financier qui met en avant la "situation préoccupante" de l'organisation professionnelle, André Daguin a convoqué, le 8 octobre, les présidents départementaux pour trouver les moyens financiers d'aller plus loin dans l'action revendicative qu'il mène, "et ça va coûter encore plus cher", prévient-il en se montrant particulièrement optimiste sur l'issue de cette réunion.
Une situation financière dont certains parlaient à mots couverts depuis plusieurs mois maintenant, mise sur le devant de la scène par un rapport de l'expert-comptable du syndicat de la rue d'Anjou. Un rapport qui n'a pas été sans faire monter la pression dans les départements à qui, aujourd'hui, l'Umih entend demander davantage d'argent. Et d'envisager le versement d'une cotisation exceptionnelle, de prévoir des dons, d'imaginer le doublement des cotisations des restaurateurs "dès lors qu'ils auront obtenu la baisse de la TVA", de facturer en sus des cotisations, les interventions juridiques de l'Umih pour ses adhérents.
Pas assez cher
"Les cotisations ne sont pas assez élevées. Les départements doivent comprendre
que l'organisation nationale doit disposer de réels moyens financiers pour les
assister", explique un membre du directoire, particulièrement favorable à
l'augmentation des cotisations. Un autre membre du directoire voit dans cette augmentation
la pénalisation de ceux qui "gèrent bien leurs syndicats en province",
puisque c'est à eux que l'on fait appel financièrement, et dénonce le train de vie de
l'Umih : "Trop de dépenses, une masse salariale trop élevée, une maison qui
n'est pas dirigée, qui n'est pas gérée." Un argument repris dans les
départements par un certain nombre de présidents qui mettent en cause l'évolution de la
masse salariale qui, en 1998, s'élevait à 6,38 MF pour 26 salariés pour atteindre 7,97
MF pour 29 salariés en 2001. Le directeur des services est également très contesté :
aujourd'hui parti en retraite, il siège au directoire, ce que critiquent les élus
départementaux.
"Je suis très optimiste. Un grand nombre de départements font des propositions
étonnantes et diverses, les réactions sont très positives", tempère André
Daguin. Si des présidents de départements 'riches' ne se disent pas opposés à remettre
'au pot', ils posent leurs conditions "Nous voulons être au directoire puisque
nous devenons la source financière de l'institution", prévient l'un d'entre
eux. "Nous ne donnerions de l'argent que dans le cadre d'une transparence totale
de la gestion de l'Umih", affirme un autre. "Si nous donnons de l'argent,
nous devons définir un projet ambitieux et refuser que certains dossiers servent de
faire-valoir à des fins politiques. Nous ne signerons pas de chèque en blanc."
"La situation n'est pas aussi calamiteuse que ça, c'est un simple cap à passer :
des mesures drastiques à prendre, un audit du fonctionnement de la structure et
l'acceptation d'une augmentation des cotisations nous permettront de nous en sortir",
explique un membre du directoire. "Certains s'affolent à tort, nos cotisations ne
sont pas assez élevées, tous doivent comprendre que l'on ne peut pas tout demander à un
organisme sans lui en donner les moyens. Nos dépenses sont importantes quand il s'agit de
la défense de notre profession. Il nous faut payer cher des consultations pointues
d'experts, nous avons investi en communication, en informatique, et ce n'est pas fini. Je
suis très optimiste pour la réunion du 8 octobre, la question n'est pas de savoir si on
continue ou pas. C'est de dire, on continue, et on amplifie le combat, donnez-moi les
moyens, car ça va coûter de plus en plus cher", conclut le président de
l'Umih, dont le mandat actuel va jusqu'au 1er avril 2004. Alors : beaucoup de bruit pour
rien ? Réponse le 8 octobre. zzz74v
Comment fonctionne l'Umih ?Les professionnels n'adhèrent jamais directement à l'Umih mais à un syndicat départemental qui, lui, adhère à l'Umih (112 entités) et verse une cotisation calculée sur la base de 17 % de ses ressources. André Daguin souhaiterait voir cette quote-part monter à 25 %. "Dès lors, nous n'aurons plus les moyens de gérer nos syndicats départementaux, nous payons des loyers, du personnel, assurons une permanence auprès des professionnels en région, c'est de notre efficacité sur le terrain que nous justifions notre crédibilité, et par-là même, celle de l'Umih nationale. Nous assistons adhérents dans toutes les démarches, dans les conflits, auprès de l'administration locale, des services d'hygiène, de la direction du travail, etc. Le jour où nous n'aurons plus les moyens d'assurer convenablement ces missions, les professionnels ne se syndiqueront plus, et la rue d'Anjou aura perdu", explique un président de syndicat de province. A quoi répond André Daguin : "L'argent des cotisations n'est pas fait pour investir dans des locaux, il doit être intégralement mis à la disposition de la défense de la profession, ceux qui sont contre cette augmentation des moyens de la rue d'Anjou sont à l'image de ce qui se passe dans leur département où ils ne font rien. Heureusement, ils ne sont pas nombreux." Le cadrage du budget 2003 laisse prévoir un déficit consolidé de 110 000 e sur l'ensemble des entités qui constituent l'Umih nationale. Les cotisations sont estimées à 1,39 Me. |
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L'Hôtellerie n° 2789 Hebdo 3 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE