Cafés - D'APRES L'INSEE, ENTRE 1990 ET 2000, LE QUART DES CAFÉS A DÉPOSÉ SON BILAN. AUJOURD'HUI, AVEC UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D'EXPLOITANTS ET DE CONSOMMATEURS, LE CAFÉ RETROUVE UN NOUVEAU SOUFFLE.
L'enseigne Segafredo compte actuellement 28 unités dans l'Hexagone.
Après des années noires, notamment dans les zones
rurales, les cafés paraissent moins souffrir depuis 2 à 3 ans et le paysage a changé.
Un réel effort semble avoir été entrepris de la part des propriétaires pour faire
évoluer la qualité de leur offre. "Depuis 3 ans, il existe une amélioration
très nette de logique de gestion des points de vente", observe Olivier Bertin,
directeur associé de ConsoCHD à Strasbourg. "Tout d'abord, il faut prendre en
compte l'écrémage massif qui s'est opéré dans les années 1990. Devant la fermeture de
plusieurs milliers d'établissements, les cafetiers ont pris conscience de la nécessité
d'évoluer. Ensuite, le consommateur est devenu pro-actif. Il est prêt à se déplacer
pour s'assurer d'une meilleure qualité de l'offre. Enfin, la disparition de bon nombre de
leurs confrères a eu des répercussions sur leur activité et leur CA (+ 13,5 % entre
1996 et 2000). Cela a contribué à améliorer leurs fonds propres et leur a permis
d'investir souvent au niveau du concept et du décor", ajoute-t-il. En zone
rurale, le phénomène des cafés-boutiques s'est développé. Cela consiste à
diversifier les services proposés par le cafetier. Le café est alors jumelé avec une
épicerie, un relais PTT, un point-presse... Il redevient ainsi un lieu de rendez-vous et
un lieu de service comme 30 ou 40 ans auparavant. En ville, il faut désormais tenir
compte des 'expresso bars' tels que Segafredo (28 unités en France) ou Café Nescafé (3
unités en France) et bientôt Starbucks Coffee (4 700 unités à l'international). Mais
aussi des pubs et autres bars car, pour leur faire face, les exploitants doivent
fatalement réagir dans leur offre de services. Selon Olivier Bertin, ce développement ne
devrait pas avoir de conséquences négatives sur les unités traditionnelles 'à la
française'. "Il n'y a pas de risques majeurs dans la mesure où les profils de
clientèles ne sont pas les mêmes. Il s'agit pour les expresso bars d'une clientèle
active CSP +, habituée à consommer sur son lieu de travail. Nous n'avons pas remarqué
d'influence négative de l'arrivée d'un expresso bar sur un établissement classique
voisin."
Si les établissements ont subi des transformations, et ont amélioré leur offre, c'est
bien pour plaire à leurs clients. Et c'est le cas.
Des consommateurs plus jeunes
Selon une étude réalisée début 2002 par France Boissons, le café bénéficie d'une
bonne image auprès de la population française. Il ressort que 94 % des clients sont
satisfaits de leur café habituel, et plus de 80 % sont contents de la propreté et de la
qualité du service. Cependant, il apparaît que leur fréquentation chute : l'étude 1997
annonçait que 90 % des Français fréquentent les cafés, alors qu'ils ne sont plus que
70 % 5 ans plus tard. "Cela traduit les mutations sociologiques. Ce sont les
jeunes qui s'approprient désormais les cafés et qui les animent", explique
Thierry Lorey, directeur marketing de France Boissons. En effet, les 18-35 ans
représentent la moitié des habitués des cafés. Par ailleurs, l'apogée des
téléphones portables, ou encore, le nombre déclinant de gros fumeurs, créent moins
d'occasions de se rendre dans les cafés. Les aficionados des cafés sont peut-être moins
nombreux mais de plus en plus exigeants. "Il y a moins de grands habitués et plus
de 'multiplicateurs' : ceux qui vont au café aiment aussi les fast-foods ou les
viennoiseries. Aussi, dans les cafés, leur attente vis-à-vis du service client et de la
qualité des produits est plus importante." Et même si aujourd'hui 84 % des
Français jugent le café comme un lieu important dans une ville, tout n'est pas gagné
pour les cafetiers, qui vont devoir encore mieux écouter leurs clients, s'adapter et
évoluer pour assurer leur avenir. Comme partout en somme.
E. G. zzz24
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L'Hôtellerie n° 2790 L'Hôtellerie Économie 10 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE