A Paris
Et de 3 pour le tandem Hubert Boukobza - Jean-Luc Delarue. Après les dépôts de bilan des restaurants Nobu et Korova cet été, la pâtisserie Hermé se trouve au centre de la tourmente.
Né en 1961, Pierre Hermé a fait ses classes à l'âge de 14 ans chez Gaston
Lenôtre.
La pâtisserie Pierre Hermé, située rue Bonaparte
à Paris (VIe arrondissement), ouverte en août 2001, pourrait mettre la clé sous la
porte, entraînant dans son sillage la fin de l'activité de l'atelier de fabrication, rue
de Vaugirard. Endettement, écart de caisse et passif de 2,77 Me (selon la MAJ qui
représente les créanciers), Médélice, la société qui exploite la marque du célèbre
pâtissier Pierre Hermé à Paris, a été déclarée en cessation de paiement le 4
octobre dernier, au greffe du tribunal de commerce de Paris. Le 8 octobre, une procédure
simplifiée de redressement judiciaire a été ouverte, la plaçant en observation
jusqu'au 8 février 2003.
Si Pierre Hermé refuse de faire tout commentaire sur les suites qu'il entend donner à
cette affaire, il s'est néanmoins fendu d'un communiqué suite à l'audience de
l'enregistrement du dépôt de bilan de Médélice auprès du tribunal de commerce, et
dont les termes témoignent d'un désaccord entre Pierre Hermé et ses associés, Hubert
Boukobza (Les Bains Douches), et l'animateur-producteur Jean-Luc Delarue. Ces derniers
sont également partenaires dans les restaurants Nobu et Korova, ouverts en juillet 2001
et octobre 2000, dont ils ont déposé le bilan cet été. "Je suis extrêmement
surpris par l'annonce de cette nouvelle. Nous avons une équipe de pâtissiers et de
vendeurs qui font un travail formidable, ce sont d'excellents professionnels. La boutique
est un succès commercial, mais c'est aussi une entreprise rentable", déclarait
Pierre Hermé, qualifiant la décision "d'inexplicable".
Sa boutique et son atelier emploient une trentaine de personnes, susceptibles de faire
prochainement l'objet d'un plan social.
Outre la fin programmée de l'activité de sa boutique de luxe, le pâtissier pourrait
avoir un souci supplémentaire : le contrôle de son nom. Car l'activité de Médélice
comprend aussi l'exploitation et le développement de la marque Pierre Hermé et PH en
France et dans tous les pays dans le cadre d'un contrat de licence
Restauration show-business
Korova, Nobu (1), et maintenant la pâtisserie Hermé, voilà de quoi apporter de l'eau au
moulin des pourfendeurs de la restauration show-business. Les deux restaurants branchés
de la rue Marbeuf n'ont pas survécu aux tickets moyens exorbitants assenés à leurs
clients payants, quand les repas n'étaient pas tout simplement offerts aux VIP, aux
erreurs de gestion, et au personnel embauché en trop grand nombre. La somme de 30 000 e
de repas gratuits est avancée pour le Korova. Un an pour l'un et 2 ans pour l'autre
après leur ouverture sous les projecteurs, la chute a été tout aussi rapide. Hubert
Boukobza et Jean-Luc Delarue ont déposé le bilan des deux affaires cet été à 1 mois
d'intervalle, affichant un passif de 4,6 Me pour le Nobu et 952 683 e pour le Korova.
Malgré toutes nos tentatives, Hubert Boukobza est resté injoignable.
L. Anastassion zzz22v
(1) Ce restaurant est le 11e établissement du groupe du chef japonais Nobu Matsuhisa (lire le supplément magazine n° 2742 du 1er novembre 2001).
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L'Hôtellerie n° 2791 Hebdo 17 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE