Le groupe lyonnais Moliflor Loisirs vient de prendre possession du casino d'Etretat en Seine-Maritime. Le nouveau propriétaire entend bien lui conserver son identité.
De gauche à droite, Bertrand Coltier, président du directoire de Moliflor
Loisirs, Jacques Fauvel, ancien exploitant indépendant du casino d'Etretat désormais
dirigé par Arnaud Jalabert.
Situé face aux célèbres falaises normandes, dans la station balnéaire où vécut Maurice Leblanc, le père d'Arsène Lupin, le casino d'Etretat vient d'être cédé - avec son bar, son club dansant et son restaurant panoramique entièrement remis à neuf voilà 2 ans - par Jacques Fauvel, le propriétaire des lieux. Mais à 60 ans, cet exploitant indépendant a décidé de passer le relais. Moliflor Loisirs, 4e opérateur français en termes de volume d'affaires, vient de racheter l'établissement de la côte normande (14 Me de volume d'affaires en 2001, 46 salariés, un prélèvement communal de 12 % sur les produits bruts des jeux).
Un "drapeau en France"
La perspective annoncée d'une concurrence avec le futur casino du Havre, qui ouvrira ses
portes, en principe, en 2006, à moins de 30 km d'Etretat, a-t-elle accéléré la
volonté de Jacques Fauvel de se séparer de son établissement ? "Absolument pas,
explique-t-il. Il y a 15 ans que je suis ici, et c'est le moment de saisir une
opportunité." De son côté, le président du directoire du groupe Moliflor
Loisirs ne craint pas la proximité d'un futur casino qui devrait, à terme, proposer
quelque 200 machines à sous, ainsi qu'une restauration haut de gamme. "Etretat
sera toujours Etretat. C'est un grand nom, une sorte de drapeau en France qui attire des
centaines de milliers de visiteurs", estime Bertrand Coltier.
Avec cette acquisition, Moliflor Loisirs détient désormais 17 établissements dans
l'Hexagone. Ce qui fait de lui le second groupe français en nombre d'unités exploitées
: 10 % du total des casinos. L'an dernier, l'entreprise avait procédé à sa première
ouverture en propre, en Bretagne, à Port-Crouesty. Jusqu'à présent, Moliflor Loisirs
s'est construit par croissance externe. A sa naissance, en juin 1999, cette société fut
le fruit d'une prise de contrôle en parallèle des casinos propriété de Moliflor
(Amélie-les-Bains, Argelès-sur-Mer, Ax-les-Thermes, Canet-en-Roussillon,
Lamalou-les-Bains, Le Boulou et Saint-Cyprien) et du casino d'Uriage. Aidés par une
société de capital-risque, les dirigeants du groupe, issus en majorité de Lucien
Barrière, ont ensuite procédé à un développement rapide en avalant 7 autres
établissements en 15 mois (Antibes-la-Siesta, Luxeuil-les-Bains, Montrond-les-Bains,
Gérardmer, Saint-Aubin-sur-Mer, Saint-Pair-sur-Mer et Santenay).
Une identité par établissement
Aujourd'hui, le groupe Moliflor Loisirs (qui doit son nom à la contraction des noms des
deux familles fondatrices dans la région sud-est de la France, Molinet et Florensa),
emploie un peu plus de 1 100 salariés, et représente, pour cette année, un volume
d'affaires de l'ordre de 230 Me et un parc de 1 351 machines à sous.
A l'avenir, s'appuyant sur un potentiel d'une quarantaine d'établissements restant encore
indépendants en France, le groupe entend bien poursuivre son développement par
croissance externe, mais aussi "par une politique de développement interne avec
l'optimisation des outils d'exploitation des jeux, la mise en place d'une politique
marketing, et le développement de produits périphériques ciblés, comme les animations,
les spectacles et les restaurants". Concernant ces derniers, pas question
d'imposer une uniformisation. "Chaque établissement conserve son identité,
explique Bertrand Coltier. On ne sert pas de la choucroute à Etretat et de la sole à
Gérardmer."
S. Siret zzz34
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L'Hôtellerie n° 2792 Hebdo 24 Octobre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE