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Disparition de Lionel Poilâne

C'est parce qu'il était passionné de tout ce qui volait, que celui que
son père avait mis à 14 ans au fournil décida de trouver les moyens de tirer le meilleur parti de ce que lui avait laissé celui-ci... pour mieux assouvir sa passion. Comble du destin, c'est en hélicoptère que Lionel Poilâne s'est tué, jeudi 31 octobre, à l'âge de 57 ans. Il était à quelques centaines de mètres de la piste d'atterrissage qu'il s'était fait construire sur son île des Rimains... Le brouillard, ennemi mortel de tous les pilotes d'hélicoptère, aura eu raison de son expérience ; pilote confirmé, il était en effet président national du Groupement d'hélicoptères français. Incontestablement, il aura été de ceux qui ont su valoriser le pain, lui redonner ses lettres de noblesse et dynamiser le marché de la boulangerie pour que les produits de qualité soient de plus en plus nombreux. Il a également beaucoup investi de son temps pour que le métier de boulanger soit considéré comme un métier noble, pour que les jeunes puissent y trouver des voies attrayantes et acceptent les contraintes de ce métier, difficile dans bien des cas, mais pour ceux qui le font avec passion, valorisant la plupart du temps.

L'homme était enthousiaste, atypique, toujours prêt à défendre un combat autour du pain... Voici 2 mois, à la Casa Alcalde à Paris, chez ses amis Pilmis, il évoquait la création d'une association pour convaincre le pape de l'utilité de la suppression de la gourmandise des pêchés capitaux..., mais parlait aussi de sa succession et disait combien il était comblé des propos d'une de ses filles qui voulait, à son tour, passer au fournil pour reprendre un jour sa suite...

Lionel Poilâne avait su continuer à donner une image d'artisanat à son entreprise : il était courant de le voir en blouse grise et nœud papillon passer dans sa boutique rue du Cherche-Midi à Paris, mais les 15 000 miches de sa production sortaient de sa manufacture de Bièvres chaque jour pour être distribuées à travers le monde. Avec 130 salariés, il réalisait un chiffre d'affaires d'environ 11 Me, dont plus de 10 % à l'export. Sa femme disparue avec lui, Appolonia et Athena, ses deux filles, à peine sorties de l'adolescence, ont aujourd'hui un lourd héritage à gérer. C'est l'ainée, Appolonia, qui, à 18 ans, reprendra les rênes de la société.
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L'Hôtellerie n° 2794 Hebdo 7 Novembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE

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