CFA Sainte-Victoire à Aix-en-Provence
Avec 22 % d'apprentis, le CFA est sur la bonne pente. Le recrutement de Colette Arnold, inspectrice académique détachée de l'Education nationale, renforce le processus d'intégration professionnelle. En plein accord avec le CHR 13.
Colette Arnold, directrice du CFA.
Pour un parcours atypique,
c'est un parcours atypique. A 58 ans, Colette Arnold n'a pas hésité à sauter le fossé
conduisant du poste d'inspectrice de l'Education nationale, responsable du service
académique de l'apprentissage, à celui de directrice d'un CFA municipal de 1 100
élèves et 60 salariés. Explication de l'intéressée : "Le hasard a voulu que
la municipalité me propose le poste. J'ai accepté. Pour la première fois de ma vie, je
pouvais exercer des responsabilités opérationnelles." Elle ajoute : "Les
missions d'un inspecteur de l'enseignement technique se sont progressivement éloignées
du terrain pour devenir de plus en plus administratives. J'avais envie de revenir à du
concret."
Il s'agit d'un virage à 180 ° pour ce professeur certifié de bureautique et
communication administrative, qui, en 1988, a quitté le lycée hôtelier de Strasbourg,
où elle enseignait, pour le Centre de formation des inspecteurs de l'enseignement
technique. En poste dans les académies de Nancy-Metz puis de Strasbourg jusqu'en 1996,
elle est mise à la disposition de l'Unesco. Pendant 18 mois, elle sillonne le monde en
qualité de "spécialiste principale du programme auprès de la Section de
l'enseignement technique et professionnel". Le temps de "goûter aux
joies de la bureaucratie internationale où des rapports succèdent à d'autres rapports".
Le temps aussi de se rendre compte que "l'enseignement professionnel français est
l'un des meilleurs au monde".
Réforme du BEP
Aux commandes du CFA depuis le printemps, elle arrive à un moment clef, celui de la
refonte des BEP et du déploiement d'un établissement collant davantage à la demande des
professionnels. Elle explique : "Le CFA a pour mission de préparer les jeunes à
un emploi. Le BEP nouvelle formule n'est plus un diplôme d'insertion professionnelle.
Avec le CHR 13 et l'équipe pédagogique, nous avons décidé, dès la rentrée 2003, de
renforcer les CAP, de supprimer les BEP et de les remplacer par des BP, préférés par le
marché du travail."
Si le projet est accepté par le conseil régional, le CFA renforcera ses effectifs en CAP
et proposera un BP cuisine et restaurant "à une douzaine d'élèves pour
commencer". Dans la foulée, il créera un CAP café-brasserie préparé en 1 an.
Elle insiste : "Les jeunes sont pressés de gagner de l'argent. 2 ans d'études,
c'est trop long pour eux. Un CAP en 1 an leur correspond mieux." Dès la
rentrée, une douzaine de jeunes apprentis, plutôt au profil de vendeur, devraient faire
leur entrée ici. A condition qu'ils se laissent séduire par le métier. Un gros pari que
Colette Arnold a l'intention de gagner en faisant le forcing. Il faut dire que l'appui de
Pierre Alfonsi, président des cafetiers au CHR 13, est un argument de poids. Seul regret
de Colette Arnold, le boom de l'apprentissage dans les sections cuisine qui a une
conséquence douloureuse : des jeunes restent à la porte d'un établissement désormais
presque surbooké.
D. Fonsèque-Nathan zzz68v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2797 Hebdo 28 Novembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE