Languedoc-Roussillon
Réorienter les demandeurs d'emploi vers l'hôtellerie-restauration, un secteur qui embauche, c'était l'objectif de l'opération menée depuis le printemps en Languedoc-Roussillon par les professionnels et des intervenants locaux. Les résultats sont plutôt décevants.
L'hôtellerie et la restauration sont les champions du Languedoc-Roussillon en termes de création d'emplois. Le problème, c'est que la main-d'uvre ne suit pas. Pour tenter de limiter ce déficit, l'Union régionale des métiers de l'industrie hôtelière a conçu, avec le conseil régional Languedoc-Roussillon, la direction du travail, l'ANPE, les Assedic et l'Afpa, un plan d'action destiné à orienter, vers les métiers de l'hôtellerie et de la restauration, des demandeurs d'emploi inscrits dans des secteurs d'activités qui n'embauchent pas beaucoup. "Cette opération-pilote est unique en France", indiquent les responsables. Testée en 2001 et reconduite en 2002 avec davantage de moyens, notamment une campagne de publicité sur le thème 'Goûtez à notre métier', elle n'a pourtant pas remporté le succès escompté au regard des besoins de la profession, installée dans une région qui vit surtout du tourisme et du vin. Des besoins énormes puisque l'ANPE a recensé, avant l'été 2002, jusqu'à 13 600 offres d'emploi non satisfaites en Languedoc-Roussillon dans les métiers de l'hôtellerie. Des professions en forte croissance avec 5 000 entreprises recensées, et un emploi salarié permanent qui a augmenté dans la région de 23 % en 4 ans (soit 4 672 créations d'emplois). Dans le même temps, la moyenne régionale, tous secteurs d'activités confondus, n'a progressé que de 16,6 %.
Procéder par étape
Démarrée au printemps 2002, ce plan d'action répond à des modalités précises : les
conseillers de l'ANPE proposent aux demandeurs d'emploi acceptant l'idée de changer
d'univers professionnel de passer quelques jours dans un hôtel ou un restaurant pour
savoir si les métiers qu'ils offrent (en cuisine, au service, à l'accueil...) peuvent
leur convenir. C'est aussi l'occasion de découvrir si ces candidats révèlent un minimum
de dispositions pour apprendre et s'adapter aux contraintes du métier. A l'issue de ce
premier bain, les demandeurs d'emploi peuvent faire 2 mois de plus, toujours sous
couverture Assedic. Pendant cette période, ils travaillent et sont formés (premiers
gestes, premiers réflexes) par le professionnel qui les accueille. Ce dernier touche une
indemnité de l'ordre de 300 e pour sa participation en temps au dispositif. Enfin, au
terme de cette période, les demandeurs d'emploi signent un CDD de 6 mois à l'issue
duquel ils vont bénéficier d'une formation longue, complète et rémunérée. Conçu
pour offrir une véritable opportunité aux demandeurs d'emploi, ce dispositif, a priori
motivant, n'a donné lieu qu'à 300 évaluations de 1 à 2 semaines (de mars à juillet
2002), et seulement à quelques dizaines de stages pour un nombre de CDD encore plus
réduit. La mayonnaise n'a pas pris, ce qui n'empêchera pas l'opération d'être
reconduite. "Les résultats ne sont pas à la hauteur de l'énergie que nous avons
dépensée. Il y a un manque de motivation de la part des demandeurs d'emploi, mais elle
résulte en grande partie des conditions de travail et des salaires que nous sommes en
mesure de leur offrir. On connaît la réponse à ce problème, mais elle ne dépend pas
forcément de nous", conclut Jacques Privat, président régional de l'Umih. zzz54m
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L'Hôtellerie Restauration n° 2799 Hebdo 12 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE