Vague de rénovations dans l'hôtellerie en Sud-Alsace
Que ce soit pour conserver le standing de l'établissement, conquérir de nouveaux marchés, ou s'adapter à une nouvelle demande, autour de Mulhouse, de nombreux professionnels, indépendants ou intégrés dans l'hôtellerie de chaîne, ont engagé d'importants travaux de rénovation.
Une rénovation sur 5 ans pour l'hôtel Best Western Hôtel de la Bourse à
Mulhouse.
Acôté de Strasbourg et de Colmar, Mulhouse a longtemps fait figure de parent pauvre du tourisme régional. Afin de dynamiser ce secteur économique, les responsables locaux, Ville de Mulhouse et CCI en tête, redoublent d'efforts depuis quelques années. Ils ont notamment créé un service gratuit, baptisé l'Atir, qui cherche à développer le tourisme d'affaires en Sud-Alsace en organisant des manifestations professionnelles. En 2001, cette association a contribué à la tenue de 127 manifestations regroupant 18 000 personnes, contre 11 000 en 2000. Mais cette hausse ne serait guère possible si les professionnels de l'hôtellerie ne prenaient pas conscience, de leur côté, de la nécessité d'offrir un parc d'établissements qui corresponde aux attentes de cette clientèle.
De l'initiative des indépendants...
Monique Koehl, directrice de l'hôtel-restaurant Jenny, à Hagenthal-le-Bas, situé à 20
minutes de l'Euroairport et à proximité de Bâle, a engagé quelque 340 000 e dans la
transformation de 5 chambres 2 étoiles en suites de grand confort. Des suites qui, au
terme des travaux en décembre, seront facturées entre 140 et 220 e la nuitée.
"Il existe une véritable demande pour les chambres de grand confort dans le
secteur, explique Monique Koehl. Nous travaillons à 40 % avec une clientèle
frontalière, et c'est elle qui nous a poussés à rénover. Une clientèle de banquiers,
de cadres de la chimie bâloise, qui se confond souvent avec une clientèle golfique, et
qui apprécie particulièrement le rapport qualité/prix de nos prestations, à quelques
kilomètres de la Suisse." D'une surface comprise entre 40 et 60 m2, ces suites,
qui disposent toutes d'une vue bucolique sur le Sundgau, ont été dotées de salles de
bains modernes. Le bois demeure le thème dominant en matière de décoration. Un
investissement qui permet à l'hôtel-restaurant Jenny de compléter une offre qui
comprend par ailleurs 26 chambres 3 étoiles. Les rénovations ne sont toutefois pas
toujours dictées par une volonté de conquête de marchés de niche. Il en va parfois de
la survie même de l'activité.
Au centre de Mulhouse, par exemple, l'hôtel Best Western Hôtel de la Bourse, racheté
par Philippe Rohmer en septembre dernier à ses parents, est l'un des plus anciens du
centre-ville. Construit en 1920, détruit pendant la guerre, il fut reconstruit en 1954.
L'an dernier, un audit avait éveillé les craintes du repreneur, puisque les experts
concluaient au vieillissement de l'hôtel et suggéraient une réaction rapide.
Rénover pour continuer à exister
"Les résultats de l'audit ont été rapidement confirmés, explique Philippe
Rohmer. Dans la foulée de la visite des experts, nous sommes sortis du Guide Rouge.
J'ai repris l'hôtel avec l'ambition de le rénover entièrement. Mais il nous aurait
fallu fermer l'établissement près d'une année pour tout refaire. Ce qui,
financièrement, était impossible. Nous avons donc programmé la rénovation sur 5 ans,
tout en restant ouvert." Aujourd'hui, les deux premières tranches de la
rénovation sont bouclées pour un coût de 500 000 e. 20 chambres sur 48 ont été
entièrement refaites, et agrandies. "L'objectif est de garder une tarification de
3 étoiles avec des prestations proches d'un 4 étoiles, poursuit Philippe Rohmer. Les
salles de bains ont été équipées de baignoires balnéo ou de douches hydromassantes.
Et toutes les chambres, à terme, seront équipées de la climatisation." Si la
tarification a été légèrement revue à la hausse, pour passer, en single, de 72 e à
80 e la nuitée, la clientèle semble satisfaite. "Chaque chambre a été
décorée selon un thème, poursuit l'hôtelier. Nous avons baptisé les chambres
Coquelicot, Manhattan ou encore Arts Déco. Cette thématisation semble très appréciée,
puisque la clientèle qui a déjà fréquenté notre hôtel nous demande aujourd'hui
directement la chambre de ses vux."
Des exigences de l'hôtellerie de chaîne
Des initiatives semblables sont également prises dans le cadre de l'hôtellerie de
chaîne. A Sausheim, par exemple, l'Hôtel Mercure Mulhouse Ile Napoléon a entièrement
repensé ses parties bar, réception et restaurant. "Nos investissements,
explique Carlo del Prete, directeur adjoint de l'établissement, répondent d'abord à
la volonté de l'enseigne de s'intégrer véritablement dans les régions où elle
s'implante. Nous avons choisi de rénover la réception et le restaurant dans un esprit
typiquement alsacien, sur le thème de la Winstub et des grands vins de la région."
Cette première tranche de travaux, qui a nécessité environ 40 000 e d'investissements,
a été complétée par la rénovation du hall et du bar cet automne. L'adaptation au
marché a également été le fil directeur des travaux menés à l'hôtel-restaurant
Kyriad à Lutterbach. "En étudiant le marché, nous nous sommes rendus compte que
l'hôtel, anciennement Campanile, était apte à passer sous l'enseigne Kyriad,
explique Pascal Macé, directeur de l'établissement. Facile d'accès, proche de
Mulhouse tout en étant à proximité de villages typiques, l'hôtel bénéficie de
nombreux atouts. Nous avons, en accord avec le groupe Envergure, dont Kyriad est une
filiale, décidé de monter en gamme." Un choix stratégique qui a mené à la
rénovation des 51 chambres de l'hôtel, entre novembre 2001 et février 2002, pour un
coût de 500 000 e. Du mobilier aux literies, en passant par les coloris dominants et
l'équipement des salles d'eau, tout a été revu. Autant dire qu'aujourd'hui, c'est vers
la promotion et la commercialisation que groupements et institutionnels doivent orienter
leurs efforts, l'offre étant de plus en plus au niveau attendu par la clientèle. zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2799 Hebdo 12 Décembre 2002 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE