L'altitude creuse les écarts
Pour la troisième année consécutive, le manque de neige s'est fait cruellement sentir dans les Alpes du Nord et le Jura. Les vacances de Noël, particulièrement pluvieuses, ont fait fuir une clientèle à la recherche de ski garanti vers les stations de haute altitude.
Si Val-Thorens a enregistré
une fréquentation record grâce à la rénovation du complexe touristique, ces résultats
s'expliquent aussi par un report important des stations-villages vers les grands complexes
de ski au-dessus de 1 800 mètres. C'est le cas de toutes les infrastructures de haute
altitude qui ont affiché des résultats excellents. Les prix parfois en ont même
profité pour s'envoler. Le Kilimandjaro, le nouvel hôtel phare de Courchevel, n'a pas
hésité, cette saison, à augmenter ses prix de 30 %, ce qui ne l'a pas empêché
d'enregistrer une envolée de consommation en nombre de couverts et au bar. Cependant, ce
phénomène est réservé à l'hôtellerie de luxe qui représente uniquement 5 % de
l'hôtellerie de montagne. Le reste du parc a fortement souffert de la situation
météorologique.
En moyenne et basse altitude, il a plu presque tous les jours pendant les 15 jours de
vacances. De quoi faire fuir les plus endurcis ! On peut saluer les efforts incroyables
qu'ont déployés les offices de tourisme pour développer des activités alternatives.
Seul le massif du Vercors, qui connaît bien les variations d'enneigement, a peu souffert.
"Globalement, ces stations s'en tirent bien", explique Agnès Porte des
Logis de France de l'Isère. Ce n'est pas le cas dans le reste des massifs où de
nombreuses stations ont eu, dès le début de saison, d'importantes difficultés. "Beaucoup
refusent que l'on cite le nom de leur station espérant ne pas accentuer le déficit
d'image qu'ils viennent de connaître, explique Jacques Jond, président de la Fagiht.
Certains pensent même à démonter et vendre leurs équipements. En tout cas, ils ne
pourront pas supporter le déficit bien longtemps."
Les canons à neige qui semblaient être la solution miracle à l'enneigement n'ont rien
apporté. Les températures positives pendant plus de 15 jours, même en pleine nuit,
n'ont pas permis de fabriquer de la neige. Ces aléas ont cependant l'avantage de mettre
en avant une solution qui sortira probablement les petites stations de basse altitude de
cet épineux problème : relier les domaines skiables à de plus hautes altitudes. Ainsi
la petite station de la Giettaz dans le Val-d'Arly rejoindra Megève d'ici 2 ans. Le
projet Espace Diamant, réalisable d'ici 5 ans, ouvrira un gigantesque domaine skiable à
plus de 75 000 lits (les Saisies, Crest-Vollant, Notre-Dame-de-Bellecombe, Flumet,
Praz-sur-Arly, Megève). Seule l'opposition des écologistes, défenseurs de l'habitat du
coq de bruyère Tretralyre, bloque le projet. Cette liaison est un formidable espoir pour
ces communes. Elle permettrait aux petites stations d'organiser l'accès à la partie
haute du domaine skiable, et de ne plus subir les aléas de la météorologie.
F. Tari zzz36v zzz22v zzz70
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L'Hôtellerie Restauration n° 2806 Hebdo 30 Janvier 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE