Valescure (83)
Pour l'établissement 3 étoiles exploité par la même famille depuis 1924, la certification est à la fois un excellent outil de management et un argument commercial pour les nouveaux clients.
Bruno Percepied a reçu, en juillet 2002, le label Hotelcert pour son établissement.
L'Hôtel du Golf à Valescure est l'un des premiers à avoir obtenu le label Hotelcert de l'Afaq (Association française pour l'amélioration de la qualité), basé sur 400 points de contrôle. Dirigé par Bruno Percepied, cet établissement 3 étoiles, qui compte 40 chambres et 2 restaurants, est engagé dans une démarche qualité depuis déjà plusieurs années. "Nous avons vraiment commencé en 1996. C'était à un moment un peu difficile pour nous. Nous avions eu plusieurs résultats d'exploitation pas très bons, et nous nous demandions si nous allions pouvoir continuer." Mais Bruno Percepied ne pouvait pas abandonner un hôtel construit par sa famille en 1924. Le représentant de la quatrième génération exploitant ce site (et la cinquième génération d'hôteliers) a donc cherché des solutions pour sortir de l'impasse. "J'étais impliqué dans le syndicalisme professionnel et à la chambre de commerce : il aurait été illogique que je n'applique pas les recommandations que je faisais à mes confrères ! Nous avons donc entrepris une démarche qualité régionale, soutenus par la chambre de commerce, ce qui nous a permis de mieux prendre en compte les attentes de la clientèle. La conjoncture économique aidant, nous avons réussi à sortir d'une situation délicate." La démarche qualité régionale prévoyait un audit de suivi tous les 3 ans. Mais dès 2000, Bruno Percepied décide d'enclencher la vitesse supérieure. L'hôtelier passe un contrat individuel avec un cabinet mandaté par la chambre de commerce pour avoir des visites de contrôle 2 fois par an.
Plus de 400 critères de conformité
"J'avais obtenu la valorisation régionale, mais dès que le label Hotelcert est
sorti, j'ai eu envie de rejoindre le club national. Le travail préalable et le
positionnement de l'hôtel me permettaient de penser que nous étions capables de le
faire."
Après sa démarche d'inscription auprès de l'Afaq, Bruno Percepied met en place un
groupe de travail composé de représentants de chaque service (accueil, bar, room
service...). "Chacun a complété la grille de conformité sur son service. Puis,
chaque représentant a contrôlé un autre service, ce qui nous a permis de voir les
points sur lesquels nous avions à travailler : ceux qui n'étaient pas conformes ou pas
systématiquement conformes." L'équipe a ensuite eu 3 mois pour réajuster le
tir, et se préparer à la visite du client mystère. "Il y avait certaines choses
que nous savions, mais que nous n'avions pas faites parce qu'elles ne nous semblaient pas
utiles dans un petit hôtel familial. Par exemple, les inscriptions salle non-fumeurs ou
table non-fumeurs que nous avons finalement mises en place." En revanche, Bruno
Percepied relève aussi une série de prescriptions qu'il estime être en contradiction
avec sa politique commerciale. "Nous avons écrit à l'organisme certificateur
pour justifier nos positions, comme, par exemple, le fait de ne pas systématiquement
appeler nos clients par leur nom de famille ou de ne pas mettre dans chaque chambre un mot
de bienvenue standardisé... Ils ont tenu compte de la taille de notre hôtel et de son
ambiance pour accepter certaines non-conformités dûment argumentées et délibérées
!" Après 6 mois de travail, le label Hotelcert est accordé à l'hôtel en
juillet 2002. "C'est un peu comme les étoiles Michelin, reconnaît Bruno
Percepied. C'est bien de les avoir, c'est mieux de les garder..." Le label est
attribué jusqu'en 2007, mais des audits de contrôle ont lieu tous les 18 mois.
Bruno Percepied a d'abord utilisé Hotelcert comme outil de management. "Dans nos
métiers, la norme doit être connue et acceptée par celui qui rend le service,
c'est-à-dire par le personnel... Une démarche de qualité, c'est très motivant pour
toute l'équipe qui se sent impliquée."
Argument commercial important pour les étrangers
Désormais, l'hôtelier va pouvoir faire un usage commercial de son label. "C'est
une reconnaissance sur laquelle on peut communiquer... D'ailleurs, nous en avons fait
notre carte de vux cette année ! Nous souhaitons faire savoir à nos clients que
nous sommes certifiés, car ils sont un peu les ambassadeurs de notre maison. Mais c'est
surtout un excellent moyen de rassurer un client qui ne nous connaît pas. Quand on porte
un nom générique comme le nôtre, il n'est pas toujours facile de convaincre. Le label
permet de donner une assurance de services et de qualité." Et les étrangers
(qui représentent 65 % de la clientèle de l'Hôtel du Golf) sont particulièrement
sensibles à la certification... "On a souvent tendance à associer qualité et
luxe. Mais c'est une grosse erreur, même en 1 étoile, on peut faire de la qualité
!" 10 hôtels varois (2 et 3 étoiles) se sont engagés dans la démarche
Hotelcert pour 2003 : "C'est accessible, mais il faut bien la préparer. J'espère
que nous serons bientôt très nombreux à être certifiés, dans l'intérêt du client et
de la destination..." zzz36v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2810 Hebdo 27 Février 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE