du 27 mars 2003 |
FORMATION |
n LYCÉE HOTELIER DE MARSEILLE
Un an après sa réinstallation dans ses 28 000 m2 de locaux tout neufs, le lycée hôtelier et son CFA ont regonflé leurs effectifs. Sur tous les fronts de la formation, Bonneveine est le premier établissement de l'académie Aix-Marseille, avec Embrun pour les métiers du bois, à obtenir le label Lycée des métiers.
A Bonneveine, on a oublié les 3 années
noires où, pour cause de reconstruction, l'établissement squattait dans trois lieux
différents, perdant au passage 30 % de ses effectifs et retardant les créations de
sections nouvelles. Depuis un an, l'optimisme est revenu et l'outil est remarquable.
Réalisé par le conseil régional, qui a investi 32 Me dans les deux premières tranches,
il a été conçu selon une démarche innovante qui, dès le départ, a associé les
professionnels des CHR 13, le groupe Accor et les enseignants. Impressionnée, Sylvie
Cervera, qui a fait sa rentrée comme professeur de cuisine, commente : "Ici, j'ai
l'impression que tous les jours c'est Noël." Idem pour Geneviève Fabre, chef
d'établissement, qui se réjouit de ce que le conseil régional a mis 670 000 e
supplémentaires à son budget pour parachever l'uvre. Les finitions seront
réalisées cet été.
En attendant, Bonneveine renoue avec le succès. Malgré un contexte où les métiers de
l'hôtellerie-restauration n'ont pas la cote auprès des jeunes, l'établissement affiche
610 élèves au lycée (543 l'an passé) et 400 apprentis, contre 377 l'an passé, soit 90
élèves de mieux. L'important n'est pas uniquement là. Il réside dans la création
d'une mention complémentaire en desserts de restaurant (lycée), la réouverture du CAP
de pâtisserie par l'apprentissage, et l'accueil de 15 diplômés de bac pro en BTS. Ce
projet, auquel tenait Geneviève Fabre, "parce qu'il répondait au besoin de
qualification des jeunes gens et leur donnait la chance de poursuivre leurs études
au-delà d'un diplôme d'insertion professionnelle", s'est concrétisé pour une
quinzaine d'étudiants de première année. Conçu pour les remettre à niveau dans les
matières générales, il allège les cours d'application et renforce le français, les
langues, l'économie... Pour Geneviève Fabre, l'enjeu est "de les remettre en
selle en un an puis, en deuxième année, de leur faire suivre le cursus normal, avec ceux
qui ont suivi une voie traditionnelle". On notera au passage que Marseille est le
seul établissement, avec Montpellier, à expérimenter ce type de formation
personnalisée.
Bonneveine a reçu le label Lycée des métiers. Le concept repose sur une idée forte,
celle de réunir, dans un même lieu, l'ensemble des voies de formation possibles offertes
par l'Education nationale : formation initiale sous statut scolaire, apprentissage,
formation professionnelle (Greta) et système de validation des acquis de l'expérience
professionnelle.
Tout a été conçu pour faire de Bonneveine un lieu doté de ce qu'il y a de plus
innovant en matière de formation. Des exemples parmi d'autres : un internat de 280 lits
(180 auparavant) fonctionnant de manière autonome à la manière d'un hôtel, avec des
chambres à un ou deux lits. Et puis encore, une cafétéria (900 repas le midi, 350 le
soir) gérée entièrement par les élèves, un hôtel d'application de 12 chambres 3
étoiles, des ateliers pouvant accueillir des concours professionnels...
Les projets
Equipé pour recevoir davantage d'élèves, le lycée hôtelier pense à l'avenir. Il
souhaite renforcer la filière alimentation en ouvrant un bac professionnel alimentation,
augmenter les effectifs en BEP pâtisserie, et créer une mention complémentaire en
desserts de restaurant. Il veut également développer les métiers d'accueil (en mention
complémentaire) au CFA. Mieux ! A la rentrée prochaine, le BTS accueillera des bacs pro
avec mise à niveau éventuelle "pour donner une chance à ceux qui ont pris une
voie moins traditionnelle que l'enseignement classique", commente Geneviève
Fabre. Elle souhaite également ouvrir un BTS tourisme "parce qu'il semble anormal
qu'un lycée hôtelier n'ait pas de filière tourisme". Elle compte développer
des sections européennes "pour que les jeunes Français puissent aller parler
eux-mêmes de la cuisine française à l'étranger", renforcer les échanges avec
l'Allemagne. Ce n'est pas tout. Le proviseur réfléchit à la création d'une licence
professionnelle avec les universités, et enfin, elle souhaite développer encore la
formation continue via le Greta. Et Geneviève Fabre de conclure : "Nous sommes un
lycée des métiers qui sait mutualiser ses ressources. Dans un même lieu, nous
réunissons la formation initiale sous statut scolaire, la formation professionnelle sous
statut d'apprenti, la formation à la demande et les missions d'audit. De ce point de vue,
l'outil dont nous disposons nous permet de vraiment remplir ce rôle."
Dominique Fonsèque-Nathan zzz68v
Lycée hôtelier Bonneveine
114, avenue Zénatti - BP 18
13266 Marseille CEDEX 8
Tél. : 04 91 73 47 81
TÉMOIGNAGE D'ÉLEVES
Guillaume Arragon et François Desbordes
Inséparables, ils suivent depuis plus de 6 ans le même parcours : 3 années de lycée,
un BTH à la clé, un BEP option service présenté en candidat libre et un BTS option B
arts culinaires/arts de la table obtenu en juin 2001. Enfin, cette année, les deux jeunes
gens suivent une formation complémentaire traiteur. Ce n'est pas tout. Maîtres
d'internat, ils se sont engagés à fond dans la vie extrascolaire, organisant
dernièrement, au Florida Palace, la 2e édition d'Aurore Botrytis, soirée étudiante du
lycée. Une vraie réussite qui a montré leur capacité à gérer une équipe de 35
bénévoles. Cette collaboration ne va pas s'arrêter là. Ils prévoient de créer une
entreprise traiteur-organisateur d'événements où François Desbordes pourra utiliser sa
connaissance du théâtre. De leurs années de lycée, ils gardent un excellent souvenir,
malgré les travaux et les incessants allers-retours entre l'internat, les ateliers
d'application et les salles de cours. "C'était fatiguant, mais on n'a jamais pensé
aller ailleurs. Nous avions envie de connaître les nouveaux locaux. Et puis, ici, nous
étions comme dans notre famille."
En chiffres è 28 000 m2 de plancher (+ 11
000) |
Une licence professionnelle à la rentrée 2004
Jean-Michel Passédat, propriétaire du Petit Nice à Marseille, est en passe de gagner sa bataille pour la création d'une licence professionnelle 'Génie culinaire et management en hôtellerie-restauration'. Cette formation ouvrirait à la rentrée 2004 avec une première promotion d'une vingtaine d'étudiants en formation initiale et formation continue. Pour Jean-Michel Passédat, "elle permettra d'ouvrir l'éventail des formations à des jeunes qui, jusqu'à présent, n'avaient guère d'autre solution que d'aller ailleurs pour parfaire leurs connaissances". Il ajoute : "Quand j'ai eu l'idée de monter ce projet il y a 2 ans (à l'origine, il s'agissait d'un DESS, N.D.L.R.) avec l'université et le lycée Bonneveine, mon objectif était clair, celui de leur mettre le pied à l'étrier, et de gravir rapidement tous les échelons de la profession." Il poursuit : "La création de cette formation répond à l'attente des milieux professionnels partenaires tels Accor, Avenance, Compass Group, l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille, Relais & Châteaux, le groupe Le Duff, Sodexho, Flunch et Quick. Elle va préparer aux métiers de directeur de restaurant, chef gérant, directeur de service traiteur, chef de service restauration, chef de cuisine, maître d'hôtel, responsable d'exploitation, etc." Mieux, la licence professionnelle, dont le recrutement sera national, est basée sur le principe de la mixité entre les candidats issus du secteur de l'hôtellerie-restauration, et les autres pour lesquels une mise à niveau est nécessaire. Enfin, l'originalité réside aussi dans la participation du lycée (et CFA) de Bonneveine où se fera l'apprentissage de disciplines pratiques, génie culinaire, accueil, analyse sensorielle. Dernier point, selon Marie-Christine Iatrides, maître de conférences et responsable de formation, la licence pourrait déboucher sur un master (bac + 5).
La licence sera en formation initiale pour les titulaires d'un diplôme bac + 2, et en formation continue pour les professionnels du secteur (avec validation des acquis professionnels).
w Organisation
180 heures de mise à niveau, 420 heures d'enseignement, stage de 12 semaines, projet
tuteuré de 120 heures.
w Contenu
Langues, relations et services aux clients, gestion d'exploitation, psychosociologie du
travail, maîtrise des techniques de production, de distribution et d'accueil, qualité,
sciences de l'aliment.
Les 2e année BEP CFA Lycée hôtelier |
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L'Hôtellerie Restauration n° 2814 Supplément Taux de Réussite 27 Mars 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE