du 15 mai 2003 |
COURRIER DES LECTEURS |
La loi Evin contre la tabagie nous a toujours préoccupés, car nous n'avions pas la
possibilité de parquer les fumeurs dans un coin de la salle de notre restaurant et au
bar. Il y existe toutefois une aspiration générale dans chaque salle, mais dont la
puissance n'est, de loin, pas celle (à vous aspirer la moumoute !) requise par les textes
d'application de ladite loi.
Par contre, en ce qui nous concerne, pour la salle des petits-déjeuners, nous n'avions
pas attendu la loi pour demander à nos clients de ne pas y fumer. Quoi qu'il en soit,
nous n'avons jamais rencontré de problème ni de discussion orageuse avec les non-fumeurs
qui consommaient dans la salle où il y avait des fumeurs. Sans doute parce qu'aucun
représentant de la ligue radicale des anti fumeurs n'a fait partie de notre clientèle.
Il est vrai que nous avons constaté que, le bon sens aidant et avançant en âge, les
fumeurs sortaient dans le hall de l'hôtel ou dans la rue pour en griller une.
Récemment, afin de mieux utiliser notre bar en panne de clients et suivre la mode, nous
avons profité d'une nécessaire modernisation pour le transformer en brasserie-bar. La
solution a été toute trouvée pour respecter la loi Evin : la brasserie-bar est restée
un espace autorisé aux fumeurs et la salle de restaurant est devenue non-fumeurs. Un
simple panonceau d'information à l'entrée de chaque salle est donc suffisant. Mais
alors, savez-vous ce qu'il advint ? Des fumeurs fréquentent toujours le restaurant, mais
y fument peu ou sortent pour fumer, et des non-fumeurs choisissent la brasserie-bar au
risque conscient d'y être intoxiqués !
Et personne ne dit toujours rien, surtout pas le patron qui trône souvent dans le hall
avec un cigare au bec, soufflant à voix basse dans les volutes de sa fumée que c'est
celle des cigarettes qui est incommodante et dangereuse !
Je pense que si l'on ne crée pas de problème par des incitations à la réaction du
public en martelant ses oreilles avec des articles de presse ou des images télévisuelles
choquantes, chacun est respectueux de la liberté de l'autre : le choix de prendre des
risques pour certains, et celui des autres de les éviter. Il ne faut pas confondre les
non-fumeurs et les antitabac. La fumée est supportée par certains, mais insupportable a
priori pour d'autres. Il ne faut surtout pas radicaliser et paniquer. C'est fort heureux,
sinon le Mont-Blanc serait vite envahi si l'on criait que le niveau des mers monte à
cause du réchauffement de la planète et de la fonte des glaciers !
Dans mon article, je n'ai jamais parlé d'interdiction. Cette loi qui pose des interdits
devrait pouvoir être assouplie. Pour répondre à la qualité de l'accueil préconisée
par les instances du tourisme en créant un espace convivial, il faut arrêter d'interdire
et plutôt conseiller pour tolérer. Sinon, comme l'a si bien caricaturé Roberto Benigni,
affichons sur la devanture de nos établissements "Etablissement interdit aux
radicaux et aux ostrogoths". zzz32
Michel Berthomieu, hôtel-restaurant Vaillant de Selestat
Rubrique animée par Pascale Carbillet et Tiphaine Beausseron. Exclusivement réservée aux établissements abonnés.
E-mail : pcarbillet@lhotellerie-restauration.fr
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L'Hôtellerie Restauration n° 2821 Hebdo 15 Mai 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE