du 9 octobre 2003 |
VOUS RÉAGISSEZ |
Quelque chose sur le cur, pas d'accord avec le point de vue d'autres professionnels ? Intervenez, cette rubrique est la vôtre. N'hésitez plus à enrichir le débat en nous faisant parvenir par mail vos réactions à : lhotellerie@lhotellerie-restauration.fr ou par fax au 01 45 48 04 23
Suite à un article paru dans Midi Libre du dimanche 6 juillet 2003 au sujet des
saisonniers dans la restauration, Jacques Mestre, président de l'Umih, exprime : "Il
faut arrêter de dire qu'on ne paie pas les saisonniers. Les employeurs sont plus en
demande que les employés, c'est eux qui font le marché. Le Smic hôtelier est l'un des
plus forts de France, et avec les repas et les pourboires, personne n'est au Smic. En
plus, quand on le peut, on loge nos personnels. (...) Les gens ne veulent plus
travailler. C'est sûr que l'été, les autres s'amusent. Mais il faut savoir ce que l'on
veut."
Contrairement à ce que dit Jacques Mestre, nous sommes bien rémunérés au Smic, et si
le Smic hôtelier est plus élevé que les autres Smic en France, c'est tout simplement
parce qu'il est officiellement calculé sur la base de 41 heures (je vous laisse seul
juge) et que nous en faisons la plupart du temps beaucoup plus, sans pour autant recevoir
le paiement des heures supplémentaires. Nous travaillons entre 12 et 15 heures par jour,
pendant 3 mois, sans jour de repos. Pour les repas, c'est trop souvent steak haché riz,
midi et soir, lorsque le chef est disponible pour préparer le repas (ce n'est pas de sa
faute, car lui aussi manque de temps et de personnel).
En ce qui concerne les pourboires, depuis l'apparition de la carte bancaire, ils ont fondu
comme neige au soleil. On est loin de la situation quasi idyllique décrite par le
président de l'Umih Hérault... Dans ses propos, Jacques Mestre donne l'impression de
n'avoir aucun respect pour le personnel en général, ce qui est particulièrement
désolant quand on assume des responsabilités syndicales de ce niveau.
PS : Je connais très bien La Grande-Motte (ville où exerce Jacques Mestre, N.D.L.R.),
j'y ai travaillé pendant 10 ans.
Alain de Montpellier zzz76vzzz54m
Face aux difficultés de recrutement dans l'industrie hôtelière, nombreuses sont les
solutions apportées par les employeurs, les politiques, les écoles... , mais pour quel
résultat à ce jour ! De l'intérieur du système en contact avec de nombreux employeurs,
un peu moins de jeunes, et les institutionnels (CRIF, ANPE, ML), je suis un observateur
privilégié. Et force est de constater que la très grande partie des employeurs n'a
toujours pas compris que l'on n'attire pas les mouches avec du vinaigre (98 % des offres
d'emploi ne comportent aucun renseignement d'ordre social ou salarial).
Les jeunes moins nombreux (pyramide des âges oblige) ont parfaitement assimilé l'idée
de vivre pleinement leur vie, quitte à changer d'employeur ou de secteur, tout au long de
leur activité.
Les politiques se voilant la face et n'ayant comme argument que les sommes astronomiques
englouties dans la formation, sans trop se soucier de leur utilisation (une visite dans un
centre est annoncée par plusieurs courriers, des semaines à l'avance, je vous laisse
imaginer l'accueil...).
Les ANPE et Missions locales, plus enclines à obtenir de nouvelles aides à leurs
protégés (transports, vêtements professionnels, visite médicale...) qu'à leur donner
envie d'aller travailler.
Et pour finir, le meilleur du pire, les centres de formation. Ces nébuleuses
associatives, plus investies dans le fait de caresser dans le sens du poil les financeurs,
de connivence avec les employeurs, nageant savamment entre les aides publiques, les
subventions diverses, le 1 % formation, la taxe d'apprentissage que dans le contenu et la
forme de la formation qu'ils dispensent. Jonglant avec des millions, sous la bienveillance
des OPCA de la profession, au détriment total des actions de formation, dans lesquels
s'entremêlent joyeusement :
- CDD à répétition durant des années,
- CDI de CFA travaillant pour des centres de formation, et vice versa,
- Collision d'intérêts cachés entre Cefaa et CFA,
- Directeurs sans titre,
- Formateurs sans expérience,
- Formation sans formateur,
- Déclaration d'heures sans stagiaire,
- Plateau technique sans matériel,
- Centres de formation en banlieue, déclarés dans Paris,
- Siège regroupant centre, CFA et société de formation continue,
- Personnel travaillant sans contrat,
- Utilisation de fonds alloués à d'autres objectifs,
- Transferts de matériel de Cefaa à des centres.
Et tant de gâchis... qui en dit long sur les aptitudes, les objectifs, la déontologie et
l'amour du métier de ceux qui sont censés le représenter. A tel point que certains ont
décidé de quitter le navire...
FORMATION ET FAILLITE TOMBENT A L'EAU. QU'EST-CE QUI RESTE ? UNE
FARCE INDIGESTE ! zzz68v
On ne cesse de dire et redire que ce métier est beau, si beau, mais pourtant, vous
restaurateurs et restauratrices, vous ne trouvez plus de jeunes pour l'exercer. Les
motivations déclinent et le métier a perdu de son attrait. Pourtant, les conditions de
travail se sont améliorées avec une réorganisation des horaires et l'attribution de
journées de repos supplémentaires, mais le travail reste encore pénible et prenant.
Malgré les espoirs suscités par la RTT, toujours pas d'amélioration côté vie de
famille. Envolée, l'amélioration de la qualité des prestations possible grâce à un
personnel compétent ! Evaporé, ce goût du travail bien fait qui incitait ces jeunes à
exercer leur talent dans vos entreprises ! Alors pourquoi autant d'échecs ? Le problème
naît déjà d'une mauvaise orientation. Ceux qui informent les jeunes ne sont pas du
métier. Assis à un bureau, brochures sous la main, il est facile de décrire le métier
de façon virtuelle... mais évoquent-ils la réalité du quotidien, la persévérance, le
courage ? Et puis, on a construit des écoles un peu partout, il faut les remplir, faire
tourner les boutiques et maintenir les postes des profs... Alors on recrute, même ceux
dont tout le monde sait qu'ils ne resteront jamais dans cette profession.
Côté formation, les professeurs seront assez pédagogues pour leur donner envie de
rester dans la profession... le temps de la formation, rien de plus. On simulera des
séances de travaux pratiques cuisine ou restaurant qui n'auront rien à voir avec un vrai
service, avec de vrais clients, avec de vraies contraintes d'entreprise... On évitera
d'apprêter des produits nobles, les budgets ne le permettent pas, mais pour soi-disant
respecter les normes d'hygiène, on favorisera les denrées du 'troisième type'. On leur
enseignera des recettes dépassées, on continuera à leur faire découper canards et
poulets rôtis, flamber les crêpes Suzette, préparer le pamplemousse. Nous, formateurs,
nous nous devons de respecter les référentiels d'un autre âge... Pendant ce temps, vous
professionnels, qui avez besoin de personnel capable de vendre, de communiquer, de
conseiller, de suggérer, vous restez sur votre faim. Ces quelques lignes pour dire
combien seraient nécessaires certaines réformes : d'une part dans la définition des
référentiels et des connaissances et d'autre part dans la conception des sujets
d'examen.
Une concertation plus ouverte et élargie à tous les acteurs du système et de la
profession enrichira le débat et générera certainement de la valeur ajoutée. Les
jeunes que nous formons aujourd'hui représentent le terreau sur lequel fleuriront demain
vos activités.
Alors réagissez, réagissons ensemble !
(E.R. par e-mail) zzz68v
Le Centre de traitement des titres-restaurant (CRT), nous fait parvenir depuis
plusieurs mois le rappel de la législation sur les titres-restaurant que je cite :
N'acceptez pas plus de DEUX titres par personne et par repas. Acceptation massive de
titres d'une même personne = risque de ne pas être remboursé. En cas de doute,
consultez le 3614 Infotitres pour vérifier qu'un titre n'est pas volé.
Lorsqu'un client demande la note et s'en va en vous laissant un paquet de
tickets-déjeuner sur la table, vous courez derrière lui pour lui rappeler la
législation ! Et il vous répond : "Ah bon, depuis quand cela est-il entré en
vigueur ? Vous êtes bien la seule à me dire cela !" Voilà la réaction des
clients que j'arrive à interpeller, sans parler de ceux qui n'ont pas prévu d'autres
moyens de paiement que leurs tickets !
Ne serait-il pas important de prévoir le rappel de l'usage de leurs tickets sur leur
souche AUX USAGERS plutôt que de menacer les commerçants qui acceptent déjà de passer
un bon moment de leur temps à vérifier, trier, enregistrer et tamponner ces effets sans
parler du pourcentage qu'ils doivent accorder pour le traitement informatique, ni des
frais pour les envois en recommandé !
PS : Ticket-resto, chèque-déjeuner = Exonération de charges accordée à tous les
secteurs d'activité (collectivités locales, entreprises privées, etc.), sauf pour
l'hôtellerie- restauration à qui l'on avait promis une exonération (même rétroactive
!) des avantages en nature, et qui doit maintenant subir un nouveau mode d'évaluation du
logement indexée sur le montant du salaire des employés !
Allons-nous continuer de subir encore longtemps toutes ces contraintes qui nous sont
réservées en exclusivité ?
(Jeanne Bourrier de Langres) zzz22
Article précédent - Article suivant
Vos réactions : cliquez sur le Forum des Blogs des Experts
Rechercher un article : Cliquez ici
L'Hôtellerie Restauration n° 2842 Hebdo 9 octobre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE