du 11 mars 2004 |
EXCLUSIF |
Mardi 10 février 2004, Jean-Pierre Raffarin annonce à lassemblée nationale quil va consacrer 1,5 milliard deuros à la baisse des charges patronales en restauration en attendant le passage du taux de TVA à 5,5 % dans ce secteur dactivité.Jusqu'à 120 euros d'allègement de charges par salarié équivalent temps plein pour un restaurant traditionnel, c'est l'une des applications du plan provisoire d'aides aux restaurateurs en attendant le passage de la TVA à 5,5 %. Quant aux travailleurs non salariés, ils bénéficient d'une prime unique.
Aide provisoire applicable dès juillet 2004
Celui-ci entrera en vigueur au 1er juillet 2004 pour une durée de 18 mois,
dans le but de faire patienter les restaurateurs jusquà lobtention, espérée
pour 2006, dun taux de TVA à 5,5 % en restauration. La volonté du
gouvernement a été dappliquer lallègement de charges à lensemble des
activités du secteur CHR qui auraient bénéficié de la baisse du taux de TVA.
Cest la raison pour laquelle, le plan daide concerne les entreprises du
secteur CHR (code Naf 55), dont lactivité est en tout ou partie soumise à un taux
de TVA à 19,6 %. Sont donc concernés par la mesure notamment les restaurants
traditionnels, les hôtels-restaurants, les cafés, les hôtels bureaux qui servent des
petits déjeuners. De même, la restauration rapide, qui est concernée par le passage
dun taux de 19,6 % à 5,5 % pour les plats consommés sur place, fait
partie des secteurs dactivité bénéficiant des allègements de charges.
En revanche, la restauration collective qui bénéficie déjà dun taux de TVA
réduit à 5,5 % est exclue du dispositif daide.
Forfait proportionnel au chiffre daffaires
réalisé à 19,6 %
Quant à la forme de laide, il sagit dune aide forfaitaire, mais la
méthode utilisée pour en calculer le montant est différente selon que lentreprise
emploie ou non des salariés.
Pour les entreprises CHR qui emploient des salariés, le montant de laide sera
accordé par salarié équivalent temps plein, et sera proportionnelle à la part du
chiffre daffaires réalisée en restauration à TVA à 19,6 % (c'est-à-dire
restauration sur place hors boissons alcoolisées).
Lidée est quune entreprise qui réalise une grosse partie de son chiffre
daffaires grâce à la vente daliments à consommer sur place hors boissons
alcoolisées, bénéficie pour chacun de ses salariés équivalents temps plein,
dune aide plus importante quune entreprise dont le chiffre daffaires est
constitué pour une moindre part par la vente daliments à consommer sur place hors
boissons alcoolisées. Pour tenir compte de la part dactivité de restauration sur
place hors boissons alcoolisées, ladministration appliquera un taux de
proratisation en fonction du code Naf de lentreprise.
Exemples :
Pour un restaurant traditionnel qui réalise la majorité de son chiffre
daffaires grâce à la vente daliments à consommer sur place taxée à
19,6 %, il bénéficiera dun abattement forfaitaire mensuel de charges de 120
euros par salarié équivalent temps plein, soit 80 % de 150 euros.
Pour un hôtel bureau qui sert uniquement des petits-déjeuners, lactivité de
restauration sur place taxée à 19,6 % est proratisée à 20 %, ce qui réduit
labattement forfaitaire mensuel de charges à 30 euros par salarié équivalent
temps plein.
Une prime unique pour les travailleurs non
salariés
Pour les travailleurs non salariés sans salarié, laide de lEtat sera
constituée dune prime unique égale à 50 % de la cotisation minimale
(retraite de base, retraite complémentaire obligatoire, invalidité-décès) pour un
conjoint collaborateur pendant 18 mois. Soit une aide mensuelle qui devrait
approximativement sélever à 30 euros. Le but est d'inciter ces travailleurs non
salariés à déclarer leur conjoint collaborateur et à cotiser auprès de lOrganic
pour leur constituer des droits propres à la retraite.
La volonté du gouvernement, et en particulier de Renaud Dutreil, a été ici
denclencher un mouvement vers lamélioration du conjoint collaborateur qui
sont le plus souvent des femmes. Conscient de limpossibilité pour la majorité de
ces très petites entreprises dembaucher du personnel, le gouvernement a souhaité
leur faire bénéficier dune aide au même titre que les sociétés qui emploient du
personnel en les incitant à améliorer le statut de leur conjoint collaborateur.
Pour Renaud Dutreil, ce plan daide devrait donner les moyens économiques aux
employeurs du secteur CHR pour créer des emplois en très grand nombre, lobjectif
étant de 40 000 embauches dici lentrée en vigueur de la baisse de la
TVA.
Il faut en effet rappeler quen octroyant cet allègement de charges patronales aux
hôteliers-restaurateurs, le gouvernement espère bien relancer lemploi dans ce
secteur quil juge en sous-effectif structurel. Cest pourquoi, en contrepartie
de cette baisse provisoire des charges patronales, il a demandé aux professionnels de
signer une lettre dans laquelle ils sengagent à majorer les rémunérations, et à
supprimer la part nourriture comme composante du Smic hôtelier, avec une première étape
au 31 décembre 2005.
Le dispositif de baisse des charges annoncé ce mercredi 10 mars 2004 doit être inscrit
dans le projet de loi sur lemploi qui sera présenté au printemps prochain.
T. Beausseron zzz60r
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L'Hôtellerie Restauration n° 2863 Hebdo 11 mars 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE