du 05 aout 2004 |
COURRIER DES LECTEURS |
La loi du 4 mai 2004 relative à la
formation professionnelle a augmenté les taux de la participation des employeurs à la
formation professionnelle à compter du 1er janvier 2004. En sachant que le taux est
différent selon la taille des entreprises. Pour les entreprises de moins de 10 salariés,
le taux de cotisation de l'employeur est de 0,40 %, et il est de 1,60 % pour les
entreprises de 10 salariés et plus. Nous avons donc apporté un rectificatif sur les
bulletins de paie que vous pouvez retrouver sur notre site Internet www.lhotellerie-restauration.fr
et dans L'Hôtellerie n° 2880 du 8 juillet 2004.
En outre, cette erreur a eu une incidence sur le
comparatif que nous vous avons proposé la semaine dernière sur le coût engendré par
l'abandon du Smic hôtelier au profit du Smic de droit commun pour bénéficier de la
prime à l'emploi prévue par Nicolas Sarkozy de 114,40 e à partir du 1er juillet 2004.
Pour les bulletins de paie à 39 heures de Smic hôtelier et de droit commun, nous avons
considéré qu'il s'agissait d'entreprises de moins de 10 salariés avec un taux à 0,40
%. Pour les entreprises à 37 heures, nous avons retenu le taux de 1,60 %, considérant
qu'elles avaient plus de 10 salariés.
Ces calculs sont donnés à titre d'exemple, et doivent vous indiquer la marche à suivre
pour prendre en compte tous les éléments qui vont avoir une incidence sur le choix des
employeurs de renoncer ou non, à partir du 1er juillet 2004, au Smic hôtelier au profit
du Smic de droit commun.
En effet, la suppression de la déduction de la demi-nourriture va non seulement engendrer
une augmentation du salaire brut de 67,32 e, mais elle entraînera aussi une augmentation
des charges sociales et une diminution de l'allégement Fillon. Faites vos comptes
Pour les entreprises à 39 heures | ||
Smic hôtelier 39 heures | Smic droit commun 39 heures | Coût supplémentaire |
Salaire brut : 1 353,41 e Charges patronales : 552,18 e All. Fillon : 330,23 e |
Salaire brut : 1420,73 e Charges patronales : 579,65 e All. Fillon : 304,03 e Total Prime À l'emploi Coût Total : |
+ 67,32 e + 27,47 e + 26,20 e + 120,99 e - 114,40 e + 6,59 e |
La suppression du Smic hôtelier représente donc une augmentation par salarié de 120,99 e (67,32 + 27,47 + 26,20) pour bénéficier de la prime À l'emploi de 114,40 e, soit un coût effectif de 6,95 e. Si cette prime À l'emploi permet effectivement aux employeurs de revaloriser les bas salaires, elle ne couvre pas la totalité du coût supplémentaire engendré pour les entreprises. | ||
Pour les entreprises à 37 heures | ||
Smic hôtelier 37 heures | Smic droit commun 37 heures | Coût supplémentaire |
Salaire brut : 1 287,43 e Charges patronales : 540,73 e All. Fillon : 311,56 e |
Salaire brut : 1354,75 e Charges patronales : 569,00 e All. Fillon : 285,85 e Total Prime À l'emploi Coût Total : |
+ 67,32 e + 28,27 e + 25,71 e + 121,30 e - 114,40 e + 6,90 e |
La suppression du Smic hôtelier représente donc une augmentation par salarié de 121,30 e (67,32 + 28,27 + 25,71) pour bénéficier la prime À l'emploi de 114,40 e, soit un coût effectif de 6,90 e. Si cette prime À l'emploi permet effectivement aux employeurs de revaloriser les bas salaires, elle ne couvre pas la totalité du coût supplémentaire engendré pour les entreprises. zzz60r |
Les taux minima ont-ils été modifiés au 1er juillet 2004 ? Si c'est le cas, pouvez-vous m'indiquer les nouveaux taux par catégorie et par échelon ? (Bloopsy sur le Forum de L'Hôtellerie)
Non ! La grille de salaires de la CCN des
CHR du 30 avril 1997 qui fixe les taux horaires minimum garantis n'a pas été modifiée
au 1er juillet 2004.
Ce qui a changé à cette date, c'est le taux horaire
du Smic, désormais fixé à 7,61 e de l'heure, et la valeur du repas, qui est passée de
3 e à 3,06 e (décret n° 2004-633 et arrêté du 1er juillet 2004 publié au JO
du 2 juillet 2004).
Il en résulte que les taux horaires minimum prévus pas la CCN des CHR du 30 avril 1997
ont été pratiquement tous rattrapés par le Smic. En effet, à ce jour, seuls ceux
applicables aux salariés de niveau V échelon 2 et 3 (les échelons les plus élevés de
cette grille) sont supérieurs au taux horaires du Smic.
L'avenant à la CCN des CHR signé le 22 juillet 2004 par l'Umih, le GNC et trois
syndicats salariés (FO, CFTC et CGC) supprime la spécificité du Smic hôtelier, mais il
ne revalorise pas la grille de salaires. zzz60r
Durant mon absence, au service du soir, 2 employés en sont venus aux mains après un duel verbal. Ils ont dû être emmenés aux urgences et sont revenus avec un arrêt de travail pour accident de travail. Est-ce possible ? (JP par courriel)
L'accident de travail est un fait accidentel qui, quelle
qu'en soit la cause, provoque une lésion de l'organisme et qui survient pendant le temps
et sur le lieu de travail, c'est-à-dire alors que le salarié est sous l'autorité de
l'employeur (art. L. 411-1 du Code de la Sécurité sociale).
Dans votre cas, deux de vos salariés ont subi des lésions corporelles sur leur lieu de
travail et pendant leur temps de travail, mais la question est de savoir si la bagarre à
l'origine de leurs lésions corporelles peut être considérée comme un fait accidentel.
Sachez que dans un arrêt du 23 mai 1996, la Cour de cassation a jugé qu'un salarié
blessé lors d'une rixe survenue dans l'entreprise pouvait être pris en charge au titre
de l'accident de travail et ce, même si c'est lui qui en a pris l'initiative. Dans une
affaire plus récente, la cour d'appel de Rouen a même jugé que le salarié blessé lors
d'une violente altercation avec son employeur pendant son temps et sur son lieu de travail
pouvait être reconnu en accident de travail (CA Rouen 10 avril 2001). Selon la
jurisprudence, il est donc possible que vos salariés soient reconnus par la Sécurité
sociale en accident de travail suite à leur bagarre.zzz60m
Nous avons un salarié qui a 5 ans d'ancienneté. Le maintien de salaire sur 12 mois prévu par la CCN correspond-il à l'année civile ou bien faut-il calculer les 12 mois à chaque nouvel arrêt maladie ? (Giroux par courriel)
En cas d'absence pour maladie, la CCN des
CHR prévoit que vous devez verser un complément de rémunération à vos salariés ayant
3 ans minimum d'ancienneté à partir de leur 11e jour d'absence (art. 29). Ce complément
de salaire a pour but de compléter les indemnités journalières de Sécurité sociale
perçues par le salarié pendant son arrêt maladie.
Ce complément de salaire varie dans son montant et
dans sa durée en fonction de l'ancienneté du salarié et de la durée de son absence,
sachant que la CCN des CHR fixe un maximum à ne pas dépasser par période de 12 mois.
Exemple : Un salarié absent
pour maladie qui a entre 3 et 8 ans d'ancienneté a droit à 90 % du salaire brut pendant
une première période de 30 jours maximum, puis à 66,66 % de son salaire brut à partir
du 31e jour et pendant 30 jours maximum, par période de 12 mois.
Cette période de 12 mois s'apprécie à chaque nouvel arrêt de travail et non par
année civile. En effet, la CCN des CHR prévoit que "lors de chaque arrêt de
travail, il est tenu compte des indemnités déjà perçues par le salarié durant les 12
mois précédents".
Par conséquent, quand vous établissez la paie d'un salarié absent pour maladie, vous
devez partir du mois au cours duquel vous faites la paie et remonter les 12 derniers mois
qui précèdent. Si, sur cette période, ce salarié a déjà perçu le complément de
salaire maximum auquel il a droit en fonction de son ancienneté, il n'a plus droit à
rien.
Exemple : Votre salarié a été
absent du 1er au 26 juillet 2004. Avec 5 ans d'ancienneté, le complément de salaire
maximum auquel il a droit en cas de maladie s'élève à 90 % du salaire brut pendant une
première période de 30 jours, et à 66,66 % du salaire pendant une seconde période de
30 jours. Lorsque vous allez établir son bulletin de salaire du mois de juillet 2004,
vous devez donc remonter jusqu'en juillet 2003 pour déterminer le montant du complément
de salaire qu'il a déjà perçu au cours de ces 12 derniers mois. S'il a déjà été
absent pendant cette période et que vous lui avez déjà versé la totalité de ce
complément de salaire, il n'a droit à aucun complément de salaire. zzz60m
Rubrique animée par Pascale Carbillet et Tiphaine Beausseron.
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L'Hôtellerie n° 2884 Hebdo 05 Aout 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE