du 30 septembre 2004 |
VIE PROFESSIONNELLE |
< FACE À LA MULTIPLICATION DES CONTRÔLES DANS LEUR ÉTABLISSEMENT
Le ras-le-bol des bars de nuit rouennais
Réunis à l'invitation de Cédric Delauménie, patron du Coin des Diablotins, une vingtaine de professionnels rouennais sont sur le point de créer un collectif, si rien n'est fait pour défendre leur activité.
Réunion de crise en début
de semaine à Rouen au Coin des Diablotins. Une partie des bars de nuit se sent
persécutée par les pouvoirs publics.
Pour Cédric Delauménie, les patrons doivent créer un collectif pour défendre leur activité. |
Cédric
Delauménie a 30 ans et déjà presque 15 ans de métier derrière lui. Beaucoup de
professionnels, qui ont démarré par un CAP en restauration puis ont continué par un
BEP, peuvent prétendre à une antériorité similaire. Il a roulé sa bosse, y compris à
Paris, en tant que premier maître d'hôtel dans le groupe des frères Blanc, avant de
passer à la vitesse supérieure : tenir sa propre affaire. Parce qu'il connaissait Rouen,
qu'il s'y sentait "bien", à une heure de la capitale et une demi-heure
de la Manche, il a décidé d'y poser ses bagages de chef d'entreprise. Le 10 janvier
dernier, le voici qui inaugure le Coin des Diablotins, boulevard des Belges.
L'ancienne brasserie, qui fermait à 20 heures, devient un
bar d'ambiance. Le sol est recouvert de sable, des parasols et des hamacs forment le
décor. L'objectif de Cédric Delauménie : faire un bar où la clientèle aime se
retrouver, s'amuser et se détendre. "Un lieu de vie et d'accueil",
résume-t-il. Très vite, malheureusement, le voici dans le collimateur de "grincheux",
et les interventions de police se multiplient. "J'ai vraiment l'impression qu'on
prend les patrons de bar pour des moins que rien. A croire que nous sommes tous des 'pochtrons', des mafieux ou
des coureurs de jupons sans moralité. Moi, ce que je veux, c'est simplement pouvoir
exercer mon métier", lance-t-il. Plus question pour lui de peser ses mots. Il
en a "ras-le-bol". Son idée : créer un collectif de défense des bars
de nuit de Rouen. "Je ne suis pas le seul à recevoir la visite à répétition de
la police. Cela devient de plus en plus difficile de travailler. La municipalité prône
une ville dynamique, elle veut développer la fac et attirer les jeunes. A côté de ça,
il ne faut surtout pas qu'il y ait des endroits pour s'amuser. Gare au bruit. La pratique,
sur le terrain, est en totale contradiction avec le discours officiel." Lundi 27
septembre, 18 heures, réunion de crise au Coin des Diablotins. Une vingtaine de patrons
de bar de nuit ont répondu à l'invitation de Cédric. S'unir, interpeller les médias
sur les excès dont ils se sentent victimes, faire des propositions (si on les écoute !),
lancer des actions
Et pourquoi pas tenter à nouveau une opération ville morte sur
plusieurs week-ends, comme ce fut le cas il y a quelques années ? Certains sont sous le
coup de fermetures administratives, d'autres menacés de l'être. Parmi les griefs, la
hauteur non réglementaire des lettres de la carte des boissons placée à l'extérieur de
l'établissement (18 mm minimum, paraît-il !)
Christophe Dauvergne, patron
également d'un bar de nuit et responsable de secteur à la chambre syndicale de Rouen
(Umih), annonce qu'un rendez-vous vient d'être proposé par la mairie, vendredi 1er
octobre. Il va s'y rendre avec le président départemental du groupement. Pourquoi pas
une charte ?
L'exemple lillois - réussi - est brandi ici et là. Lundi 4
octobre, les patrons de bar rouennais vont de nouveau se retrouver au Coin des Diablotins
pour tirer les conclusions du rendez-vous qui aura eu lieu entre-temps. Chaud devant !
S. Soubes zzz26v
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L'Hôtellerie Restauration n° 2892 Hebdo 30 septembre 2004 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE