du 14 octobre 2004 |
LICENCE IV |
Représentant 60 % de la production française de bière
LES BRASSEURS D'ALSACE À LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX CONSOMMATEURS
Le président de Brasserie Meteor vient d'être élu à la tête du Syndicat des brasseurs d'Alsace. Il évoque, pour nous, le rôle du syndicat et le marché de la bière en général.
Propos recueillis par S. Soubes
Michel Haag annonce l'ouverture du syndicat aux microbrasseries en 2005. |
L'Hôtellerie
: Que représente votre syndicat ? Quel est son rôle ?
Michel Haag : Notre syndicat existe depuis 140 ans et il regroupe,
traditionnellement, tous les brasseurs d'Alsace. Dans les années 60, nous étions une
vingtaine de brasseries et nous représentions 20 % de la production française de bière.
Aujourd'hui, nous sommes 6* et nous représentons plus de 60 % de la production
française, soit 11 millions d'hectolitres/an. Personnellement, je suis membre du bureau
depuis 1975, et mon père a également été président de l'association avant cette date.
Notre rôle est de faire la promotion de la bière en général et de la bière d'Alsace
en particulier. Nous sommes aussi une force de proposition au sein de l'Association des
brasseurs de France et nous faisons partie du directoire.
L'Hôtellerie
: Quelle est l'actualité en cours ?
Michel Haag : Nous travaillons au lancement de la Bière de
Noël, qui aura vraisemblablement lieu cette année le 15 novembre. Ce lancement
s'effectue toujours en collaboration avec le Syndicat des cafetiers. Nous nous concertons
également sur la qualité de l'eau, qui a toujours été pour beaucoup dans le succès
des bières d'Alsace.
L'Hôtellerie : Le marché de la bière est difficile. Quel
est votre sentiment ?
Michel Haag : Comme vous le savez, le marché de la bière a
perdu 25 % en 25 ans. Le secteur des CHR subit, en outre, de plein fouet l'effet de la loi
Sarkozy. Les consommateurs sont plus prudents. Ils ne renouvellent plus les tournées
lorsqu'ils doivent prendre le volant, c'est logique. L'an dernier, la chute a été
masquée par la canicule. Nous avons terminé à '0', c'est-à-dire avec des chiffres
stables alors que le climat aurait dû permettre de finir l'année à + 4 ou + 5 %. A fin
juin 2004, les chiffres avaient remonté mais juillet et août n'ont pas été bons. A fin
août, nous étions en recul. Je n'ai pas encore les résultats à fin septembre. Ce que
nous souhaitons, c'est que beaucoup de personnes boivent un peu de bière. Avant, il y
avait en gros deux types de bières, les luxes et les spéciales. Depuis plusieurs
années, le marché s'est étoffé. Il y a des bières d'abbaye, des blanches, des
aromatisées
Il y en a pour tous les goûts et cela permet naturellement de
conquérir de nouveaux consommateurs.
L'Hôtellerie
: Vous allez ouvrir le syndicat aux microbrasseries. Dans quel esprit ?
Michel Haag : Nous allons en effet intégrer les microbrasseries qui le
souhaitent, à l'instar de l'Association des brasseurs de France. Nous appliquerons
d'ailleurs les mêmes critères : que les microbrasseries soient établies au moins depuis
3 ans, que la production de bière soit leur activité principale, etc. Nous les
accueillerons courant 2005. Nous devons pour ça voter de nouveaux statuts. En Alsace, il
existe une dizaine de microbrasseries. Comme ailleurs, elles contribuent à l'animation du
marché.
L'Hôtellerie
: Le prix de la bière en France est-il plus élevé qu'ailleurs ?
Michel Haag : La comparaison a lieu depuis le passage à
l'euro. A Séville, en Espagne, cet été, les 20 cl de bière étaient à 1 e ; en
Forêt-Noire, les 30 cl sont à 1,50 e en moyenne. Il faut savoir que nous avons des
débits beaucoup plus faibles par points de vente. Chez nous, les droits d'accises sont
actuellement de 2,60 e (par alcool et par hecto). Ce qui représente 13 e à l'hecto pour
une bière qui titre 5°. Ces droits sont payés d'abord par le brasseur puis refacturés
au client. Le montant est différent dans chaque pays. En Grande-Bretagne, les droits
d'accises sont 7 fois supérieurs aux nôtres. En France, le montant est discuté chaque
année entre novembre et décembre. Nous espérons sincèrement qu'il n'y aura pas
d'augmentation cette année. zzz46b
* Brasseries Fischer (Schiltigheim), Brasseries Heineken (Schiltigheim), Brasseries Kronenbourg (Obernai et Strasbourg), Brasserie Meteor (Hochfelden), Brasserie de la Patrie Schutzenberger & Cie (Schiltigheim), Brasserie de Saverne (Saverne).
Syndicat des
brasseurs d'Alsace
1, quai Jacques Sturm
BP 170 R4
67004 Strasbourg CEDEX
Tél. : 03 88 35 40 63
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