par Denis Bertrand et Stéphane Caputo
Côte rôtie
Les millésimes 1992 et 1993 sont à boire :
1992 : une année assez légère, donnant des vins souples et maigres.
1993 : une année très difficile, avec un été doux et un mois de septembre très
pluvieux, donnant des vins assez dilués.
Tous les vins de ces deux millésimes sont à boire rapidement, même sur les grandes
cuvées comme « La Landonne », « La Turque », et « La Mouline » de Guigal ; « Les
Grandes Places » de Gerin ; « La Côte Blonde » de Rostaing ; « La Mordorée » de
Chapoutier.
Condrieu
Généralement, il faut apprécier les condrieus sur leurs fruits et leur complexité
aromatique : il faut donc les déguster jeunes, comme les 1997 en cuvée générique de
Georges Vernay, Guigal, Perret ou encore Cuilleron.
Cependant, les cuvées issus des coteaux comme « Les Chaillées de l'Enfer » et
« Les Coteaux de Vernon » de Georges Vernay, « Les Chaillets » d'Yves Cuilleron,
« Les Coteaux de Poncins » de François Villard, peuvent être appréciés sur les
millésimes 1995 et 1996.
Seuls les vins issus de belle exposition et vinifiés en fût, peuvent vieillir plus
longtemps, comme « Les Coteaux de Vernon » de Georges Vernay, « Les Coteaux de Chéry
», d'André Perret ou « La Doriane » de Guigal, que l'on peut apprécier en 1994.
Saint-joseph
Le saint-joseph est une appellation très étendue où l'on trouve de grosses différences
gustatives entre le Nord et le Sud.
Les blancs sont des vins que l'on peut apprécier sur leurs arômes de jeunesse ou sur
leurs notes d'évolution. Cependant, les millésimes 1992, 1993, 1994 sont généralement
à boire, comme les saint-joseph génériques de Bernard Gripa, Courbis, Cheze, Jean-Louis
Grippat et Jean Marsanne. Seuls, les « Berceau » de Bernard Gripa et les sélections
parcellaires de M. Chapoutier « Granits », gagneront au vieillissement.
Il faut apprécier les rouges de saint-joseph sur leurs notes fringantes de fruits rouges
et d'épices. Les millésimes 1992, 1993, 1994 sont prêts à boire ; généralement, les
rouges ne vieillissent pas plus de huit ans. Cependant, les cuvées de prestige de
l'appellation, comme « Le Berceau » de Bernard Gripa, « Granits » de M. Chapoutier, ou
encore « Vignes de l'Hospice » de Jean-Louis Grippat, pourront se fondre plus de dix
ans.
Crozes-hermitage
Comme le saint-joseph, nous privilégions la jeunesse et les arômes primaires en
vin blanc.
Les crozes de chez Pochon, Tardy, Graillot et la « Mule Blanche » de Jaboulet en 1995 et
1996 doivent être appréciés dès maintenant. En général, tout ce qui est antérieur
à 1995 doit être bû.
Quant aux rouges, les vins issus des millésimes difficiles (1992 et 1993), ils sont à
boire pour les apprécier sur le fruit, hormis les crozes « Domaine de Thalabert » de
Jaboulet, « La Guiraude » d'Alain Graillot, « Château Curson » de Pochon et « Clos
des Grives » de Combier.
Cornas
Il faut casser l'image que l'on a des cornas qui doivent vieillir trente ans au
fond de la cave avant d'être dégustés !
Les millésimes difficiles (1992 et 1993) sont très bons à boire maintenant chez René
Balthazar, Jean-Luc Colombo « Les Ruchets », Auguste Clape, Jean Lionnet « Domaine de
Rochepertuis » et la cuvée « Vieilles Vignes » d'Alain Voge.
Saint-Péray
C'est le vin blanc le plus minéral et le plus vif de la région, et il faut
l'apprécier sur cette fraîcheur en bouche. 1995, 1996 et 1997 sont à boire chez Bernard
Gripa, Jean Lionnet, Clape, Thiers et Alain Voge. Seule la dernière cuvée de Bernard
Gripa, « Les Figuiers », pourra vieillir un peu plus longtemps.
Hermitage
Fabuleux terroir, peut-être le plus complexe de la vallée du Rhône, offrant
des vins de garde, autant en blanc qu'en rouge, sans parler des vins de paille.
Malgré leur manque d'acidité et de fraîcheur, les vins blancs de l'hermitage sont de
véritables vins de garde, comme : « Les Chevaliers de Stérimberg » 1975, 1982 (encore
étonnant de fraîcheur), 1985, 1988
et 1989 de la Maison Jaboulet ; Les vins de Chave, peut-être les plus surprenants au
vieillissement ; « Les Roucoules » de Sorrel, excellent dans les millésimes de 1985,
1988 et 1992.
C'est pour cela qu'il est dommage de boire des hermitage blancs trop jeunes.
Pour les rouges, les millésimes difficiles (1992 et 1993) sont à boire ; certains
propriétaires n'ont pas hésité à ne pas faire
de vin en 1993 (« La Chapelle » de Jaboulet, déclassée en « Pied de la côte »).
Côte rôtie
Pour les vins provenant de belles parcelles de l'appellation, les millésimes 1979, 1980,
1983 et 1986 sont arrivés à maturité.
Saint-joseph
Les « Vignes de l'Hospice » 1988 et 1989 et les « Berceau » 1989 et 1990 étaient des
vins très tanniques au départ et qui sont relativement bien fondus actuellement.
Cornas
Les beaux millésimes de la décennie 80 dont désormais prêts à boire, comme : «
Vieilles Vignes » d'Alain Voge 1985, 1986 et 1988 ; « Les Ruchets » de Jean-Luc Colombo
1988 et 1989 ; Clape 1983 et 1985.
Hermitage
Les « Chapelle » de Jaboulet, issus des millésimes 1982, 1983, 1985, 1986 et 1988 sont
d'ors et déjà bien fondus et très agréables à savourer.
Les vins de Chave 1988, 1989 et 1991 sont également prêts, mais pourront vieillir encore
quelques paires d'années. « Le Gréal » de Sorrel 1990 et 1992, « Les Pavillons » de
M. Chapoutier 1989, « Les Bessards » de Delas 1990 sont
dans les mêmes dispositions.
Les grands vins à garder quelques années et les millésimes surprenantsn Pour généraliser, les
millésimes 1990, 1995 et 1996 sont à garder dans le côte rôtie et l'hermitage et
certaines cuvées de saint-joseph et crozes-hermitage citées précédemment. |
L'HÔTELLERIE n° 2612 La Cave 6 Mai 1999