Max Marcadet est catégorique : "je pense que nous avons les moyens d'être le Lausanne français." Le directeur de l'EACH ne lâche pas ces paroles en l'air. Rasséréné par la décision du Tribunal de Grande Instance de Lyon, il ne manque pas d'idées pour faire repartir de l'avant une école qui se trouve aujourd'hui dans la situation qui aurait dû être la sienne... le jour de l'ouverture !
"Nous avons traversé des moments difficiles et même si je n'ai jamais rien
laissé paraître, j'avoue que j'étais parfois envahi par le doute et l'angoisse. En
fait, les reports successifs imposés par le T.G.I. de Lyon ont été délicats à vivre
et je pense sincèrement que nous aurions pu gagner un mois et demi. Aujourd'hui,
l'essentiel est pourtant que l'école soit en de bonnes mains."
Celles de Gérard Pélisson (Accor), Christian Lameloise (SHB), Ferdinand Metz (CIA) et
Paul Bocuse dont le maintien au poste de président d'honneur était la condition de
l'implication de Gérard Pélisson dans l'aventure !
Outre ce quatuor majeur, l'EACH Lyon sait pouvoir compter sur le soutien de Raymond Barre,
maire de Lyon et ami de longue date de Gérard Pélisson et de l'Université de Lyon III,
avec qui devraient être jetées les bases d'un programme aboutissant à un diplôme
équivalent à une maîtrise...
"Il est réconfortant que des partenaires s'engagent à la faire vivre. Comme il
est intéressant de remarquer qu'Accor manifeste une réelle volonté de développement de
l'école pour ce qu'elle est et sans vouloir en faire celle du Groupe (1)".
Gérard Pélisson a clairement défini les deux objectifs assignés à Max Marcadet :
doubler en trois ans, l'effectif des étudiants et faire, en cinq ans, de l'EACH un
établissement d'enseignement supérieur incontournable au plan international.
"Nous en avons les moyens", affirme Max Marcadet qui annonce le lancement
prochain, sur les bases d'un investissement de 30 MF, d'un programme de construction d'un
hôtel d'application de 45 chambres avec ouverture programmée pour décembre 1999.
"Pour l'essentiel de son activité, il sera utilisé par l'EM de Lyon (Ecole de
Management) et destiné à la formation permanente des cadres et des chefs d'entreprises.
Nous planchons également sur un partenariat accru avec le CIA (Culinary Institute of
America) qui nous apportera son ingénierie en terme de cuisine", précise-t-il.
Bien évidemment les cycles "Cuisine gestion" (deux ans) et "Management
hôtellerie-restauration" (trois ans) seront poursuivis (2).
"Avec Paul Bocuse et le CIA pour la cuisine, Gérard Pélisson et Accor pour
l'hôtellerie, nous disposons désormais de cartes maîtresses. Je suis donc résolument
optimiste sur l'avenir de l'Ecole".
J.-F. Mesplède
jfmesplede@lhotellerie-restauration.fr
(1) Le 21 mars, le directoire et tous les directeurs de régions d'Accor
étaient réunis à l'Ecole des Arts Culinaires pour la découvrir et être ainsi mieux à
même de la... faire connaître.
(2) Moyennant 56.000 F par an, 150 élèves suivent actuellement les cours de l'EACH, en
alternance six mois à l'école et cinq mois en stage. Vingt-quatre nations sont
représentées avec 60% des étudiants à Bac + 2 ou 3 et 50% de filles. Les 26 emplois à
plein temps et les postes des 18 vacataires ont été maintenus. Le budget -équilibré-
de l'EACH Lyon est de 16 MF par an.
Max Marcadet et Paul Bocuse.
L'HÔTELLERIE Spécial Formation 2558