Cette année-là...* Jean-Pierre Soisson devient ministre de la
Jeunesse, des Sports et des Loisirs... Le Tourisme en dépend également. |
Jean-Pierre Soisson clame haut et fort : «Il faut que l'on puisse, dans ce pays, créer, développer et exploiter une entreprise sans être victime d'une administration étouffante et bureaucratique.» Dans un contexte de lutte pour la libération des prix, le président Gaillot résume les débats : «S'il fallait résumer ces assises, on pourrait les qualifier de congrès de l'espérance.» Tandis que de son côté, Jacques Lépicier conclut : «Notre régime économique des prix est arrivé aujourd'hui, à la perfection dans l'absurde.»
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La campagne contre l'alcoolisme que mènent les pouvoirs publics en pratiquant de nombreux alcootests sur les routes de France entraîne une chute considérable de la consommation des apéritifs et digestifs. Celle-ci atteindrait 80% chez certains professionnels. «Cette méthode fait subir un préjudice grave à l'ensemble d'un secteur économique», s'indigne la Confédération des hôteliers, restaurateurs, cafetiers-limonadiers. Et les cafetiers de protester : «Nous ne sommes pas des fauteurs d'alcoolisme !»
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Malgré un cri de protestation de la profession, l'administration rassemble sous un
même et grand ministère la Culture, l'Environnement, le Tourisme, la Jeunesse et les
Sports. Jacques Médecin, qui a tant défendu les revendications des
hôteliers-restaurateurs, n'y pourra rien. Jean-Pierre Soisson, alors nommé ministre de
la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, déclare : «Je deviens le ministre du
Tourisme. Certes, pour une raison de simplicité d'appellation, le mot «tourisme» ne
figure pas dans l'intitulé... Mais au-delà des mots, rien ne change. Je n'ai pas
l'intention de sacrifier la dimension touristique à mes autres attributions.»
En octobre, réorganisation du ministère Soisson et mise en place d'une direction unique
du Tourisme, avec à sa tête Alain Serieyx.
L'existence de l'hôtellerie saisonnière menacéeLors de son congrès à Divonne, le syndicat national de l'Hôtellerie Saisonnière de-mande aux pouvoirs publics de reconnaître le caractère spécifique de cette activité. Il faut lui adapter des mesures particulières : prix de chambre différents (voire libres), contrats de travail en adéquation, révision des modalités d'application des abonnements téléphoniques et élaboration d'une politique promotionnelle et commerciale commune. |
Le président Bourseau : «Il faudrait, dans un premier temps, libérer le
prix des chambres équipées d'une salle d'eau.»
Le président Auberty : «Nous allons proposer aux pouvoirs publics de nouveaux
critères de classification des cafés.»
Le président Roustan : «Pourquoi n'accorderait-on pas, dans le cadre d'un
encouragement au tourisme, la TVA à 7% aux restaurateurs pour la réception de groupes
?»
Et Marcel Bourseau de conclure : «Nous avons bon espoir d'obtenir des
résultats immédiats, d'autant plus que le gouvernement entend humaniser les rapports
avec l'administration.»
Alphonse Roustan dé-nonce déjà cette forme de concurrence : «Le paracommercialisme est aussi néfaste au commerce que le travail au noir...» Et bien que l'Union Nationale des Restaurateurs ne soit pas contre la création de cantines d'entreprises, de foyers de jeunes travailleurs, de salles municipales et de restaurants à la ferme, ses dirigeants souhaiteraient malgré tout plus d'équité et de justice. Et donc une législation appropriée.
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Le poids du tourisme dans l'économie nationale est loin d'être quantité négligeable. En 1978, les étrangers ont effectué près de 27 millions de voyages touristiques d'une durée supérieure ou égale à 24 heures (soit 800.000 de plus qu'en 1977) et ont dépensé près de 25 milliards de francs. En comptant les «excursionnistes» (durée de séjour inférieure à 24 heures), le montant total atteint 27 milliards, une somme légèrement supérieure aux exportations de voitures. Les recettes touristiques couvrent 43% du déficit du poste énergie.
Les enseignes poursuivent leur développement* Le récent groupe Cid-Hôtels, présidé par
Claude Dray, compte désormais une quatrième unité : le «Baltimore» à Paris. |
En bref...* Messieurs Soisson et Nikitine signent un accord franco-soviétique dans le domaine
des activités touristiques visant à faciliter de façon bilatérale le tourisme de
groupes, les échanges de jeunes, le tourisme professionnel, l'organisation d'expositions,
de festivals et de manifestations sportives. |
L'HÔTELLERIE n° 2500 Hebdo 6 Mars 1997