1980
La mort du Crédit hôtelier
Cette année-là...
* Jean-Pierre Soisson est toujours ministre de
la Jeunesse, des Sports et des Loisirs... et du Tourisme, tandis qu'Alain Serieyx,
directeur du Tourime, est remplacé par Edouard Lacroix.
* Alphonse Roustan est élu président fédéral de
la FNIH.
* M. Heydel est président de la Fédération
nationale de la restauration française.
* René Gaillot assure toujours la présidence de
la Confédération.
* Jacques Jond est toujours président de la FAGIHT
et de la Confédération nationale de l'hôtellerie saisonnière.
* Paul Dubrule cède la présidence du Syndicat
national des chaînes à Bernard Westercamp.
* Création de l'Association Nationale des restaurateurs
et Hôteliers d'Autoroutes, avec Guy Ramage à la présidence.
* Trois étoiles Michelin sont décernées à la Bonne
Auberge (Antibes) grâce à Michel Rostang.
* Cette année-là, le taux horaire du SMIC était de
13,66 francs.
* ... Et c'est toujours le même dialogue de sourd entre
le gouvernement et les organisations syndicales à propos de la liberté des prix |
«Une réduction des crédits ne serait-elle pas
préjudiciable à l'avenir de notre hôtellerie ?», déclare
Georges-Henry Willard, directeur général du salon Equip'Hôtel. A ses côtés, J.-P.
Soisson et Edouard Lacroix, directeur du Tourisme.
Démantèlement du Crédit hôtelier, naissance
du CEPME
Le Crédit hôtelier n'est plus. Vive le CEPME !
Le regroupement du Crédit hôtelier, de la Caisse nationale des marchés de l'Etat et du
Groupement interprofessionnel des petites et moyennes entreprises donne naissance à un
nouveau mastodonte financier, le Crédit d'Equipement aux PME. Dans ce nouvel organisme
destiné aux PME de tous secteurs et chargé d'instruire les dossiers de prêts, la
puissance publique devient désormais majoritaire.
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Campagne de démystification de l'informatique
Que ce soit au service de la gestion hôtelière ou de la création de centrales de
réservations, l'informatique éclôt de toutes parts. Çà et là, les organisations
syndicales animent de nombreux colloques afin d'informer les hôteliers et restaurateurs,
toutes catégories confondues, de chaînes ou indépendants. La «micro-informatique»
envahissant le terrain, l'heure de la démystification a sonné.
t Les cafetiers, la drogue et les
fermetures administratives
Le Syndicat patronal des cafés, limonadiers et restaurateurs de Paris se
rebelle par la voix de son secrétaire général, R. Henry : «Depuis quelque temps,
les responsables politiques semblent découvrir l'ampleur de ce fléau qu'est la drogue.
Nous, cafetiers, plus près de la réalité, il y a longtemps que nous avions senti le
danger... Lors d'une émission télévisée, on demandait à un commissaire de la brigade
des stupéfiants, ce que faisait la police pour lutter contre les trafiquants. La réponse
fut immédiate : nous faisons fermer les débits de boissons ! Mais nous cafetiers,
n'avons ja-mais entendu qu'un directeur de lycée ait été inquiété, ni son
établissement fermé pour les mêmes motifs... Nous sommes vraiment amers de savoir que
l'on ne retrouve jamais les gros trafiquants, que les prétendus comparses vivant de
l'écoulement de ces produits n'encourent que des peines légères et que les drogués ne
risquent rien. Mais nos établissements sont passibles de «fermeture administrative».
Non, messieurs les ministres, les débitants de boissons ne sont pas les coupables.»
« Non, messieurs les ministres, les
débitants de boissons ne sont pas les coupables »,
s'insurge R. Henry.
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«Globalisation du temps de travail», une conception moderne
On en parle déjà. «La globalisation est une conception moderne, déclare
Jacques Jond, beaucoup mieux adaptée au rythme irrégulier de l'industrie
hôtelière.»
Côté représentants du personnel, on est d'accord pour réfléchir à l'évolution du
régime des équivalences et étudier le principe de calcul des heures travaillées, non
plus sur la semaine, mais en les globalisant sur l'année entière... Le projet ne verra
pas encore le jour cette année-là !
Les enseignes poursuivent
leur développement...
* Novotel, qui compte 143 établissements, prend le
contrôle de Sofitel, filiale du groupe Jacques Borel International.
* Ibis fête sa cinquantième ouverture et annonce
l'inauguration du premier «Ibis Résidence» au Cap d'Agde. Il s'agit d'une unité
d'hébergement regroupant un hôtel de 40 chambres et un immeuble de 40 appartements.
* Née en 1976, Campanile poursuit son développement
au rythme d'une quinzaine d'ouvertures par an.
* Lenôtre s'installe au Japon. Après Tokyo,
l'enseigne ouvre un magasin dans la ville de Seibu proposant une formule salon de
thé-crêperie-déjeuner rapide.
* Holiday Inn représente 1.734 hôtels dans 56 pays,
dont 245 lui appartenant en propre.
* Pour compléter son implantation à Lyon, P.L.M.
vient de reprendre le Park Hôtel, un 4 étoiles de 72 chambres, inauguré en 1975.
* Le guide des Logis de France compte 4.095
hôtels-restaurants représentant 67.385 chambres.
* Courte-Paille ouvre sa 65ème unité. Une fois n'est
pas coutume : cet établissement s'installe en plein coeur de Paris.
* La chaîne volontaire américaine Best Western,
initialement réservée aux «motors hotels» et qui rassemble 2.500 établissements aux
U.S.A., vient de signer un important accord avec Mapotel.
* Ouverture du Gray d'Albion à Cannes.
* Les Relais du Silence fêtent leur dixième
anniversaire et poursuivent leur développement. Le guide 1980 fait état de plus de cent
adhérents dans l'Hexagone et plus d'une cinquantaine en Europe.
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En bref...
* Cette année-là, les premières plaques à induction apparaissent.
* Le garde des Sceaux, Alain Peyrefitte, fait adopter par le Conseil des ministres son
projet de loi «Sécurité et Liberté».
* Les agressions répétées et la stagnation des revenus engendrent la grogne et les
revendications des titulaires des bureaux de PMU.
* La restauration passe par les ondes. Pierre Bonte lance sur l'antenne d'Europe 1 «Bon
appétit, la France», «une conversation gourmande d'un gourmet avec des gourmets
pour d'autres gourmets».
* Dorénavant, un sigle distingue les fromages d'appellation d'origine contrôlée. Vingt
et un produits sont d'ores et déjà sur la liste des «labelisés» : beaufort, bleu
d'Auvergne, cantal, crottin de chavignol, livarot, munster, reblochon, roquefort,
saint-nectaire, etc.
* ... Cette année-là, les technocrates de Bruxelles interdisent la chasse des alouettes
et ortolans. Accusés de pratiquer de «véritables massacres tendant à la destruction
des espèces», les toques landaises s'indignent.
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L'HÔTELLERIE n° 2500 Hebdo 6 Mars 1997