Rhône-Alpes
Propriétaire du Château de Candie, Didier Lhostis partage volontiers cette étoile à parts égales avec Thérèse Marcon qui le seconde en salle et Gilles Hérard qui officie en cuisine.
"A cinquante ans, j'ai la chance d'avoir eu deux parcours professionnels», avoue Didier Lhostis. Dans une autre vie, qu'il ne songe surtout pas à renier, il était maroquinier. Plus exactement styliste, créateur et propriétaire de Didier Lamarthe.
Une visite en Savoie a décidé de son avenir. A Chambéry-le-Vieux, le Château de Candie était à vendre. Maison forte savoyarde du XIVème siècle, avec escaliers à vis, plafonds à caissons, boiseries anciennes et cheminées d'époque, elle ne pouvait que séduire un tel amateur d'art.
A Candie, les travaux ont duré quatre ans, avec un budget initial allègrement dépassé. Didier Lhostis n'a pas ménagé sa peine, signant la décoration en assumant tous les choix, y compris l'emblème ornant la vaisselle !
«Je connais la décoration et j'ai eu plaisir à placer ici ma collection d'objets et de meubles anciens. Je suis arrivé avec ma fougue, mes envies, mon inconscience et une certaine fraîcheur. Mon seul souci était de faire plaisir à mes clients. N'étant pas issu du milieu hôtelier, j'ai pris soin de m'entourer de professionnels», dit-il. Therèse Marcon, qui dirigea longtemps le doublement étoilé Roubatcheff à Chambéry a choisi Candie, puis Gilles Hérard qui, après Bocuse, Ducasse et Senderens, aspirait à retrouver sa Savoie d'origine, s'est installé aux fourneaux.
L'équipe a bien fonctionné. Trois ans après l'ouverture, quatorze mois après l'arrivée de Gilles Hérard, une étoile est venue récompenser le travail accompli. «Une maison, c'est toujours un ensemble. Nous sommes indissociables et j'estime que dans la distribution d'un tel élément de valorisation, si la cuisine est primordiale, l'ambiance et le cadre jouent aussi. Nous étions tous la tête dans le guidon (sic) pour que les gens soient heureux chez nous, pour éviter que les mariages ne viennent déranger ceux qui venaient simplement pour dormir», dit-il.
S'il avoue n'avoir pas fait de fixation particulière sur l'obtention de l'étoile, Didier Lhostis admet bien volontiers avoir écrit au Michelin qui, après avoir souligné le caractère agréable de l'hôtel, pouvait peut-être signaler la qualité de la cuisine...
Beaucoup de projets
L'étoile est donc arrivée avec tout ce que cela peut supposer de bénéfique pour le Château de Candie ! «Nous allons pouvoir commencer à exister. Depuis trois ans, comme pour toute création, nous n'avons pas eu la vie facile. Nous n'avions aucune notoriété, il fallait se mettre en place. On peut gêner ou déranger, il faut savoir se faire accepter avec beaucoup de sourires et de gentillesse. Les premières années, nous avions le souci de survivre. Désormais nous aurons celui de vivre. Nous avons beaucoup de projets pour aller encore plus loin», dit encore Didier Lhostis, qui ne retient qu'une explication à sa réussite : le souci permanent de bien faire !
Château de Candie
Rue du Bois de Candie
73000 Chambéry-le-Vieux
Tél. : 04.79.96.63.00.
Fax : 04.79.96.63.10.
«Une maison, c'est toujours un ensemble. Nous sommes indissociables et j'estime que
dans la
distribution d'un tel élément de valorisation, si la cuisine est primordiale, l'ambiance
et le cadre jouent aussi», déclare Didier Lhostis, évoquant l'équipe soudée qu'il
forme avec Gilles Hérard le chef cuisinier et Thérèse Marcon en salle.
Parlons chiffres* Investissement : 30 MF pour l'achat et l'aménagement du
Château de Candie, passant d'une surface initiale de 450 à 2.200 mètres carrés |
L'HÔTELLERIE n° 2560 Magazine 7 Mai 1998
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