Les clients fidèles n'abandonnent pas facilement
leurs petites habitudes. "Ici, certains nous demandent d'une année sur l'autre la
même chambre, la même table, etc. On a eu peur qu'ils soient perturbés par les
changements. En fait, ils sont ravis que "leur" hôtel rajeunisse".
Fabrice Castellorizios, directeur de l'hôtel Concorde du Mans depuis deux ans, affiche
légitimement sa satisfaction. La clientèle ne désertera pas de sitôt cet
établissement fondé en 1905 par l'architecte Louis Guernier et racheté en 1945 par la
famille Taittinger. Et ce, malgré l'importante série de travaux -et forcément de petits
désagréments- que la maison vient de subir. De septembre 1997 à avril 1998, le défilé
des corps de métiers ne s'est pas interrompu. L'investissement se monte à 3 MF. Cette
somme conséquente demeure étroitement liée au résultat d'exploitation bénéficiaire
de 1997. "Notre TO, en progression, atteint 56% en 1997 pour un prix moyen de 420
F. Nous avons budgétisé pour 1998 un TO de 60% pour un prix moyen de 440 F, souligne
F. Castellorizios. Confiante, la présidence a donc donné son accord pour les
travaux".
En cuisine, domaine du chef Philippe Couty, l'investissement se monte à 500.000 F. "Nous
avons refait tout le circuit de marche en avant, certains locaux ont changé de place et
nous avons entièrement remis les lieux aux normes d'hygiène et de sécurité",
soulignent de concert le chef et le directeur. Un ensemble refait à neuf où l'initiative
et la touche personnelle ne sont pas oubliées à l'image de ce système ingénieux -et
breveté- d'arrivée des commandes, signalée par de petits grelots. "Un
laboratoire effectue un audit tous les trois mois et un second -indépendant- nous visite
mensuellement", explique le chef, dirigeant une équipe de 8 personnes. Cette
partie restauration, dont l'activité assure 45% d'un CA de 8,5 MF, devrait connaître
d'autres aménagements dans les années à venir. Ils porteront essentiellement sur les
peintures de la salle du restaurant "Amphitryon" d'une capacité de 50 couverts.
Toujours au rez-de-chaussée (la maison s'élance sur quatre étages), deux des quatre
salons -Touraine et Baccarat- ont également été rénovés, "le tout pour
300.000 F", explique F. Castellorizios.
1,75 MF pour l'hôtellerie
Mais le gros des travaux concerne bien entendu la partie hôtellerie puisque les chambres -literie, décoration, mobilier, moquettes, peintures, salles de bains etc.- ont pris un sérieux coup de jeune. "Avec la mise en conformité sécurité-incendie, qui concerne essentiellement l'hôtel, l'investissement se monte à 1,75 MF". L'agencement et le mobilier des 55 chambres et des trois suites, style empire, conserve, selon F. Castellorizios, "une certaine harmonie. Nous n'avons pas voulu différencier à tout prix chaque chambre." De couleur jaune, rouge, verte ou bleue elles sont néanmoins classées par catégorie (prestige, supérieur, standard) pour un prix allant de 480 à 700 F. Le "Grillon du Mans", comme l'appelle, toutes proportions gardées, son directeur, conserve donc sa tradition de prestige. Il continuera à accueillir des hôtes célèbres (Fernandel, Ray Charles ou encore Céline Dion ont signé son livre d'or) tout en essayant de se "démocratiser aux yeux des Manceaux." L'hôtel poursuit également son offensive commerciale et continue de créer l'événement grâce à ses prestations originales : produit "24 h. Challenge" proposé aux entreprises et comprenant un baptême sur la piste du circuit automobile, un survol en hélicoptère, une visite au musée de l'automobile etc. ; tour de France gastronomique organisé une fois par mois pendant une semaine ; Dîners-concert tenus six fois par an où se conjuguent gastronomie et symphonie...
Pour la rénovation de ses 55 chambres et 3 suites, la direction de l'hôtel Concorde
du Mans a choisi le style Empire pour "une certaine harmonie".
Une décoration chic et de bon goût.
L'HÔTELLERIE n° 2578 Magazine 10 Septembre 1998