Nichée au pied des collines du Lubéron et bordée
par un petit canal, l'Oustau di Vins, c'est un peu la maison dont tout le monde rêve.
Entourée d'arbres quasi centenaires, ce petit hôtel de 6 chambres a ouvert ses portes en
août 1997. La propriétaire Laurence Beynet a choisi d'en faire un lieu chaleureux et
apaisant. A en juger par les courriers qu'elle a déjà reçus, elle y a réussi. "J'ai
des clients qui m'ont écrit pour me remercier. C'est une démarche à laquelle je
n'aurais jamais pensé. Un soir, il est même arrivé qu'un couple décommande un dîner
au restaurant pour ne pas me laisser seule." Autant d'attentions qui sont
sûrement liées à la gentillesse et au sourire de Laurence Beynet qui a su créer une
atmosphère particulière en aménageant un hôtel qui lui ressemble.
nologue diplômée, elle a fait le choix à 31 ans de créer un hôtel dans la
vieille bâtisse de son grand-père sacrifiant ainsi une possible carrière à une
qualité de vie certaine. Pour obtenir le permis de construire qui lui permettrait de
concrétiser son rêve, il lui a fallu trois ans de patience. Trois années pendant
lesquelles elle a passé beaucoup de temps à chiner. "J'avais un petit budget de
l'ordre de 60.000 francs. Par contre, j'avais du temps donc j'ai cherché. Le piano du
salon par exemple, je l'ai acheté pour 300 francs dans une vente aux enchères. L'hôtel
est meublé de mes coups de coeur." Au-delà du nom de l'établissement, "la
maison des vins" en provençal, de multiples objets sont liés à la vigne. "Depuis
toute petite, je collectionne les grappes", commente la jeune femme. De la
pendule aux tringles à rideaux en passant par les nappes, les couvre-lits et les
luminaires, la vigne est présente partout. Une passion que Laurence Beynet entend
partager avec ses clients. Pour cette première année, elle a déjà organisé quelques
dégustations de vins. Mais à terme, elle entend créer une véritable cave enterrée
dans le flanc de la montagne et pourquoi pas lancer des séjours d'initiation à
l'oenologie.
Ocres et lumière
Pour ne pas dépasser son budget, la propriétaire de l'Oustau di Vins, aidée par sa
famille, a fait toutes les peintures choisissant des ocres typiques de la Provence. Le
carrelage de grès rose accentue la luminosité des différentes pièces de l'hôtel.
Laurence Beynet a choisi de personnaliser chacune des six chambres en privilégiant à
chaque fois la lumière et en cherchant à respecter le style de la bâtisse. "Dans
les chambres où c'était possible nous avons laissé les murs de pierres apparentes. J'ai
également choisi des tissus très sobres dans les tons beiges. Je voulais absolument
éviter le style provençal souvent vu avec des imprimés très chargés", ajoute
la responsable.
Avec un tarif unique de 300 F la chambre hors saison et de 350 pendant l'été, l'Oustau
di Vins attire une clientèle aux profils et âges très divers. Dans deux chambres,
Laurence Beynet a donc choisi un décor plus moderne avec des tissus très colorés dans
les tons rouge orangé. Une atmosphère qui plaît beaucoup aux personnes jeunes. En
revanche, toutes les chambres ont les mêmes sanitaires blancs et classiques. "Je
trouve que le blanc donne vraiment une impression de propreté. La salle de bains doit
être un lieu agréable. Aussi j'ai voulu qu'elles aient toutes une fenêtre",
ajoute Laurence Beynet qui n'exclut pas de faire évoluer le décor de son hôtel,
notamment au niveau mobilier, dès que son budget le lui permettra. Pour 1998, elle a
décidé d'investir dans une piscine.
Atmosphère chaleureuse et vivante avec l'ocre des murs et les motifs
provençaux.
Le choix des rouges orangés créent une luminosité très appréciée de la
clientèle jeune.
L'HÔTELLERIE n° 2581 Magazine 1er Octobre 1998