Ancien relais diligence devenu restaurant dans les
années 50 grâce à Emile Ricordeau, Le Ricordeau retrouve peu à peu son prestige
d'autrefois. Jean-Yves Herman et son épouse Corinne viennent en effet de reprendre les
rênes de cette institution sarthoise. "Dès le départ, nous avons obtenu un
14/20 au Gault & Millau et un bib gourmand." Pourtant Le Ricordeau a connu
une histoire mouvementée depuis le décès de M. Ricordeau. "Sa femme avait
repris l'établissement avec sa fille avant de le vendre à Gilbert Laurent."
Mais ce dernier voit trop grand et cible une clientèle aisée, "se coupant de la
clientèle locale". Avec un ticket moyen entre 500 et 700 F et de gros travaux,
le dépôt de bilan intervient en 94/95. L'établissement est à l'abandon total pendant
18 mois avant d'être racheté par MM. Paris, Peschard et Jacquet. "Sans eux, Le
Ricordeau n'aurait jamais retrouvé vie. Ils ont pris des risques financiers et ont
surtout donné leur chance à des jeunes comme nous", témoigne Jean-Yves Herman
qui arrive dans l'établissement en mars 1996. Salarié pendant un an et demi, le couple
reprend dans un premier temps 20 % des parts puis rachète aujourd'hui la totalité du
fonds de commerce (plus de 1 MF), les murs appartenant toujours aux trois hommes.
"Aujourd'hui, nos objectifs sont clairs : Le Ricordeau doit devenir l'une des
meilleures tables de l'Ouest à un prix accessible à tous. Nous tenons à conserver la
clientèle locale qui représente quelque 70 % de notre clientèle." Les deux
premiers menus (98 en semaine, 118, 159, 198 et 260 F) seront donc conservés à tout
prix, afin de ne pas faire exploser le ticket moyen de 250 F. La restauration demeure le
credo de l'établissement. Jean-Yves Herman détient notamment quelques belles
références dont ces premiers prix du Trophée Coq Saint-Honoré 96 et du concours
gastronomique de Rennes 1998. "Nous sommes les ambassadeurs de la volaille de
Loué", souligne Jean-Yves Herman.
500 000 à 600 000 F de travaux
La partie hôtellerie (60 % du chiffre) doit, quant à elle, se hisser au niveau de la
restauration. Pour ce faire, "nous allons engager plusieurs séries de travaux
pour un investissement de 500 000 à 600 000 F par an et ce sur 3 à 4 années."
Sur les 21 chambres, 10 vont dès l'année prochaine subir un rafraîchissement. En année
2, les travaux concerneront les 3 suites, un ascenseur... "A terme, nous devrions
ouvrir 30 chambres." Au fond du jardin, J.-Y. et C. Herman envisagent de créer
une passerelle pour rejoindre, de l'autre côté de la Vègre, "un terrain d'un
hectare nous appartenant. Nous allons y créer un parking. Les clients pénétreront dans
l'établissement par le jardin."
Réalisant actuellement un chiffre d'affaires d'environ 4 MF, "notre objectif est
d'atteindre les 6 MF dans un an ou deux."
L'HÔTELLERIE n° 2586 Magazine 05 Novembre 1998