m Sylvie Soubes
A cur vaillant rien
d'impossible, dit un vieux proverbe français. Il illustre assez bien le chemin parcouru
par Philippe Bloch et Ralph Habadou, anciens élèves de l'Essec et dont l'objectif fut un
jour d'implanter dans l'Hexagone un concept nouveau, inspiré de la chaîne américaine
Starbuck. L'idée étant de créer la première chaîne française d'espresso bars...
En 1994, deux Colombus Café ouvrent. Un dans le cadre d'Euralille, un autre passage des
Princes, près des Grands boulevards. Deux tentatives qui tourneront court après un an
pour l'un, trois ans pour l'autre. Les raisons ? Une implantation inadaptée au concept.
Le produit est pourtant séduisant. Il allie en effet "les traditions italiennes
à l'audace du nouveau monde", déclinant un large choix de gourmandises "à
prix doux, à consommer sur place ou à emporter, à tout moment de la journée".
Rien à voir avec les établissements de gare, par exemple. Colombus Café ne joue pas la
carte de l'anonymat mais celle de la convivialité.
Le principe, on l'a dit, existe déjà outre-Atlantique. Il s'est aussi développé en
Angleterre où l'on compte plusieurs centaines de points de vente. Si le principe se
rapproche de la restauration rapide, engendrant de nouveaux réflexes de consommation, sa
force tient dans la capacité à recréer l'univers du café.
Dans cet esprit, Colombus Café met "en vedette : l'espresso pur arabica et les
grands classiques italiens, tels que le doppio, le macchiato, le ristretto, le lungo".
Les fondateurs du concept ajoutent : "Non pas le petit-noir, bu à la va-vite sur
un comptoir sale et encombré. Mais le nectar gorgé d'arômes, intense et doux, que l'on
déguste dans un cadre chaleureux." Vous trouvez également au Colombus Café
"une gamme de boissons inédites" comme le percolatte ou les cafés
aromatisés à la demande. Noisette, vanille, caramel, cannelle, Irish crème... "Tous
les cafés et toutes les spécialités au café sont proposés en version décaféinée,
ce qui n'altère en rien leur qualité" comme on peut le goûter. A côté de
ça, un éventail de muffins "fabriqués sur place" attise l'appétit. Et
pour ceux qui reculeraient devant le choix des cafés, des thés chauds ou glacés "aux
parfums parfois étonnants" (cannelle-prune, gingembre-pêche), des chocolats
chauds ou froids, des jus de fruits frais, des boissons fraîches non alcoolisées
complètent l'offre.
Pas de service en salle
Bloch et Hababou ont toujours été convaincus de l'intérêt de leur concept. Heureux
hommes ! Leur acharnement à le développer semble aujourd'hui porter ses fruits. Une
"triple expérience de concessionnaire" à leur actif et les voici
repartis à la conquête du succès. Trois types de Colombus Café ont tiré l'expérience
vers le haut : Colombus DDB (le groupe publicitaire souhaitait l'installation d'un coin
café associant un grignotage sucré-salé dans le hall de son siège social), Fnac Cafés
Colombus (le concept est depuis fin 1996 le partenaire café de la Fnac) et Institut Curie
(un café de 120 m2 a ouvert en octobre 1998 dans l'enceinte de ce lieu). A ces
"partenariats" s'ajoutent désormais des établissements "solo" dans
la capitale : au 25, rue Vieille du Temple (Paris 4e) et au 31, rue Saint-Georges (Paris
9e). A peine 60 m2 sur deux étages dans le Marais et 30 m2 près des grands magasins. A
chaque fois, les établissements donnent sur la rue (contrairement aux deux premiers en
solo du début des années 90). L'amplitude horaire s'adapte au passage et aux clientèles
environnantes. Des "plateaux de tasses" sont disponibles pour les bureaux, des
coffrets livraison simplifient l'existence des hommes et des femmes d'affaires accrochés
à leur ordinateur. "Tout est fait en fonction des besoins", insiste
Philippe Bloch. L'amabilité de l'accueil participe à cette logique. "Nous
formons nos baristas (barmen à l'italienne) à cette démarche", et ça,
rappelons-le, sans le moindre service en salle. Un détail encore à ce niveau : il n'y a
que du jetable, y compris les couverts, les tasses, etc.
Dans sa lancée, Colombus Café est désormais en bonne place au sein de l'Espace Vivendi,
inauguré début avril à Paris. Quant aux projets futurs, Philippe Bloch annonce la
création d'un site Internet en juin (www.colombuscafe.com), la vente de café en grains
ou moulu (création de la marque Barista Blend) et au moins trois nouvelles adresses d'ici
à la fin de l'année, toujours dans Paris. n
Un décor détendu, fleuri.
m
un espace de liberté
m un
espace de choix
m un
espace d'échange
m Mise à la
disposition de tous les éléments nécessaires à la consommation des produits vendus :
sucres et édulcorant, lait, poudre de cacao, de vanille ou de cannelle, couverts,
serviettes, etc.
m Un mug thermos, vendu à
bas prix et réutilisable.
m Une carte de fidélité
: 12 spécialités achetées, la 13e offerte.
m Une "Carte
espresso" donnant droit à 10 espressos débités au fur et à mesure.
m Des fiches d'information
sur le café et le thé mises à la disposition des consommateurs.
m Journaux.
L'HÔTELLERIE n° 2612 Magazine 6 Mai 1999