m Sylvie Soubes
François Chabert est
comédien. Il dirige depuis cinq ans le Chariot de Thepsis, une troupe de semi-amateurs
dont le siège se trouve à Asnières, dans les Hauts-de-Seine. L'an dernier, lui et les
siens présentaient Petites Histoires de zinc, Chez Pierrot, un bar asniérois. Seulement
deux représentations mais un succès incontesté. L'atmosphère du bistrot se prête
parfaitement à l'adaptation qu'il a faite de textes de Prévert. L'expérience a été
rééditée au bar du Tennis Club d'Asnières puis à Paris, notamment au Tastevin. A
chaque fois, la convivialité dominait. Les clients "invités" ces soirs-là ont
aimé. Il n'y avait pas de droits d'entrée, un "chapeau" passait dans la salle
en fin de spectacle. Quant au matériel nécessaire, quelques éclairages
supplémentaires, une autre disposition des tables et le tour était joué. Enfin la
pièce...
"Quand on décide de déplacer un spectacle dans un bar, explique François,
il faut s'adapter au lieu. D'autre part, il ne faut pas croire que ce type d'animation
concerne uniquement des endroits fréquentés par des jeunes. Ces spectacles attirent une
clientèle diverse, voire familiale. C'était flagrant à Asnières où il y avait les
amis des amis, des enfants."
Dans un autre registre, l'association A 2 Pas dirigée par Denis Welhenhuyzen a organisé
un festival de théâtre de rue à Châtillon, au sud de la capitale. "Je me suis
alors penché sur tous les espaces possibles, explique-t-il. Les cafés se sont
avérés des lieux extraordinaires parce qu'ils installaient le spectacle au cur de
la vie, au cur de la société." Ris et Danceries, une formation de danses
contemporaines et baroques, s'est ainsi produite entre zinc et clientèle. Avec bonheur.
Une autre fois, se souvient Denis, à Chaville, dans un petit bistrot de la rue Roger
Salengro, pendant trois soirs, des danseurs échassiers ont fait battre des records
d'applaudissements, jamais entendus dans l'établissement.
A quelques mètres carrés près...
L'important n'est pas d'avoir une grande scène, mais d'aménager un endroit
"réservé". Encore à Châtillon, quatre podiums, chacun de la taille d'une
petite table bistrot, ont été placés dans la salle d'un café-tabac situé dans la rue
de la mairie. Sur chaque podium, un chorégraphe. Et une sono installée pour l'occasion.
Le spectacle s'est déroulé entre 14 et 18 h en non-stop. "Vous savez, reprend
Denis, je crois qu'il faut montrer la danse, toutes sortes de danses, dans tous ses
états et dans tous les lieux."
Une des adresses les plus contemporaines de la capitale, le Web Bar, partage cette
approche. Ce café nouvelle génération, entre Internet, restauration, expositions,
défilés de mode, s'est laissé séduire par la danse verticale (la compagnie travaille
régulièrement avec A 2 Pas). Des danseurs accrochés à des cordes utilisent les murs et
le vide comme espaces de danse. Impressionnant pour ne pas dire magique. Et très
convaincant dans le cadre, au sens propre du terme, du Web Bar. n
Magique : un spectacle de danse verticale au Web Bar à Paris.
Où les contacter ?A 2 Pas, Denis Welhenhuyzen François Chabert
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L'HÔTELLERIE n° 2612 Magazine 6 Mai 1999