Commencée en novembre, la dernière tranche du chantier de rénovation de l'hôtel Majestic s'est achevée pour le 52e festival de Cannes. Un investissement de 60 millions de francs pour un réagencement complet. Avec la construction d'un parking supplémentaire en sous-sol (60 places), une nouvelle piscine, la création d'un room-service centralisé, d'un solarium et d'une salle de sports de 250 m2 (instruments de musculation, sauna, hammam...), le réaménagement du jardin et du parvis, pavé de granit d'Egypte, le fleuron du groupe Lucien Barrière sur la Côte d'Azur fait peau neuve. Rafraîchie, la façade donnant sur la Croisette se rapproche de sa forme originale avec la réapparition de bas-reliefs et de motifs dans le style Art déco. Enfin, l'achèvement des sept étages de l'aile ouest permet l'ouverture de 41 chambres supplémentaires, portant la capacité de l'établissement à 330 chambres. Depuis 1991, le groupe a investi 280 millions de francs dans le palace de la Croisette.
Reprise dans les palaces
"Le début des années 90 a été une période critique, raconte Martine
Maurin, directrice générale du groupe Lucien Barrière Côte d'Azur. Certains ont
fait le gros dos. Nous avons choisi d'investir pour garder nos parts de marché et être
prêts lors du redémarrage de l'activité." Maintenant que la reprise est
effective pour l'hôtellerie cannoise de luxe, l'objectif avoué est d'augmenter le taux
d'occupation (80 % en 1998) et le prix moyen. "Nous comptons faire passer le
ticket moyen quotidien de 1500 à 2000 francs. Le retour d'une clientèle du Moyen-Orient
et notre adhésion à la centrale de réservations Leading Hotels of the World, très
prisée par les Américains, devrait nous le permettre." Retour sur
investissement prévu pour sept ans. "C'est relativement rapide dans notre secteur",
commente Martine Maurin. L'établissement a réalisé un chiffre d'affaires de 160
millions de francs en 1998 et prévoit le même résultat pour cette année, malgré les
nuisances des travaux et la fermeture hivernale prolongée. "Signe encourageant :
dès avril, nous étions en avance de deux mois sur nos prévisions et 1999 s'annonce
comme une bonne année", affirme Martine Maurin. La direction compte utiliser ses
six salles de réunion modulables et la proximité immédiate du Palais des Festivals
comme argument commercial auprès des hommes d'affaires, qui représentent aujourd'hui
près de 50 % de la clientèle.
Des travaux au Casino Croisette
Les accords avec le pôle d'affaires de Sofia-Antipolis devraient être intensifiés. Les
formules hôtel-golf ou multi-activité, prisées par la clientèle étrangère seront
également enrichies. L'investissement dans le restaurant La Villa des lys, avec
l'obtention de l'étoile Michelin par le nouveau chef Bruno Oger, en 1998, a également
participé à l'enrichissement de l'offre du Majestic. "Notre établissement
Casino Croisette nous permet aussi de proposer des produits complets avec soirée casino
et discothèque", continue Martine Maurin.
Agrandissement du casino
Une offre loin d'être anecdotique : dès la rentrée, le groupe investira 40 millions de
francs dans l'agrandissement de la partie machines à sous de son établissement de jeu.
Le casino sera entièrement restructuré dans le style des salles de jeu de Las Vegas :
verre et transparence, aquariums géants avec requins... Avec 300 millions de francs de
chiffre d'affaires, le casino Croisette est, de loin, l'établissement le plus
"pourvoyeur" du groupe à Cannes. Le Majestic poursuivra, lui, sa cure de
rajeunissement à un rythme plus modéré dès 2000. "En sachant que la durée de
vie d'une chambre est de cinq ans, il nous faudra rénover environ 30 à 40 chambres par
année dès l'an prochain", prévoit Martine Maurin. n
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L'HÔTELLERIE n° 2620 Magazine 1er Juillet 1999