m Sylvie Soubes
"Les CHR sont une
vitrine nécessaire au bon développement d'un alcool", répète Jean-François
Jeanniot, fils d'entrepositaire et cofondateur de La Guildive, une société de
distribution et de commercialisation de "produits fins", qu'il a créée en 1995
avec Thierry Carbonnier, ancien de chez Jarousse. Leur objectif : assurer la mise sur le
marché et le développement de produits "haut de gamme" dans l'Hexagone, en
provenance principalement des Antilles françaises et de l'Espagne. Un portefeuille
commencé avec l'ensemble des spiritueux du groupe Osborne (dont Fino Quinta) et les rhums
Saint-Etienne. Des marques à "fort potentiel", assure Jean-François
Jeanniot, qui estime pouvoir amener les ventes, à terme, à respectivement 500 000 et 300
000 cols.
Si Métro référence aujourd'hui une grande partie des spiritueux distribués par La
Guildive, "c'est à nous d'entretenir le réseau qui est autour", fait
évidemment remarquer Jean-François Jeanniot. Un labeur de taille. Les rapports qu'il
peut entretenir avec les établissements ne sont pas comparables avec les moyens mis en
uvre par les gros distributeurs. "Notre force réside dans la typicité et
la qualité des produits que nous mettons sur le marché. Le volume n'est pas la
priorité. Ce qui est important, en CHR, c'est la bonne implantation", celle où
le produit sera apprécié et appréciable.
Méconnaissance
Le rhum a ses adeptes. Tout ce qui touche de près ou de loin la communauté antillaise
est ciblé, connu, régulièrement contacté. L'Habitation Saint-Etienne décline des
rhums agricoles blancs et vieux AOC Martinique. "Ils se caractérisent par des
arômes très floraux et sont obtenus par un réglage spécifique à petit rendement de la
colonne de distillation", explique Jean-François Jeanniot qui rappelle aussi son
excellente notoriété auprès des Antillais ou des personnes ayant séjourné là-bas.
Première gageure pour La Guildive, faire découvrir à ceux qui ne connaissent pas les
produits d'outre-mer ce qu'est véritablement le rhum. "Il y a rhum et rhum. Ce
sont des alcools méconnus. Faire un bon punch demande un rhum de qualité. On l'oublie
trop souvent."
L'autre secteur, celui d'Osborne (un des grands noms de la région de Jérès) avec
principalement quatre marques Veterano, Magno Duff Gordon (porto) et Fino Quinta,
s'adresse lui aussi aux établissements de tradition latino-espagnole. Mais le marché,
toujours selon le responsable de La Guilidive, tend les bras "à la grande
restauration, qui souhaite faire apprécier de nouvelles saveurs, de nouvelles alliances.
De nombreux bars pourraient aussi proposer à l'heure de l'apéritif un verre de finos et
une assiette de jambon espagnol (La Guildive importe également un jambon Serrano). Je
pense notamment aux bars des grands hôtels dont la clientèle correspondrait tout à fait
à l'élégance du mariage mets/vin". Cette autre gageure, Jean-François
Jeanniot la place également sur le terrain de la dégustation, de la découverte
notamment de la grande famille des finos. Un vrai challenge, en effet. Mais quelle
richesse pour le palais ! n
Une gamme allant du rhum martiniquais au fino espagnol.
Jouer la carte des tapas avec des produits authentiques. Made in La Guildive !
L'HÔTELLERIE n° 2630 Magazine 9 Septembre 1999