m Cécile Junod
Conçu dans les années
trente, cet établissement trois étoiles niché le long d'une contre-allée bordée de
platanes a été dirigé successivement par trois générations de femmes, dotées d'un
sens inné de l'art de vivre. C'est donc à Marianne Moreau, jeune femme dynamique,
transfuge de la presse, que le flambeau a été remis, il y a quelques années. Avec
raffinement, elle perpétue la coutume du meilleur accueil, tradition chère à sa mère
et sa grand-mère, toutes deux fondatrices des lieux.
C'est un curieux pastel italien du XIXe siècle, exposé à l'entrée, qui a inspiré les
tonalités, le style et les déclinaisons décoratives qui offrent à la réception et au
lodge de l'hôtel toute son originalité. Subtil mélange Empire-Renaissance italienne,
les tableaux de famille, les bouquets de fleurs fraîches, les bibelots et les meubles
anciens donnent à la pièce un côté "salon intime" dans lequel le bar et le
piano s'accordent parfaitement.
Décorée par l'artiste peintre Ingrid de Cassagne, la salle à manger s'est
métamorphosée en jardin d'hiver grâce au délicat trompe-l'il réalisé dans le
plus pur style des belles demeures du lac de Côme.
Quant aux trente-huit chambres, elles ont toutes été réalisées dans des ambiances
différentes. Lits en fer forgé ou en cuivre, baldaquins, boutis provençaux, murs
patinés à l'ancienne, travail de pochoir donnent à chacune d'elles son charme. D'autant
plus que les couleurs, choisies dans une palette de teintes d'autrefois, expriment chaleur
et sérénité. Jaune tournesol, vert tilleul, bleu lapis ou dragée, ocres méridionaux
ou framboise écrasée s'y déclinent à la perfection.
Inspiration romantique aux accents toscans
Depuis le printemps 98, l'Hôtel de Banville compte un huitième étage d'exception. Pour
sa conception, la jeune propriétaire a donné carte blanche à l'architecte d'intérieur
parisien, Laurent Moreau. On y découvre ainsi "L'Appartement de Marie", une
suite d'inspiration toscane où les matériaux nobles, tels le marbre vieilli, le fer
forgé, le lin et l'organdi, mariés dans un camaïeu terracotta, ficelle et blanc,
cohabitent avec beaucoup d'élégance.
"La Chambre d'Amélie" reste dans le même esprit avec deux autres atouts
romantiques majeurs : une salle de bains à l'ancienne équipée d'une baignoire à pieds
et une ravissante petite terrasse avec vue sur les toits de Paris.
Dernière née, "La Chambre de Julie", aux tonalités vert tendre, est une
véritable bonbonnière, dont la salle de bains ose, quant à elle, des faïences aux tons
guimauve.
Etre un hôtel de charme n'exclut pas d'être dans la mouvance des nouvelles technologies.
Pour faire connaître son établissement à travers le monde entier, Marianne Moreau n'a
pas hésité à créer un site web. Et grâce au courrier électronique, trois ou quatre
contacts sont établis chaque jour. n
Raffinement et intimité des chambres racontant chacune une histoire différente.
"L'Appartement de Marie", une suite légèrement mansardée, a été
imaginé par la maîtresse de maison, Marianne Moreau. Son originalité : la salle de
bains, spacieuse et confortable, s'ouvre largement sur la chambre.
Ci-dessus et à gauche : Esprit romantique pour "La Chambre d'Amélie",
véritable bonbonnière teintée de vert tendre. Sa salle de bains qui ose des faïences
aux tons guimauve, s'est dotée d'une baignoire centrale à pieds.
Pêle-mêle d'objets chinés aux Puces et de meubles de style pour créer le
charme et l'hospitalité d'une demeure privée.
L'HÔTELLERIE n° 2630 Magazine 9 Septembre 1999