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Les Sources de Caudalie dans le Bordelais
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Vinothérapie et gastronomie

Les Sources de Caudalie,associant un centre de soin unique au monde, la vinothérapie, et une hôtellerie de grand luxe, a enfin vu le jour dans la propriété du Château Smith Haut Lafitte. Depuis le 29 mai, Didier Banyols et son épouse Marie-Louise reçoivent les clients à la Table au Lavoir.

m Brigitte Ducasse

Le charme du Bordelais c'est ça : atterrir à l'aéroport et en moins de quinze minutes plonger au cœur des grands crus classés de graves, aux portes de Bordeaux. Désormais on ne viendra plus au Château Smith Haut Lafitte, propriété de Florence et Daniel Cathiard, uniquement pour y déguster de grands crus. On s'y rendra aussi afin de découvrir une excellente et fort sympathique table, suivre des cours de cuisine, d'œnologie, participer à un séminaire, faire une cure anti-âge et minceur. Bref pour se ressourcer dans un site taillé pour le bonheur.

Un cadre ancien recomposé
Ouvert en demi-cercle sur un petit étang, le complexe se compose de différents bâtiments. Au centre, le château d'hôtes - surmonté de la Tour à Cigares, où les meilleurs havanes se dégustent près de la cheminée face au splendide panorama des vignes et des châteaux - abrite deux styles différents de chambres : hommage au monde du vin avec la Bastide des Grands Crus ou bien style colonial pour le Comptoir des Indes. Au rez-de-chaussée, le bar du French Paradox possède un charme très british, tandis que le décor du restaurant gastronomique, La Grand'Vigne, s'inspire des orangeries du XVIIIe, et se prolonge par une terrasse sur pilotis, les pieds dans l'eau. L'esprit de toute la construction pourrait être résumé par la brasserie baptisée la Table du Lavoir. Cette superbe halle à l'ancienne où les vendangeuses venaient laver leur linge au siècle dernier a été démontée pièce par pièce de son site initial pour être remontée ici. Pas de faux ancien aux Sources de Caudalie, que de l'authentique, des parquets aux poutres en passant par le mobilier. Sur la droite, une ferme landaise restituée abrite cinq suites. Lui faisant face, de l'autre côté du lac, une suite se niche dans une cabane baptisée l'Ile aux Oiseaux, lieu idéal pour les amoureux de la nature. Derrière, sur 2 000 m2, l'Institut de vinothérapie Caudalie, ouvert en août, prodigue soins de beauté et de santé, mêlant les vertus de l'eau thermale puisée à 500 mètres de profondeur aux dérivés de la vigne et du raisin qu'exploitent depuis 1995 Mathilde Cathiard et son mari Bertrand, au sein de leur société Caudalie dont les produits sont commercialisés sous le même nom.

A l'origine du complexe, les produits Caudalie
Ce sont précisément les produits Caudalie, à base des polyphénols de pépins de raisins (10 000 fois plus actifs que la vitamine E pour combattre les rides), qui sont à l'origine du projet, convoité au départ par les Américains. Mais dans le clan Cathiard, l'esprit de famille rythme avec proximité. Voir partir leur fille Mathilde outre-Atlantique s'avèrait tout simplement impensable. La propriété du Château Smith Haut Lafitte est assez vaste, 55 ha, et les appuis financiers ont été trouvés. Restait à choisir le couple idoine qui saurait mettre en musique la partie hôtelière et la gastronomie. Lors d'une dégustation, Florence Cathiard parle de son projet à Marie-Louise Banyols... On connaît la suite. Sans regret aucun, Didier quitte Céret et ses deux étoiles Michelin conquises aux Feuillants, et vole avec l'enthousiasme qu'on lui connaît vers de nouvelles aventures. "Je continuerai à réaliser la seule cuisine que je sais faire, dit ce grand chef avec humilité. D'autre part, elle correspond parfaitement au concept naturel de la vinothérapie."
A la tête d'une équipe de dix personnes, dont quelques-uns qui l'ont suivi depuis Céret, Didier a composé des menus ensoleillés, à prix serrés et constate, étonné : "A Bordeaux, les prix pratiqués n'ont rien à voir avec Paris ou la Côte Basque. Je m'attendais à des prix beaucoup plus élevés."
Les Sources de Caudalie se vivent également en famille chez les Banyols, car Elisabeth, 21 ans, la fille cadette, s'occupe de l'hôtel. Visant une clientèle à 70 % étrangère, notamment américaine et japonaise, le complexe ne peut faire l'impasse sur la clientèle locale. Ce ne devrait pas être trop difficile, car les Bordelais sont aussi bien sensibles aux qualités de la cuisine qu'à la qualité de l'accueil et, sur ce point, la famille Banyols a juste à rester elle-même... n

L'HÔTELLERIE n° 2634 Magazine 7 Octobre 1999