; Cyril Pouant et Sylvie Soubes
La loi de 1836 portant
prohibition des loteries fut par la suite complétée par le décret loi du 31 août 1937,
qui, en interdisant purement et simplement "l'installation dans les lieux publics
de tout appareil distributeur fonctionnant moyennant un enjeu et reposant sur l'adresse ou
le hasard", a immédiatement entraîné la disparition des machines à sous. En
1981 pourtant, et ce afin de renflouer les caisses de l'Etat, Laurent Fabius, secrétaire
d'Etat au Budget, a institué une "taxe de 5 000 francs sur les appareils
automatiques installés dans les lieux publics qui procurent un spectacle, une audition,
un jeu ou un divertissement dont le fonctionnement repose uniquement sur le hasard et qui
distribuent notamment des jetons d'amusement ou peuvent donner lieu à des parties
gratuites multiples". Suite à cette loi, on dénombrait en 1982 dans les débits
de boissons 65 000 machines distribuant des confiseries ou des jetons. Un coup d'arrêt
fut donné à cette pratique par la loi du 12 juillet 1983 qui fit une interdiction totale
et générale des jeux reposant sur le hasard ou pour lesquels il était possible de
gagner plus de 5 parties gratuites ou bien un gain en espèce ou en nature. Toutefois, la
loi du 9 septembre 1986 assouplit le dispositif en permettant de disposer d'appareils de
jeux pendant les fêtes foraines, et en autorisant également l'utilisation d'appareils
distributeurs de confiseries. Ces derniers furent définitivement interdits dans tous les
lieux sauf les fêtes foraines par la loi du 21 janvier 1995 mise en place par Charles
Pasqua, alors ministre de l'Intérieur.
Aujourd'hui donc, seules sont autorisées les loteries organisées par l'Etat qui détient
ainsi un véritable monopole, les loteries organisées dans le cadre des fêtes foraines,
dans des casinos ou celles organisées pour des uvres de bienfaisance, par exemple
le loto organisé par l'école de votre commune. En dehors de ces cas spécifiques, vous
ne pourrez pas organiser d'activité payante basée sur le hasard.
En ce qui concerne les autres lieux publics ou les lieux privés, et excepté les casinos,
seuls les appareils dits "d'amusement pur" sont aujourd'hui autorisés, ceux
faisant intervenir le hasard ou l'espoir d'un gain étant totalement prohibés. Il en est
d'ailleurs de même pour les jeux non basés sur le hasard mais entraînant des paris.
Ainsi, vous pouvez disposer d'un flipper, d'un jeu vidéo, d'un billard ou d'un baby-foot
dans votre établissement par exemple, mais vous ne pouvez pas organiser de paris sur
l'issue des concours. Dans le cas contraire, vous risqueriez la fermeture temporaire de
votre établissement, une amende et éventuellement une peine de prison.
Déclaration obligatoire
7Si votre établissement dispose de jeux automatiques (flippers, jeux vidéo), vous êtes
tenu de tous les déclarer auprès de votre recette locale des douanes et droits indirects
au moins vingt-quatre heures avant leur mise en service. Cette déclaration, accompagnée
d'un extrait du registre du commerce et des sociétés, comportera les noms ou raison
sociale du propriétaire de l'appareil, l'adresse du lieu d'exploitation de l'appareil, le
numéro d'exploitation de celui-ci, le nom du constructeur, la marque, le type et le
numéro de série de l'appareil, son année de fabrication et son origine, le montant de
la taxe, le numéro d'ordre de la vignette et la date de la première mise en service.
Enfin, il conviendra d'acquitter la taxe sur chaque appareil automatique, variant selon la
population de la commune concernée :
Il convient de noter que cette taxe peut être augmentée par délibération du conseil
municipal, par application d'un coefficient multiplicateur de 2 à 4 par rapport au tarif
légal. n
Jusqu'à 1 000 habitants | 100 francs |
---|---|
De 1 001 à 10 000 habitants | 200 francs |
De 10 001 à 50 000 habitants | 400 francs |
Plus de 50 000 habitants | 600 francs |
Bon à connaîtreQu'est-ce qu'une procédure d'adjudication lorsqu'il s'agit d'un débit de tabac ?L'Adjudication constitue la procédure normale d'attribution de la gérance d'un débit de tabac. Son champ d'application porte sur l'attribution de la gérance d'un débit de tabac qui vient d'être créé et l'attribution de la gérance vacante d'un débit existant. Modalités d'application : |
L'HÔTELLERIE n° 2638 Magazine 4 Novembre 1999