m Sylvie Soubes
Si, effectivement, la
comparaison avec le "Castel" des années 60 et 70 vient à l'esprit, le 12
s'inscrit dans une nouvelle génération d'établissements. D'abord on entre par le bar.
Un long comptoir à droite, tout de chrome et d'inox. A gauche, des tabourets et des
tablettes permettent de s'installer autour d'un verre et d'une assiette de tapas, de
friture, de jambon de Parme, de ravioles et autres plats proposés "sur le
pouce". Un système de petits robinets est ici à disposition des consommateurs. Le
plaisir du grignotage, sans ses inconvénients... Côté boissons, deux tendances : la
carte classique et celle des cocktails qui affiche deux tarifs distincts : 65 F avec
alcool, 55 F sans. Marguarita, Caïpirina, Gin Fizz, Mojito, Planteur's punch, Ti-punch,
Tequila sunrise, cocktails de fruits frais... Dans l'air du temps, quatre bières sont
déclinées à la pression : Club, Loburg, Abbaye de Leffe et Hoegaarden à 30 et 35 F les
25 cl. Quant à la coupe de champagne, elle est fixée à 50 F. Cette première partie
ouvre sur une grande salle, un piano-bar et dans le prolongement, un coin salon, plus
abrité. Trois espaces en un.
"Nous avons voulu créer un endroit où l'on a envie de venir seul ou entre
copains, explique Agnès Mangel. Le bar s'anime à partir de 18 heures, l'ambiance
musicale démarre vers 23 heures et la dernière commande restaurant est prise à 3
heures. Nous avons cherché à offrir une large plage horaire aux noctambules qui aiment
se balader dans Saint-Germain-des-Prés." L'enseigne se tient en effet rue
Dauphine, en lieu et place de l'ancienne Luna. Aujourd'hui, peu d'adresses accueillent
au-delà de 2 heures du matin dans cette partie de l'arrondissement. "Nous voulons
réveiller la nuit", avoue résolument Agnès.
Têtes connues
Le couple Mangel, Agnès et Bruno, veille depuis plusieurs années sur l'unique
établissement installé près de la gare du Nord qui est ouvert 24 heures sur 24. Un
challenge nocturne qui n'est pas aussi éloigné du 12 qu'on pourrait le croire. La Maison
Blanche est connue des couche-tard, des artistes qui terminent leur journée quand les
autres se lèvent. Il suffit de jeter un coup d'il sur les photos qui recouvrent les
murs de la brasserie pour s'en rendre compte. Au 12, on retrouve en partie cette
clientèle. Bien sûr, le cadre et l'atmosphère sont en rien similaires. Le 12 est
élégant (La Maison Blanche conviviale), un tantinet théâtral avec des sièges de
velours, de grandes tables rondes nappées de blanc et de hautes draperies. "Ce
n'est pas une boîte", insiste Agnès. Pas de musique techno, pas de rythmes
excessifs au rendez-vous. Lorsque certains soirs les danseurs s'emparent de l'endroit, ce
n'est jamais décidé à l'avance.
Evidemment, le 12 s'ancre dans les adresses branchées. Ticky Holgado, France Gall,
Josiane Balasko, Patrick Chêne et d'autres vedettes du petit et grand écran fréquentent
désormais la rue Dauphine, abandonnant négligemment leur véhicule aux - nécessaires -
voituriers. Mais le show-biz n'est pas une fin. Le 12 est de bon ton. On y mange au
demeurant fort bien. Salade de poulpes à la Thaï (90 F), Asperges vertes aux copeaux de
parmesan en saison (90 F), Caillé de chèvre aux légumes croquants (85 F), Cabillaud aux
épices (95 F), Filet de buf poêlé aux épices (135 F). Et ça, sans problème,
oui, oui, au-delà de 2 heures du matin ! n
On entre par un bar tout d'inox et de chrome.
"Ce n'est pas une boîte", insiste Agnès Mangel.
En chiffresInauguration 12 février 1999 |
L'HÔTELLERIE n° 2638 Magazine 4 Novembre 1999