m Claire Pourprix
Fort peu connus en France,
les pays baltes attirent pourtant en nombre nos voisins européens. Les Finlandais, les
Suédois et les Allemands notamment multiplient les investissements dans ces trois petites
Républiques de l'ex-URSS, qui ont su, en moins d'une décennie d'indépendance, se
convertir à l'économie de marché. Certes l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont de
taille modeste - au total, les trois pays cumulent une population de 7,5 millions
d'habitants - mais leur position géographique, entre l'Europe occidentale et l'Europe de
l'Est, est un atout de taille.
Le marché de l'hôtellerie, caractérisé à l'aube des années 90 par de grands
établissements "de type soviétique", se modernise progressivement. Tallinn,
Riga et Vilnius, les trois capitales baltes, disposent ainsi de plusieurs hôtels haut de
gamme, en général situés à l'emplacement d'anciens établissements restaurés et
nouvellement équipés. Seuls deux établissements français ont ouvert ces dernières
années : l'hôtel Villon, en Lituanie, situé à quelques kilomètres de Vilnius, et
l'hôtel Grand Mercure à Tallinn, en Estonie. L'ouverture de ce dernier en janvier 1999
s'inscrit dans le cadre du développement du groupe Accor en Europe de l'Est et dans les
pays scandinaves. D'autres établissements devraient donc voir le jour dans les années à
venir, parfois sous d'autres enseignes, afin de pallier le manque d'hôtels moyen de gamme
et de bas de gamme "de qualité correcte". L'activité devrait aussi s'étendre
dans les provinces. Car, exception faite de la Lituanie, où la répartition géographique
de la population et de l'activité économique et culturelle a favorisé le déploiement
de l'activité hôtelière dans plusieurs sites, comme Kaunas, Klaïpeda, ou la
presqu'île de Neringa, le marché hôtelier est concentré dans les capitales. En
Lettonie, seule Riga est richement dotée d'hôtels ; en Estonie, Tallinn et, dans une
moindre mesure, Tartu (la ville universitaire) sont bien pourvues.
Les activités touristiques se multiplient afin d'inciter les visiteurs à découvrir les
pays au-delà des capitales, et à prolonger la durée de leur séjour. Ainsi, en Estonie
grâce à la proximité de la Finlande, le nombre de touristes a atteint les 2,9 millions
l'an passé (soit près du double de la population locale) et l'accent est mis sur le
développement du tourisme rural. Le gouvernement a décidé cette année de mettre en
place une charte de qualité afin de structurer l'accueil en gîtes ruraux, installés
dans les exploitations agricoles.
Le secteur de la restauration s'est lui aussi développé très rapidement lorsque les
pays baltes ont ouvert leurs frontières. Là encore, les capitales sont bien plus
fournies en restaurants que les villes de province : on y trouve tous les types de
cuisine, et toutes les gammes de prix sont couvertes. Néanmoins, le secteur demeure
instable : les ouvertures et fermetures d'établissements de restauration se succèdent à
un rythme soutenu. La présence des entrepreneurs français est très modeste dans ce
domaine. La cuisine française (servie dans des hôtels français et quelques
restaurants), souvent associée à des prix élevés, jouit d'une bonne réputation. Pour
preuve : les restaurateurs de cuisine internationale sont très demandeurs de formation
par des chefs cuisiniers ou pâtissiers français. De même, la piètre qualité du
service demeurant l'un des points noirs du secteur de l'hôtellerie et de la restauration,
la demande de personnel expérimenté va croissante. n
L'activité économique en Lettonie est concentrée à Riga, la capitale qui
accueille près du tiers de la population.
Rendez-Vous, la brasserie de l'hôtel Oliipia à Tallinn, n'a de français que le
nom.
Vieille ville de Tallinn. L'Estonie, grâce à la proximité de la Finlande, a
reçu la visite de 2,9 millions de touristes en 1998.
En Estonie, la notion de service est difficile à transmettreAprès avoir dirigé des hôtels au Sénégal, au Koweit, en Indonésie, en Pologne, aux Etats-Unis, en Sierra Leone et aux Antilles, Alain Miquel a ouvert, en janvier dernier, le premier hôtel Mercure de Tallinn, en Estonie. Agréablement surpris à son arrivée par le bon niveau de développement de cette ancienne république d'URSS, indépendante depuis 1991, il rencontre en revanche bien des difficultés pour former son personnel aux notions d'accueil et de service. L'Hôtellerie : L'H. : L'H. : L'H. : |
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L'HÔTELLERIE n° 2651 Magazine 3 Février 2000