m Pierre Boyer
A une dizaine de kilomètres d'Aurillac, les bâtiments du night-club s'élèvent, flambant neufs, au milieu d'une forêt de pins. Pour créer ce lieu de détente pour noctambules, Jacques Roussilhe et Patrick Vedrennes, les deux associés du Must, s'appuient sur trois principes de base : sécurité, professionnalisme et gestion rigoureuse. Un service d'ordre assure la sécurité pendant les heures d'ouverture du night- club. "Ce sont des professionnels, souligne Jacques Roussilhe. Ils sont nécessaires compte tenu de la capacité de l'établissement : de 600 à 700 personnes. Nous tenons absolument à avoir une image de sécurité, pour les biens et les personnes. Rassurer les clients et leur montrer que l'on peut s'amuser sans risque de pugilat ce qui arrive trop souvent dans les petits établissements. Nous voulons aussi tranquilliser les parents qui laissent leurs enfants sortir." Le parking, grillagé, est surveillé par des maîtres-chiens. Ils évitent les vols, les dégradations, tout comme la consommation d'alcool, avec les bouteilles dissimulées dans les coffres. "Je crois que la sécurité sur le parking est encore plus importante qu'à l'intérieur de l'établissement", souligne Jacques Roussilhe.
Navette gratuite
Une navette, gratuite pour les clients de la boîte, effectue les trajets Le Must-Aurillac
et réciproquement. Elle fonctionne tous les samedis soirs, de 22 h 30 à 5 h du matin. "Nous
avons sous-traité le marché avec un transporteur local, précise Jacques Roussilhe. C'est
pour faciliter la vie des noctambules. Mais l'habitude n'est pas encore prise. Le premier
soir, un seul client a utilisé ce moyen de transport. C'est aussi une façon de
sécuriser les sorties." La discipline se poursuit à l'intérieur de l'espace de
loisirs. "Le vestiaire est obligatoire. Pas question de laisser passer un Laguiole
à la ceinture." La tenue doit être correcte. Le prix de l'entrée se règle...
à l'entrée. "Dans beaucoup d'établissements, les habitués ne paient qu'au
moment de consommer, explique Jacques Roussilhe. Cela revient au même. Mais nous
voulons faire respecter un minimum de règles." Surtout que tout, ou presque, est
informatisé. Le ticket d'entrée, avec son code-barre, donne droit à une boisson
gratuite. Le barman n'a qu'à passer le ticket devant le lecteur optique d'une des caisses
enregistreuses pour régler la consommation. Les doseurs sont gérés via un système
informatique. La quantité de whisky, vodka, gin ou autres est prédéterminée avec une
précision au dixième de centilitre. Toute prise de boisson génère automatiquement
l'édition d'un ticket. "Cela évite des erreurs et facilite beaucoup la
comptabilité", soutient Jacques Roussilhe.
Un défi
Mais créer une discothèque reste un chalenge. "Le monde de la nuit est
difficile, la réglementation lourde. Même au milieu des bois, il faut respecter les
nouvelles normes antibruit, raconte Jacques Roussilhe. Nous n'avons pas
cherché à nous installer dans Aurillac même. C'est trop compliqué pour trouver un
emplacement avec parkings. Et les problèmes de voisinage sont inévitables."
Pour étoffer leurs activités, les deux associés organisent aussi des thés dansants le
dimanche après-midi. "Cela marche très bien. Certains réclament même de la
restauration sur place. Mais pas question d'accéder à leurs demandes. Nous n'avons pas
vocation à devenir restaurateurs." Néanmoins, dans un coin d'une salle, un
distributeur de plats chauds et une machine à café offrent aux clients la possibilité
de s'alimenter. "Nous démarchons aussi pour des spectacles, des défilés de
mode, des arbres de Noël. Il s'agit de proposer, de vendre le volume de la salle,
quasiment la seule dans les environs." C'est la rareté de ce type d'équipement
qui a poussé Jacques Roussilhe et Patrick Vedrennes, dont l'un travaille dans
l'automobile et l'autre dans l'imprimerie, à lancer ce défi. "Nous ne voulons
pas couler les établissements du centre-ville, affirment-ils, mais capter la clientèle
qui partait dans les départements voisins pour s'amuser." Déjà, de nouveaux
projets se dessinent à l'horizon, comme une terrasse-jardin, "pour proposer un
endroit relax pendant la belle saison, sous les étoiles". n
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L'HÔTELLERIE n° 2660 Magzine 6 Avril 2000