Auréolé d'un palmarès sportif exceptionnel, le Stade toulousain et son équipe 1 de rugby manquaient cruellement d'un salon de réception. "Lors des déplacements pour la Coupe d'Europe, nous avons constaté que les clubs, surtout en Angleterre, disposaient d'un endroit convivial à l'intérieur des stades pour organiser des manifestations, des soirées ou recevoir les équipes adverses", commente Pierre Roudgé, à la tête depuis le 28 octobre de La Brasserie du Stade. Jusqu'ici, un vaste gymnase, bien trop austère pour réchauffer l'ambiance d'après-match, était mis à disposition du club dans l'enceinte des Sept Deniers. Mais il convenait de recevoir les partenaires financiers dans des conditions plus confortables. L'Association des amis du Stade toulousain qui regroupe environ 600 personnes, et propriétaire du patrimoine, a donc décidé d'aménager l'ancien gymnase et d'y créer un premier niveau qui serait réservé à la restauration. L'activité est exploitée par la société anonyme à objet sportif, créée par l'association, et qui gère déjà les 2 boutiques de vêtements et produits dérivés du Stade toulousain. L'association a investi six millions de francs pour le gros-uvre et les cuisines auxquels la SAOS a ajouté 800 000 francs environ pour la décoration et le mobilier.
De la cuisine au terrain
Dans un mélange de bois et de couleurs chaudes, trophées, photos anciennes accrochées
au mur et une grande vitrine d'exposition ont été installés, véritable "musée
vivant du stade", constate Pierre Roudgé qui se défend cependant de "faire
de cet endroit la succursale des troisièmes mi-temps où le stade afficherait ses signes
ostentatoires". Il souhaite que l'endroit soit ouvert à tout le monde, pas
seulement aux amateurs de rugby ou supporters de l'équipe. Pierre Roudgé sourit "des
pressions ami-cales subies" pour prendre l'affaire en main. Chef du restaurant La
Belle Epoque (1 étoile) de 1979 à 1983, chez Vanel jusqu'en 1992 puis propriétaire
jusqu'en 1999 du Cercle d'Oc à Blagnac, cela fait surtout 21 ans qu'il siège dans les
instances dirigeantes du club. Autant dire que l'affaire est une histoire de famille et de
cur. La brasserie propose une cuisine de terroir et de saison à la carte avec des
produits régionaux classiques : Soupe à l'oignon, Ravioles de foie gras de canard aux
girolles, Côtes d'agneau du pays, Pied de cochon farci rôti et gratiné à la compote
d'oignons. Les Vignerons de Buzet, le foie gras du Marquisat, le champagne Feuillatte ou
la liqueur de noix de Benoît Serre, tous partenaires du club, ont été naturellement mis
en avant.
Salle à géométrie variable
La brasserie se maintient à 80 couverts servis chaque midi avec un ticket moyen de 140
francs. Elle est ouverte tous les jours sauf le dimanche, le lundi et mardi soir. En
janvier, un espace de restauration classique, séparé, a été aménagé. Il devrait
attirer principalement une clientèle d'affaires d'autant que le nombre d'entreprises qui
soutiennent le stade et son équipe 1 de rugby (150 environ) ne cesse d'augmenter. Une
carte plus élaborée et décorée d'un visuel distinct de l'ardoise de la brasserie sera
établie pour un menu Grand Stade à partir de 190 francs avec une entrée et un plat au
choix ; Papillote de coquille saint-jacques au foie gras de canard et au sauternes, Foie
gras de canard mi-cuit du Marquisat, Homard du Maîne rôti au beurre d'herbes... Une
salle de réunion pourrait aussi permettre d'y organiser des séminaires. La salle à
géométrie variable grâce à du mobilier sur roulettes, des chaises empilables et des
tables pliantes peut aussi se transformer en salle de banquet pour des groupes jusqu'à
200 personnes. A l'heure où le rugby s'engage sur la voie du professionnalisme, le Stade
toulousain devient un acteur économique à part entière. Et l'ouverture d'une brasserie
dans l'enceinte même du stade offre un nouveau lieu de convivialité où peuvent se
rencontrer les partenaires financiers actuels et futurs d'une région à fort potentiel
industriel. n
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L'HÔTELLERIE n° 2660 Magzine 6 Avril 2000